Tempête terroriste : Le Mali dans l’œil du cyclone

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photo à titre illustratif

Juillet et août 2016, deux mois dont les évènements sanglants illustrent la fragilité de la situation sécuritaire au Mali. Des attaques et embuscades contre les forces maliennes et celles de la Minusma, des mines qui déchiquettent les véhicules et leurs occupants…des affrontements fratricides entre groupes armés, ont fini par s’installer dans notre quotidien. Les cas récents d’attaques contre le camp de Nampala et une position de l’armée à Ténenkou démontrent la gravité de la situation. Aujourd’hui, le Mali assiste à une montée en puissance du terrorisme – phénomène craint depuis fort longtemps – dans le centre (régions de Mopti et de Ségou) du pays où des djihadistes semblent définitivement prendre pied.

Les terroristes restent plus qu’offensifs, en dépit des efforts des services de renseignement maliens qui ont déjà fait tomber des têtes dans ce monde obscur. Les régions de Ségou et de Mopti sont actuellement en plein dans le viseur de ces illuminés religieux. Ils y commettent de plus en plus des attaques sanglantes contre les forces armées. Et les populations civiles ne sont non plus épargnées. Les braquages sont devenus quotidiens.

Aujourd’hui, c’est tout le centre du Mali qui s’embrase. Une spirale de violences partie de Nampala où, le 19 juillet dernier, 17 soldats maliens ont péri dans une attaque contre le principal camp militaire. 37 autres avaient été blessés. L’assaut a d’abord été revendiqué par l’Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice (Ansiprj), un mouvement politico-armé dont la création par Oumar Aldjana a été annoncée en juin dernier. Le groupe avait aussi indiqué avoir récupéré cinq pick-up et deux camions transporteurs de troupes.

Et au moment où l’on ergotait sur l’authenticité de cette revendication, une nouvelle revendication a été émise par le groupe Ansardine. Les assaillants, selon ce groupe, sont membres du « bataillon du Macina ». Et la suite des évènements a fini par corroborer les affirmations d’Ansardine qui, le 3 août dernier, a fait diffuser par une agence privée mauritanienne une vidéo montrant cinq hommes en uniformes militaires, se présentant comme des soldats capturés le 19 juillet.

Toutefois, il reste évident que cette attaque terroriste est l’une (sinon la plus) des plus meurtrières qu’ait connu Nampala. Le gouvernement avait qualifié l’attaque d’opération “terroriste coordonnée”. Et il avait promis  une réponse appropriée. Que nenni ! Pas plus tard que le dimanche dernier et comme pour narguer les autorités maliennes, les terroristes se sont manifestés dans la région de Mopti, entre les localités de Ténenkou et Sévaré. Ils ont pris pour cible un convoi de ravitaillement de l’armée. Les éléments d’Ansardine, fortement suspectés d’en être les auteurs, se seraient emparés de deux véhicules des forces maliennes. Et le lundi, un renfort de l’armée s’est rendu sur les lieux après l’attaque de la veille. Mais ce renfort est, lui aussi, tombé dans une embuscade qui aurait coûté à l’armée des blessés et 3 autres véhicules. Aussi, cinq militaires maliens étaient portés-disparus jusqu’à hier, mercredi. De sources sécuritaires, quatre corps ont été retrouvés mardi et un cinquième mercredi matin dans le secteur de Ténenkou. À ce stade, on ne sait la cause de leur décès ; mais selon les mêmes sources, les corps ont été « rejetés par le fleuve ». Ont-ils été tués et jetés dans le fleuve ou sont-ils morts par noyade ? Les résultats des examens en cours (au moment où nous mettions ce papier sous presse) apporteront la réponse.

Par ailleurs, loin des terrains marécageux de Mopti, les forces onusiennes sont victimes d’explosion de mines. Le dimanche 7 août dernier, un véhicule (qui faisait partie d’une escorte d’un convoi logistique) de la Minusma a heurté un engin explosif improvisé ou une mine. C’était à environ 11 km au sud d’Aguelhoc-Anéfis (Kidal). Un Casque bleu est décédé parmi les cinq blessés.  La victime (le soldat tué) et les blessés sont tous Tchadiens.

Une deuxième explosion s’est produite le même jour (dimanche 7 août), au passage d’un autre véhicule de l’ONU, à 2 km à l’est du camp de la Minusma à Kidal. Cette explosion a causé des dommages matériels. Les deux explosions n’ont pas été revendiquées.

I B D

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