Vers le second tour du scrutin présidentiel du 28 juillet : Qui de IBK ou Soumaïla Cissé sera élu ?

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Il est désormais certain que le prochain président de la République du Mali s’appellera Ibrahim Boubacar Kéita ou Soumaïla Cissé. Les deux hommes s’apprêtent à livrer l’ultime bataille pour la conquête du fauteuil présidentiel que cédera bientôt Dioncounda Traoré. Force et faiblesse de deux poids lourds du microcosme politique malien de ces vingt dernières années.

 

Soumaila Cissé  au stade Modibo Keita
Soumaila Cissé au stade Modibo Keita
Le candidat Ibrahim Boubacar Keïta

Du fait de l’écart de voix de vingt point entre les deux finalistes du second tour,  le candidat du RPM, Ibrahim Boubacar Kéita part avec les faveurs du pronostic. Mais, étant donné que le terrain politique est souvent très glissant et truffé de surprises, le camp de l’ancien Premier ministre garde la tête froide sur les épaules. Ceci dans la mesure où les consignes de vote sont très peu suivies sur les bords du Djoliba ! ” Ce second tour est une toute autre élection “, commentait vendredi le candidat de l’URD.

 

 

 

 

L’on avait pendant un moment pensé qu’un report massif de voix en faveur de Soumaïla Cissé, désormais ” champion “ du Front anti-putsch du FDR, devait l’amener à opérer le scénario Alpha Condé contre Ceillou Dalein Diallo. On s’attendait en effet à la consolidation de la dynamique unitaire de l’alliance ADR-FDR en faveur du candidat de l’URD. C’était compter  sans la volonté désormais affirmée haut et fort du candidat arrivé en troisième position, Dramane Dembélé de l’ADEMA. Celui-ci vient d’appeler à soutenir IBK, comme étant un ” ami politique de l’internationale socialiste “. Et cela, quand bien même son parti, par la voix de son président par intérim, Ibrahima N’Diaye dit Iba avait appelé plutôt à respecter le pacte du FDR en soutenant le candidat Soumaïla Cissé.

 

 

 

Les protestations d’Iba selon lesquelles “ le choix de Dramane n’engage que lui “ auront difficilement un écho favorable pour permettre à l’édifice ADEMA de rester uni. Quand on sait que le parti de l’abeille était suffisamment divisé, on peut aisément conclure que cette différence d’appréciation au sein de la Ruche va lui asséner certainement le coup de grâce. Ce qui n’arrange aucunement les affaires de Soumaïla Cissé, obligé à n’espérer qu’en deçà des 9, 59 % des voix engrangés par Dramane Dembélé. Surtout que dans un tel scénario, les électeurs préfèrent généralement suivre l’orientation du candidat que celui du parti. Une formation politique qui, il faut le souligner, est plus que jamais au creux de la vague, laminée par plusieurs dissensions internes.

 

 

 

Les regards de Soumaïla Cissé et de son état-major doivent toutefois se tourner du côté de Modibo Sidibé des FARE, arrivé en quatrième position avec 4, 87% des voix  et Housséini Amion Guindo dit Poulo des PUR, cinquième avec 4,63 %. Si, a priori, l’ancien Premier ministre d’ATT peut rester fidèle à l’engagement du FDR en appelant à voter Soumaïla, du côté de Poulo, on se perd en conjectures. Joint par nos soins le dimanche soir, le leader de la CODEM a confié qu’il n’avait pas encore pris une quelconque position. “Des discussions sont en cours avec les deux camps. Nous allons trancher dans les prochaines heures”, a-t-il déclaré. Le Secrétaire général du parti, le député Alassane Abba, a aussi confirmé que la position du parti n’est pas encore dégagée mais l’on peut deviner de quel camp la CODEM est plus proche.

 

 

 

Par ailleurs, il nous est revenu que plusieurs candidats malheureux dont Poulo, Moussa Mara, Choguel Maïga du MPR  se sont longuement entretenus avec IBK dans sa résidence de Sébénikoro jusqu’à une heure avancée dans la nuit de samedi à dimanche. Ce qui indique que  le camp IBK pourrait accueillir certains d’entre eux.

Bruno D SEGBEDJI

djitosegbedji@yahoo.fr

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