Officialisée depuis le Conseil des Ministres du Samedi 19 mars 2017, la tenue de la Conférence d’entente nationale prescrite par l’article 5 de l’Accord d’Alger a bel et bien démarré le lundi dernier. Le caractère imperturbable du Gouvernement dans ses démarches lentes, certes, mais sûres, s’empreignant de la rigueur du Président IBK, porte ses fruits avec l’ouverture de cet autre historique rendez-vous national, prévu pour sortir le Mali de l’ornière.
Très attendue par les forces vives de la nation, pour sortir le pays de l’ornière causée par la crise politico-militaire et institutionnelle de mars 2012, la Conférence d’entente nationale a démarré le lundi 27 mars 2017 sous la présidence du Chef de l’Etat, Son Excellence Ibrahim Boubacar Kéïta, Président de la République.
Vu les dispositions envisagées par le Gouvernement, cette conférence ne doit pas durer plus d’une semaine ; donc, du 27 mars au dimanche 2 avril prochain.
Au total, plus de 300 participants, Maliens de l’intérieur et de la diaspora, sont attendus à cette importante rencontre pour la paix et le vivre ensemble sur le territoire national.
En effet, respectant ses engagements pour une sortie définitive de la crise qui secoue le pays depuis 2012, les autorités actuelles ont voulu traduire dans les actes l’article 5 de l’Accord pour la Paix issu du processus d’Alger. Un article qui recommande la tenue d’une conférence d’entente nationale pour approfondir les débats sur les causes profondes du conflit et d’élaborer une charte pour la Paix escomptée, l’Unité nationale et la réconciliation définitive sur une base consensuelle.
Des tractations salutaires
Pour mener à bon port la mission à lui confiée par la Chef de l’Etat, le Président de la Commission préparatoire, Baba Hakib Haïdara, a mis les bouchés doubles pour recueillir sur le terrain les opinions des uns et des autres et les informations utiles. Ses tractations ont permis de rencontrer les signataires de l’Accord de Paix, les Présidents des Institutions de la République et des Autorités administratives indépendantes, les anciens Premiers Ministres, les organisations et associations confessionnelles, les partis politiques, les organisations syndicales, les notabilités, les groupements des femmes et des jeunes, la diaspora, la MINUSMA et le Comité de Suivi de l’Accord. Même si certains groupes armés signataires de l’Accord s’obstinent à saboter cette foire, point d’orgue conduisant à la paix définitive, la démarche de Baba Hakib Haïdara a eu un écho favorable et l’adhésion de la quasi-totalité des entités concernées. Ces informations recueillies sur le terrain permettront de faciliter les débats autour des trois thèmes formant l’ossature de la Conférence.
Une conférence de stabilité régionale
Par ailleurs, l’article 5 du chapitre 2 de l’Accord d’Alger prévoit de créer les conditions d’une paix juste et durable au Mali, contribuant ainsi à la stabilité sous régionale et à la sécurité internationale. Pour ce faire, il y est consacré solennellement le règlement concerté du conflit sur la base des éléments incontournables dans les débats.
L’appellation Azawad
Le terme AZAWAD recouvre une réalité socioculturelle, mémorielle et symbolique partagée par différentes populations du Nord du pays, constituant des composantes de la Communauté nationale. Une compréhension commune de cette terminologie qui reflète également une réalité humaine, constitue la base du consensus nécessaire dans le respect du caractère unitaire de l’Etat malien et de son intégrité territoriale.
De l’instauration de la paix et de la réconciliation nationale
Les crises cycliques qui ont jalonné le septentrion malien ont pris une dimension sociopolitique au point qu’un traitement politique afférent s’avère inéluctable. D’où la nécessité de cette Conférence d’entente nationale qui devrait dégager les éléments d’une solution devant permettre au Mali de transcender sa douloureuse épreuve, de valoriser la contribution de ses différentes composantes à l’identité du pays et de promouvoir un véritable processus de réconciliation nationale.
Au sortir de cette conférence, une Charte pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation nationale sera élaborée, sur une base consensuelle, en vue de prendre en charge les dimensions mémorielle, identitaire et historique de la crise malienne et de sceller son unité nationale et son intégrité territoriale.
Des mesures de bonne gouvernance
Pour le règlement définitif de la crise, la bonne gouvernance doit être le crédo politique, tenant compte des spécificités locales. Ainsi, la Conférence mettra en place «une architecture institutionnelle fondée sur des Collectivités territoriales dotées d’organes élus au suffrage universel et des pouvoirs étendus, la gestion par les populations des Régions concernées de leurs propres affaires sur la base du principe de la libre administration, une plus grande représentation des populations du Nord au sein des institutions nationales, le renforcement de l’État de Droit en rapprochant la Justice des justiciables».
A cela s’ajoute la mise en place d’un système de défense et de sécurité basé sur les principes d’unicité, d’ «inclusivité» et de représentativité, une participation active et significative des populations, en particulier celles du Nord à la gestion de la sécurité locale, un redéploiement progressif des forces armées et de sécurité reconstituées du Mali, la mise en place d’une zone de développement des Régions du Nord, dotée d’un Conseil consultatif interrégional et d’une Stratégie spécifique de développement adaptée aux réalités socioculturelles et géographiques ainsi qu’aux conditions climatiques.
L’élément essentiel
L’essentiel est que cette conférence aboutisse à la conception de la Charte pour la Paix, un instrument de base pour ôter le Mali de l’emprise de cette ornière.
La paix définitive se profile à l’horizon
Cette Conférence est une chasseaux dangers de l’obscurantisme pour l’instauration effective le bon fonctionnement d’une nouvelle ère démocratique. Elle présage déjà l’espoir d’un Mali paisible et intègre, où tous ses enfants, du Nord au Sud, et de l’Est à l’Ouest, travailleront de concert et dans la confraternité, la cohésion et l’entente pour son épanouissement.
Le lundi dernier, le Président de la République, Son Excellence Ibrahim Boubacar Kéïta, a lancé officiellement les bases de la paix à laquelle aspire le Peuple malien depuis mars 2012.
Cyril ADOHOUN