Tentative d’enlèvement avortée de Sina Damba : De forts soupçons sur les ex- putschistes

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Même s’il est très difficile d’établir un lien entre les hommes armés qui ont tenté d’enlever la toute nouvelle Directrice générale de l’APEJ, le mardi dernier, dans son bureau à Hamdallaye ACI et les militaires de Kati, auteurs du coup de force du 22 mars dernier, de fortes suspicions pèsent désormais sur le capitaine Amadou Haya Sanogo et ses hommes dans ce acte crapuleux qui, une fois de plus, n’honore nullement notre pays.

Pour ceux qui croyaient à la fin des enlèvements et séquestrations de tous genres, qu’ils se détrompent. Devant l’incapacité des autorités de transition à asseoir l’ordre et la quiétude face à une junte militaire qui semble encore plus que jamais présent au sommet de l’Etat, des hommes armés sans foi ni loi, continuent de semer la terreur à Bamako.

Le dernier acte en date est la tentative d’enlèvement de l’ancienne ministre de la Promotion de la Femme, de l’enfant et de la famille, Mme Maïga Sina Damba qui vient d’être nommée à la tête de l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ). En effet, le mardi 27 novembre 2012, des hommes armés habillés en tenu civil ont fait irruption dans les bureaux de la Direction générale de l’APEJ sise au quartier Hamdallaye et ont tenté d’enlever sa toute nouvelle directrice générale, Mme Maïga Sina Damba dont la prise de contact avec l’ensemble de son personnel venait de s’achever.

«Nous sommes venus vous chercher. Veuillez nous suivre. On a besoin de vous à Kati» auraient lancé les visiteurs indésirables à Sina Damba. Surprise, la bonne dame a, selon des informations qui nous ont été fournies à la direction de l’APEJ, déclaré : «Pourquoi vais-je vous suivre pour Kati. Je n’ai pas de rendez-vous avec les militaires». C’est après ces échanges que les six hommes armés ont tenté d’emmener de force la directrice générale. Alertés par l’un d’entre eux, les travailleurs de l’APEJ sont sortis en bloc pour s’opposer à cette interpellation qui n’en était pas vraiment une. De ces tiraillements, la directrice générale de l’APEJ  s’en est sortie avec une légère blessure pied  et une partie de ses habits déchirés.

Devant cette détermination, les six hommes, qui étaient armés de kalachnikov et de pistolets mitrailleuses, se sont finalement retirés. Après le retrait des agresseurs, un véhicule de la police militaire est venu exfiltré Sina Damba de l’APEJ. La question que tout le monde se pose maintenant est de savoir qui peut être derrière cet acte. De toute façon, les propos tenus par les visiteurs indésirables et la présence remarquée sur les lieux de certains syndicalistes de la police proches des putschistes de Kati, laissent croire que la junte qui a renversé ATT en sait quelque chose. Comme pour corroborer cette thèse, d’autres indiscrétions accusent le DG sortant Issa Tiéman Diarra de ne pas vouloir céder son poste.

On le soupçonne d’ailleurs d’avoir un lien avec certains putschistes du 22 mars 2012. Il revient maintenant aux autorités de s’investir pour que plus jamais cette situation ne se reproduise. Dans tous les cas, les travailleurs de l’APEJ ont tenu à le faire savoir au cours d’un sit-in qu’ils ont organisé hier devant l’agence. Au terme de ce sit-in, une déclaration condamnant l’acte a été lue par le représentant du personnel Mahamadou Fofana.

Yaya Samaké

DECLARATION DU PERSONNEL DE L’APEJ APRES LE SIT‑IN DU 28 NOVEMBRE 2012

C’est avec une grande tristesse et une profonde consternation que le personnel de l’APEJ a été témoin d’une scène digne de l’ère où la loi du talion régnait sans partage, ce mardi 27 novembre 2012 aux environs de 11 heures.

En effet, des hommes armés sans foi ni loi et en tenu civil ont fait irruption dans les bureaux de la Direction Générale de l’APEJ et ont tenté d’enlever sa toute nouvelle Directrice Générale, Madame Maïga Sina Demba dont la prise de contact avec l’ensemble de son personnel venait de s’achever.

Le personnel de l’APEJ condamne avec la plus grande vigueur la violation de son espace suivi de l’agression perpétrée sur sa toute nouvelle Directrice Générale et la tentative d’enlèvement de cette dernière au cours de laquelle plusieurs travailleurs dont des femmes ont été sévèrement violentés.

Il partage le fort émoi que cela a suscité au niveau de toutes les personnes éprises de paix et de liberté. Il est essentiel que le lieu de travail demeure une enceinte protégée et que les agents soient respectés dans leur fonction.

La sécurité des travailleurs et de l’ensemble des maliennes et maliens doit demeurer une priorité du Gouvernement. C’est pourquoi nous demandons au Gouvernement de prendre toutes les dispositions pour que lumière soit faite sur cet acte odieux et de traduire ses auteurs en justice.

Le personnel de l’APEJ en appelle à une mobilisation de toutes les forces vives de la nation malienne afin de faire échec à des actes d’une extrême gravité comme ce fut le cas hier et qui n’honore pas notre pays. Pour sa part le personnel de l’APEJ demeure vigilant et ne tolérera plus aucun acte de violation ou de perturbation d’où qu’il vienne.

Le personnel de l’APEJ exprime toute sa solidarité et réaffirme son plein soutien à Madame Maïga Sina Demba dans cette dure épreuve et l’encourage à accomplir ses missions à la tête de l’APEJ.

 

Bamako, le 28 Novembre 2012

 

ONT SIGNE AU NOM DE TOUS LES TRAVAILLEURS DE L’APEJ

Le Délégué du Personnel, Mahamadou FOFANA

Le Secrétaire Général du Comité Syndical de l’APEJ, Namory Mamby KEITA

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9 COMMENTAIRES

  1. @justicequity
    Salut mon frere ou ma soeur
    Je voulais intervenir sur certains de vos posts, mais je suis toujours reste sur ma faim a la lecture de vos interventions. Il y a toujours une petite ambiguite dans vos interventions qui m’empeche de comprendre votre position reelle face a ces faits de grand banditisme dans le pays. Etes-vous pour ou contre ces enlevements? Soyez un peu plus tranchant dans vos interventions a l’avenir:wink:
    Bonne comprehension a vous 😉 .

  2. Courage Mme MAIGA Sina DEMBA et espérons que cet acte ne soit impunie.
    Mais dans quel pays vivons-nous ?
    A quand la fin de ces exactions ?

    • Les vrais autorités de la transition sont à Kati et font bien le boulot le président et le PM ne sont que des marionnettes pour éviter les sanctions sur le plan international au Mali ; cette dame a été ministre sous un régime démocratique et en tant que tel a une grosse part de responsabilité comme tous les maliens surtout ceux qui ont occupé des hauts postes de responsabilités dans ce pays.
      Depuis le coup d’état je ne l’ai jamais entendu s’indigner contre ce qui se passe ” Qui ne dit mot consens ” d’ailleurs ça lui a même profité elle est nommée directrice de l’APEJ . Mais ce qu’elle a oublié on n’est plus en démocratie aussi mauvaise qu’elle était ; depuis huit mois c’est la loi du plus fort sans détour , elle n’est pas la première a avoir fait l’objet d’une tentative d’enlèvement ou d’enlèvement et certainement pas la dernière .
      je n’ai aucun état d’âme pour ce genre de personne et même les employés qui se sont opposés à son enlèvement l’ont fait en espérant un retour sur investissement.
      Quand on accepte un poste de responsabilité dans l’état actuel du pays il faut savoir qu’on s’expose avec sa famille et ses proches à tous les dangers y compris la mort, car tout peut arriver à tout moment surtout de la part de quelqu’un qui a été déjà ministre de ceux qu’on accuse d’avoir plongé le pays dans le K.O.

      • Salut mon frere ou soeur justicequity
        Je voulais intervenir sur certains de vos posts, mais je suis toujours reste sur ma fin a la lecture de vos interventions. Il y a toujours une petite ambiguite dans vos interventions qui m’empeche de comprendre votre position reelle face a ces faits de grand banditisme dans le pays. Etes-vous pour ou contre ces enlevements? Soyez un peu plus tranchant dans vos interventions a l’avenir:wink:
        Bonne comprehension a vous 😉 .

  3. Yaya Samaké.Vous faites partie de ces journalistes qui méritent un vrai coup de pied, là où je pense.Les ex- putschistes par-ci, Kati par là…laissez-nous respirer waye!Si le CNRDRE voulait arrêter Sina Damba, il l’aurait fait dès le lendemain du 22 mars!Pour quelle raison Capitaine Sanogo laisserait-il partir ATT à Dakar et arrêter une ancienne ministre de son avant dernier gouvernement??Vraiment racontez un peu d’histoires cohérentes à vos lecteurs! 👿

    • Ce qui me scandalise ce n’est même pas sa tentative d’enlèvement mais le fait qu’elle soit nommée directrice de l’APEJ alors qu’elle a été ministre d’ATT qu’on accuse d’être directement responsable de la situation actuelle . J’avais prévenu beaucoup de gens qu’ils ont juste éjecter ATT mais tous sont qui ont travaillé avec lui reviendront d’une manière ou d’une autre , le coup d’état nous a mis dans le caca et surement ce sont les plus faibles qui vont payer le prix fort . Ceux qui ont profité du système vont toujours tirer leur épingle du jeu.

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