Plus qu’un sentiment du devoir accompli, le Sommet a été,d’une part, un espace de témoignage de gratitude et d’hommages du Chef de l’Etat, son Excellence Ibrahim Boubacar Kéita, envers ses pairs. Et d’autre part, celui d’appel à la solidarité face au terrorisme, à l’extrémisme violent et à la piraterie maritime pour une Afrique émergente.
Les rideaux sont tombés sur le 27ième Sommet Afrique-France tenu les 13 et 14 janvier dernier dans notre capitale. C’étaient au CICB, en présence d’un parterre de 35 Chefs d’Etats et de Gouvernement parmi lesquels le président malien Ibrahim Boubacar Kéita, le français François Hollande, le tchadien Idriss Deby Ithno. Mais également d’une soixantaine délégations de différents pays, composées d’hommes d’affaires dont ceux de MEDEF.
Dans son discours d’ouverture officielle du Sommet, le Chef de l’Etat a, comme l’exige la tradition, souhaité au nom du peuple du Mali, du Gouvernement et au sien personnel la plus chaleureuse bienvenue à ses hôtes en terre bamakoise et rendu grâce à Allah, le Tout-puissant qui, offre au Mali l’occasion de s’affirmer à travers cet événement aussi mémorable.Selon Ibrahim Boubacar Kéita l’événementest rendu possible grâce à ses pairs africains et français qui ont su manifeste et témoigner la confiance et la solidarité en le Mali, malgré le contexte de crise difficile.
Hollande, le plus sincère et le plus loyal des dirigeants français envers l’Afrique
S’acquittant avec fierté du devoir moral envers son homologue français, François Hollande, le président IBK lui a vivement rendu hommage pour sa franchise et sa loyauté envers l’Afrique, et pour avoir a voulu et proposé l’organisation du 27ème sommet Afrique-France au Mali. Ainsi déclara –t-il en ces termes : « De tous les Chefs d’Etat français, il aura été celui dont le rapport à l’Afrique aura été le plus sincère, le plus loyal ».
Le président de la République, son Excellence Ibrahim Boubacar Kéita a rappelé la décision prise par le président français le 11 janvier 2013 d’intervenir militairement dans le nord du Mali contre les groupes jihadistes. ‘’Celle-ci a stoppé l’avancée des troupes terroristes et neutralisé la menace qui pesait sur l’existence même de l’Etat malien’’, a-t-il reconnu. Avant d’ajouter : « Nous sommes nombreux à penser que votre courage, celui-là même qui a sauvé Konna avec Damien Boiteux, à la mémoire duquel il me plait de rendre un vibrant hommage, et votre désintéressement finiront par être reconnus. Et l’on saura admettre que vous avez, pour l’essentiel, agi au pouvoir avec honnêteté et droiture ».
Des pratiques politiques en mutation positive
Quant aux peuples africains, dira IBK, ils sauront gré le président François Hollande ‘’d’avoir changé radicalement la nature et l’objet des interventions françaises en Afrique’’. Car tout au long de son mandat, la France et son armée n’interviendrait qu’au ‘’chevet de la démocratie en Afrique et non plus au secours de quelque autocrate ou despote’’.
« Avec vous, Monsieur le Président, quelque chose a changé dans les pratiques politiques de la France en Afrique », a indiqué le président IBK.
Honneur aux Emirats Arabes Unis
En soutien au Mali, H.E Sultan Mohamed Saeed Hamad Al Shamsi, Secrétaire d’Etat en charge de l’aide Extérieur des Emirats Arabes Unis a remis, au nom de son pays, un don de 80 véhicules 4×4, des chapiteaux et groupes électrogènes à la Présidence de la République du Mali en contribution pour le 27ième Sommet Afrique-France à Bamako. Cette aide s’inscrivant dans le cadre de la coopération bilatérale entre les deux pays est salué par le Chef de l’Etat pour quic’est la preuve del’implication et de sa solidarité de ce pays dans la lutte qui se mène globalement contre le terrorisme et l’extrémisme violent, et dans la protection des patrimoines culturels.
Le Sommet, un espace d’échanges économiques
Aux dires du président IBK, le Sommet de Bamako n’est pas seulement un grand rendez-vous politique et diplomatique. Mais aussi un espace d’échanges pour les forces économiques et sociales qui, par la création de richesses, incarnent les atouts et l’avenir de nos pays. Ceci s’explique par le fait qu’en prélude de ce grand rendez-vous, des forascomme le Forum des Jeunes, le Forum Genre et Entreprenariat et le Forum économique ont réuni des participants venus de différents horizons africains et français.
Plus d’acquis dans la mise en œuvre de l’Accord
Venu au pouvoir en 2013, le Chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita, malgré des difficultés à surmonter dans la reconquête de sa stabilité, ne cesse de mener des efforts. Comme l’a-t-il souligné, le président IBK a fait du ‘’retour à la paix, de la réhabilitation de la cohésion sociale et de la reconstruction du pays les axes prioritaires’’ de son mandat. Ce qui a conduit à la signature de l’Accord d’Alger dont la mise en œuvre a produit d’autres effets positifs, justifiera le président IBK, dans le domaine des réformes politiques et institutionnelles, l’organisation le 20 novembre dernier des élections communales.
L’Accord, unique sortie de crise
Saisissant l’occasion, le président IBK a exhorté les signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation à s’inscrire sans arrière-pensées, ni calculs dans sa mise en œuvre. Car, à ses dires, en dehors de cet accord, il n’y a aucune perspective crédible pour le retour de notre pays à la normale. « L’Accord oriente en effet nos efforts vers les évolutions indispensables que sont l’acquisition et la consolidation d’une vision commune de la Nation malienne et une gouvernance territoriale prenant en charge la diversité de nos réalités socio-économiques tout en préservant le caractère unitaire de notre Etat », a-t-il expliqué. Qui a ajouté : «L’adhésion loyale et inconditionnelle à l’Accord pour la Paix et la Réconciliation est d’autant plus impérative que nous devons faire face aux attaques des groupes terroristes, attaques perpétrées aussi bien contre les paisibles populations civiles que contre nos forces armées et de sécurité, contre les contingents de la MINUSMA et contre la force Barkhane ».
Nécessité de la lutte collective contre le terrorisme
Selon le président IBK, l’Afrique et la France ont la possibilité les trois exigences qui composent le thème « Partenariat, Paix et Emergence », en s’appuyant sur leur longue tradition de coopération et sur leur volonté éprouvée de cheminer ensemble. Pour y arriver IBK a préconisé l’optimisation de ces atouts à travers un partenariat constant, certes tourné vers une réponse solidaire. Mais aussi prenant en compte la reconstruction et le renforcement indispensable des capacités nationales de chaque Etat face aux menaces terroristes qui sédimentent les Etat. Nonobstant les pas importants dans ce sens, le président IBK a estimé que‘’la coopération et la mutualisation’’ doivent être au cœur de réponse africaines face au caractère transversal de la menace et de sa dimension régionale, voire continentale.
« Pour sauvegarder l’émergence du continent africain, il est de notre devoir d’enrayer ensemble une gangrène qui menace de larges portions de nos territoires. Il nous faut protéger l’Afrique au moment où celle-ci se redéfinit en mettant en avant la créativité de nos entrepreneurs, le dynamisme impatient de nos femmes et de notre jeunesse, les raccourcis de développement que nous offre la révolution numérique. Un partenariat robuste, ambitieux et innovant avec la France favorisera, nous en sommes certains, l’émergence économique véritable de notre continent. », a martelé le président IBK.
Le Chef de l’Etat a considéré le choix de Bamako comme celui de l’optimisme, qui ne se réfugie dans le déni des faits, mais qui décèle une opportunité, dans l’initiative et la solidarité.
Cyril ADOHOUN