Entre le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, et la classe politique, le dialogue semble être sans issue sur la gestion de la transition. Alors que le chef du gouvernement tente d’embarquer les politiques dans un Comité de concertation nationale crée il y a une semaine, les principales formations demandent plutôt une large concertation et surtout le renvoi du gouvernement. On va jusqu’à accuser le PM de mépris dans son traitement des partis politiques.
Les choses sont trop mal engagées entre le Premier ministre et les acteurs politiques qui n’ont pas encore digéré la formation du gouvernement de transition sans leur présence. Et même la création annoncée d’un Cadre de concertation nationale par le Premier ministre Cheick Modibo Diarra pour des échanges avec les forces vives de la nation malienne sur les questions brûlantes de l’heure qui sont, entre autres, la bonne marche de la transition, l’organisation d’élections libres et la restauration de l’intégrité du territoire nationale ne parvient pas à nouer le fil du dialogue au Mali.
Les uns et les autres restent campés sur leurs positions. Hamadoun Amion Guindo, le président de la Coordination des organisations patriotiques du Mali (Copam) un mouvement pro junte, continue de réclamer la tenue d’une nouvelle conférence nationale qui devrait, selon lui, permettre à tous les fils de ce pays de participer aux efforts de sortie de crise.
Le FDR et l’ADPS, composées de partis politiques et d’organisations de la société civile, ont vivement critiqué l’actuel gouvernement de transition mis en place il y a deux mois. Ils se sont prononcés en faveur de la formation d’un nouveau gouvernement. Ils plaident un gouvernement qui comprendrait des personnalités des principales sensibilités du pays.
Les deux coalitions jugent nécessaire la tenue d’un congrès extraordinaire à l’échelle nationale pour se pencher sur le projet de formation d’une nouvelle équipe gouvernementale. Elles envisagent de convaincre d’autres formations politiques à adhérer à leur schéma.
Ces critiques font échos à ceux des institutions internationales et des représentations diplomatiques qui ont tenu d’ailleurs une réunion au domicile de l’ambassadeur du Maroc à Bamako pour exprimer leur inquiétude sur la situation au Mali. Eux comme nombre de Maliens jugent nécessaire le changement du gouvernement. Donc, les jours de l’équipe de Cheick Modibo Diarra semblent comptés.
Abdoulaye Diakité