Tiena Coulibaly, ministre de l’économie : “L’Etat a l’argent pour mettre ses soldats dans les conditions”

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Le ministre de l’Economie des Finances et du Budget, Tiéna Coulibaly était hier face à la presse à la Maison de la presse pour répondre aux préoccupations des Maliens par rapport à l’ouverture du compte bancaire à la BDM-SA, pour appuyer les forces armées. Il en a profité pour répondre à certaines rumeurs de ces derniers temps faisant état d’un manque de moyens de nos militaires dans l’accomplissement de leur mission sur le front.

Tiénan Coulibaly, Ministre de l'Economie, des finances et du Budget
Tiénan Coulibaly, Ministre de l’Economie, des finances et du Budget

Pour le ministre de l’Economie des Finances et du Budget, “l’Etat dans le cadre du budget 2013, a suffisamment mis des moyens (76 milliards F CFA) à la disposition des forces armées pour la reconquête des régions du Nord et dire que celles-ci ne sont pas dans les conditions est complètement faux”, a d’entrée de jeu expliqué le ministre Tiéna Coulibaly lors d’une conférence de presse à la Maison de la presse.
Le ministre Tiéna Coulibaly était invité par le Groupe de suivi budgétaire (GSB) pour répondre devant les hommes de médias à des préoccupations que cette organisation de la société civile se faisait par rapport à l’ouverture du compte bancaire à la BDM-SA, pour appuyer les forces armées.
Au total, 10 questions ont été posées au ministre par le GSB qui sont entre autres : Pourquoi l’ouverture d’un compte à la banque pour les contributions, au lieu de les déposer au trésor public ? Pourquoi la BDM-SA a été choisie parmi tant de structures bancaires au Mali ? Qui est l’ordonnateur des dépenses qui seront effectuées sur ce compte et sur quelle base ? Qui est signataire du compte et à quel titre ? Qui contrôle les mouvements du compte, l’efficacité et l’efficience des dépenses et de quel droit ? A qui les rapports de contrôles seront adressés et pour quel usage ? Quel est le lien entre l’argent de ce compte et le budget de l’Etat ? Quels genres de dépenses peuvent être effectués sur ce compte et quels types de dépenses ont été effectués, au profit de qui et pour quel résultats ? Les dépenses prévues sur ce compte feront-elles l’objet de débats à l’Assemblée nationale ? Est-ce qu’une proposition de dépenses (par exemple l’armée) peut être refusée et par qui ?
Le ministre de l’Economie des Finances et du Budget, a expliqué que beaucoup de ressources ont été affectées au ministère de la Défense  dans le budget 2013 pour les besoins de l’armée dans sa mission de reconquête des territoires occupés. En tout 76 milliards FCFA sont consacrés dans le budget uniquement pour cette cause. C’est pourquoi, Tiéna Coulibaly s’est dit étonné par les rumeurs faisant état de manque de moyens de nos militaires au front. “Dire que nos soldats manquent de moyens pour accomplir leur mission est complètement faux. L’Etat malien a beaucoup d’argent pour faire la guerre. L’Etat a toutes les ressources pour donner les moyens aux soldats : salaires, PGA et PGA spécial (dont le payement est généralement anticipé), primes d’opérations. Les dispositions sont prises dans le budget 2013 pour que tout ce dont l’armée a besoin soit satisfait”, a indiqué le ministre Coulibaly avant d’ajouter qu’il peut arriver que des ravitaillements prennent du retard faute à des difficultés indépendantes de la volonté de l’Etat (panne de véhicules, état de routes etc.), mais dire que les moyens n’existent pas est tout à fait faux.

Le procureur général démenti
S’agissant des préoccupations relatives à l’ouverture du compte bancaire à la BDM-SA, pour appuyer les forces armées, Tiéna Coulibaly a expliqué que c’est le président de la République qui a souhaité que chaque Malien se sente concerné par la guerre en participant à l’effort d’où l’ouverture de ce compte. En tant que ministre des Finances, il fait l’état du compte chaque mercredi au conseil de ministres. Au 1er mars 2013, le compte contenait la somme de 1,709 milliards F CFA.
Pour le ministre, en réalité l’argent va au trésor lequel a ses comptes dans les banques. C’est donc un compte du trésor dans une banque et c’est le ministre des Finances qui suit son exécution. Ce sont là des ressources supplémentaires intégrées au budget d’Etat et des règles de gestion existent en la matière. Selon le ministre Tiéna Coulibaly, tout comme avec le budget, c’est le ministre de la Défense qui formule les besoins et envoie le mandat au Trésor et le ministre des Finances ordonne son exécution. Mais concernant le cas de ces 1,709 milliards F CFA, le ministre des Finances ne peut ordonner qu’avec l’accord du Premier ministre lequel ne peut donner son accord que lorsque les besoins sont réels. Dans tous les cas, précise le ministre, aucun sou n’a été enlevé et chaque fois que ça sera le cas, une cérémonie sera organisée pour permettre à l’opinion nationale de savoir ce qu’on est en train de faire avec cet argent.
Pourquoi avoir choisi la BDM-SA, le ministre répond qu’il n’y a pas de raisons particulières, seulement le constat est que parmi les 13 banques que compte le pays, la Banque de développement du Mali (BDM-SA) a le plus vaste réseau.
Qui contrôle les mouvements du compte, l’efficacité et l’efficience des dépenses et de quel droit ? Pour M. Coulibaly, ces 1,709 milliards F CFA sont gérés au même titre que le budget national. Ce sont des fonds supplémentaires du budget et feront parti du collectif budgétaire dont le vote est prévu pour le mois d’avril à l’Assemblée nationale.
Concernant le contrôle qui y est fait, Tiéna Coulibaly a indiqué qu’il y a une inspection du trésor qui peut demander des rapports, le département qu’il dirige a aussi une inspection des finances qui peut contrôler et faire des rapports à son intention, de même que le Contrôle général d’Etat qui est rattaché au Premier ministre.
Le ministre rassure que l’argent sera consacré uniquement aux besoins des forces armées et que sa gestion sera rigoureuse. En tout cas tous les fonds mis à la disposition de l’armée seront judicieusement dépensés, pas de gaspillage, parce qu’après la reconquête, il y aura la reconstruction.
Quid des accusations du procureur général près la Cour d’appel ? La réponse du ministre : il a manqué la manière. Le procureur aurait dû lui signaler de manière positive, il a accès au président de la République, souligne-t-il avant d’enchaîner : “en tout cas nous avons les moyens d’habiller, de former et de nourrir nos soldats. Il y a 76 milliards supplémentaires que le budget national a consacré à ça, et nous pouvons mobiliser davantage s’il le faut”.
Abdoulaye Diakité

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2 COMMENTAIRES

  1. Monsieur le Ministre, en écoutant votre discours nous maliens nous avons un peu d’espoir. Il est tout de même bon quand même de revoir l’habillement de nos soldats et leurs armes.On veut plus qu’ils soient dans des conditions. Pas de communication avec des téléphones personnels. Gilet pare balle en forme et plus de nourritures. Ainsi nous seront fiers de les voir au front. Moi qui vous parle dans ma vie mon seul rêve était de devenir militaire. Tout simplement j’avais envie d’être comme un commando parachutiste ET DÉVORER TOUS LES ENNEMIS DU MALI COMME UNE PANTHÈRE. MAIS AVEC CES GENS QUE JE VOIS A LA TÉLÉ, JE COMMENCE A ME DÉCOURAGER.

  2. Qu’est ce qui explique alors l’absence de l’armée malienne de Kidal pendant que les tchadiens et les français meurent pour nous la-bas? Avons nous encore une once de dignité pour tenir des discours vides comme celui la? Si l’Etat a les moyens, qu’attendent nos soldats pour être en première ligne a Kidal? C’est naïf de croire que la France va libérer toute seule Kidal avec son allie de l’armée tchadienne pour nous livrer cette région sur un plateau d’or. On en assez des vos discours vide de sens croyez-moi.

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