Transition au Mali : L’entrée en fonction rassurante du Président, Bah N’daw

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Bah Ndaw, colonel major à la retraite, âgée de 70 ans, et le colonel Assimi Goita, 37 ans, ont prêté serment le vendredi dernier, respectivement en tant que président et vice-président de la transition. La refondation réelle de la nation malienne à travers la lutte contre l’insécurité et l’impunité ; la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation   nationale issu du processus d’Alger et celle des recommandations du Dialogue national inclusif ; la révision de la loi électorale et de la charte des partis politiques ; l’organisation d’élections générales crédibles, transparentes et apaisées…sont, entre autres, les engagements du nouvel homme fort du Mali.

Un discours répondant à l’attente du peuple malien. C’est par ces propos que beaucoup de Maliens ont qualifiéle premier discours du président de la transition au Mali, Bah N’daw. Comme les Maliens s’y attendaient, l’officier supérieur à la retraite a promis la lutte farouche contre l’insécurité, la refondation de l’État, la lutte contre l’impunité, la bonne organisation des prochaines élections.

Bah N’daw disponible à venir à la rescousse de ce Mali ébranlé par ses propres fils

Connu pour être un officier supérieur intègre de l’armée malienne à la retraite, un patriote probe et un travailleur, Bah N’daw s’est, dans son discours, dit disponible à servir le Mali malgré la gravité de son état de dégradation.  « Il me plait, solennellement, de dire à haute et intelligible voix que je serai toujours disponible pour servir le Mali. Servir le Mali est un privilège et cela doit être un honneur pour chacune de nous, pour chacun de nous », a-t-il laissé entendre dans une salle remplie des Maliens et des personnalités venues d’ailleurs, notamment les émissaires de la CEDEAO, le président Bissau guinéen et les ambassadeurs de beaucoup de pays au Mali. Selon l’ancien aide camp de Moussa Traoré, il est prêt à se battre pour sauver ce pays dont l’existence est menacée. « Le Mali m’a tout donné. Je suis heureux d’être son esclave soumis, prêt à tout pour qu’il renoue avec la pleine légalité constitutionnelle, avec des autorités élues, des représentants légitimes. Je n’ai pas d’autre mission. Je n’ai pas d’autre prétention », a-t-il entonné.

Pour Bah N’daw, le Mali est tombé par la faute de ses propos fils. «La maison commune est ébranlée, affaiblie, humiliée. Elle tremble dans ses fondements depuis au moins une décennie. Oui, il ne faut pas avoir peur des mots : le Mali est ébranlé, piétiné, humilié. Ébranlé, Affaibli, humilié par ses propres enfants, par nous-mêmes, par personne d’autre que nous-mêmes », dit haut et fort le nouvel homme fort du Mali avant d’inviter tous à s’impliquer pour éviter que le bateau chavire. « Il faut qu’au cours de cette transition, nous nous donnions la main, que nous réfléchissions profondément ensemble pour reconstruire notre démocratie, laquelle avait été jadis, une vitrine admirée », a prêché le président de la transition.

Les engagements de Bah N’daw

Le président de la transition a dit, dans son discours, ce que veulent entendre les Maliens. À chaque sujet, il a pris des engagements forts pour un Mali nouveau. Il se dit prêt à appliquer à 100% la charte de la transition. « C’est cette charte qui constituera mon bréviaire et si je dois donner ma vie pour que la transition soit menée à bon port, je n’hésiterai pas une seconde. Je suis prêt au sacrifice, prêt au sacrifice suprême pour que le Mali redevienne le Mali de nos rêves et de nos potentialités », s’est engagé le colonel major à la retraite.

Selon Bah N’daw, son objectif est de passer le témoin à un futur président de la République élu, élu proprement et élu indiscutablement. « Pour cela, il nous faudra sans délai mener une réflexion profonde sur les tares de nos processus électoraux et ce, à l’effet de nous doter de bons textes, de bonnes pratiques, de solides contre-pouvoirs, car ce sont ceux-là, la force de toute démocratie », a-t-il promis. L’organisation d’élections générales crédibles, transparentes et acceptées par tous. C’est ce que promet le président de la transition. «Au nom du peuple malien qui ne saurait être privé de ses choix, au nom de la vérité des urnes qui doit être la seule norme en démocratie, je combattrai sans concession les scrutins aux coûts astronomiques, la fraude électorale, l’achat de voix, l’incursion de l’administration dans le processus électoral, la perversion des résultats pour les Cours d’arbitrage », a déclaré le septuagénaire.

Pendant ses 18 prochains mois à la tête du Mali, Bah N’daw promet de mener une lutte farouche contre le terrorisme. Il trouve que le Mali et ses partenaires doivent « gagner totalement et durablement » la guerre contre le terrorisme. Pour la réussite de ce combat, il s’engage à doter de moyens les plus dissuasifs possibles à travers une armée aguerrie, matériellement soutenue et moralement prête. Il promet un suivi sur les investissements au nom de l’armée. « Cependant, les moyens de l’armée iront désormais totalement à l’armée et seulement à l’armée. Chaque centime investi pour la défense et la sécurité de ce pays sera surveillé et évalué, tant que je présiderai aux destinées de la Transition. J’en prends ici le serment », a-t-il promis. La bonne gestion de nos ressources, de nos maigres ressources, dit-il, est, en effet, une obligation.

A défaut de ne pas pouvoir garantir un Mali sans corruption, Bah N’daw promet un Mali sans impunité contre les corrupteurs et corrompus. «Je ne peux pas promettre zéro corruption, mais je ferai tout pour que l’impunité zéro soit la norme », a-t-il pris l’engagement avant d’ajouter : « L’argent public est sacré et je ferai en sorte qu’il soit dépensé, de manière traçable et raisonnable. Avec tous les sacrifices que cela comporte, en termes de mesures systémiques et de répression des crimes et délits économiques ».

Bah N’daw n’a pas oublié les rapports du vérificateur général. « Tous les dossiers d’enquêtes réalisées par nos structures de vérifications seront transférés au juge, au besoin. Il m’appartiendra de garantir à la justice les moyens de diligenter leur traitement », a-t-il promis.

Le président de la transition s’est également engagé à mettre en œuvre des recommandations du Dialogue national inclusif, à appliquer de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, à lutter contre la pandémie de COVID 19.

Il faut rappeler que cette cérémonie de prestation de serment a enregistré la présence du président de la République de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, du médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne, Goodluck Jonathan et plusieurs autres personnalités du Mali.

Boureima Guindo

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