Second tour de la présidentielle : Exigence de transparence

1

Le 1er tour de la présidentielle du 28 juillet dernier a révélé des dysfonctionnements dans l’organisation du scrutin. Avec seulement deux candidats en lice, l’administration tirera-t-elle les enseignements du premier tour pour améliorer les conditions d’organisations du scrutin et en même temps assurer la transparence dans la centralisation des voix.

Le dépouillement des bulletins de vote du scrutin présidentiel du dimanche 28 juillet se poursuit au Mali. REUTERS
Le dépouillement des bulletins de vote du scrutin présidentiel du dimanche 28 juillet se poursuit au Mali.
REUTERS

Les Maliens sont sortis massivement (51,54% des inscrits) pour choisir le futur président de la République. Conscients des enjeux, nos compatriotes n’ont pas hésité à braver la faim et la soif le jour du vote. Mais les évènements, qui ont suivi cette journée électorale, ont instauré la méfiance et le doute chez le citoyen lambda.

D’abord plusieurs Maliens ont été privés de leur droit de vote. A l’étranger, ils sont des milliers de nos compatriotes qui n’ont pas pu voter dans plusieurs juridictions consulaires. Ajoutez-y les réfugiés maliens en Mauritanie et ailleurs, à qui le gouvernement avait promis de tout faire pour qu’ils jouissent de ce droit.

A l’intérieur du pays, l’on n’arrive pas à expliquer pourquoi certains Maliens ont voté et pas d’autres. A Goundam, précisément à Toucabangou dans la commune rurale de Issa Béry, certains citoyens n’ont tout simplement pas voté pour une histoire de fiches d’émargement. Le village qui doit avoir cinq bureaux, s’est retrouvé avec  deux. Et les électeurs se trouvant dans les trois autres bureaux n’ont pas usé de leur droit légitime de participer au choix du futur président de la République.

L’administration avait indiqué auparavant que toutes les conditions ne seront pas réunies pour l’élection du 28 juillet. Mais, il n’a jamais été question d’accorder le droit de vote à des Maliens et d’en priver d’autres, surtout dans la même localité.

Aussi, des garanties avaient été données pour éviter une fraude massive lors de cette présidentielle. Cette garantie a été dictée par le choix du Ravec (Recensement à vocation d’état civil) et de la carte NINA (numéro d’identification nationale). Il n’en est rien dans la mesure où, selon les mandataires de certains partis, une fraude massive aurait été organisée à Bamako et dans certaines régions. On avance plus de 1000 bureaux de vote « parallèles et officieux » qui auraient permis d’attribuer à un des candidats plus de 500 000 voix. Cette fraude massive aurait été découverte par lesdits mandataires. La Cour constitutionnelle a été saisie. Son verdict est attendu. Si cette fraude s’avère exacte, il y a lieu de revoir tout le système car l’administration territoriale et la Délégation générale aux élections seraient profondément impliquées. Des sous-préfets, des préfets, des gouverneurs et même des ambassadeurs auraient été nommés pour le sale boulot.

Quant au ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, sa partialité dans cette élection ne fait plus l’objet d’aucun doute. Sa sortie, lors de la publication des premières tendances, a mis à nu ses intentions belliqueuses de vouloir proclamer un candidat Président de la République au détriment des autres candidats. Et cet acte met en doute et pour toujours la crédibilité et la transparence de la structure d’organisation du vote et de la centralisation des voix, en l’occurrence le ministère de l’Administration territoriale.

Des propositions d’amélioration du scrutin
Si dans l’ensemble, la communauté internationale a salué le bon déroulement des opérations du vote, il est important de souligner les difficultés ci-dessus qui ont entaché le processus électoral.
Après la publication des résultats provisoires, le candidat Soumaïla Cissé, qui est l’un des challengers, a immédiatement fait des propositions pour améliorer l’organisation du second tour prévu pour le 11 Août prochain.

Pour plus de transparence, le candidat de l’URD invite le gouvernement et les partenaires du Mali à prendre des mesures vigoureuses « pour permettre l’expression claire et nette de la volonté du peuple ». Il propose entre autres à l’administration d’autoriser la signature du bulletin de vote par les délégués des deux candidats avant sa remise à l’électeur le jour du scrutin. Cela, dit-il, réduirait considérablement les risques de fraude.

En tous les cas, le gouvernement est le seul responsable de la bonne organisation des élections. Il doit tout faire pour garantir la crédibilité et la transparence du scrutin du 11 Août.

Idrissa Maïga

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. Avec ces informations , je souhaite très sincèrement pour le bonheur des maliens…. la défaite de IBK au soir du 11 Aout, surtout que, maintenant en plus de ces hommes politiques de paille, les pire ennemis du pays, le MNLA viennent sur RFI ce matin de « porter leur choix » sur le caméleon…de Sébenicoro…., soit disant « pour l’honneur du Mali »…..

    Mon pauvre Mali dont l’honneur se trouverait selon IBK dans son alliance avec les forces du mal (pushistes; islamistes sans répères, rebelles, politiques sans foi ni dignité…) Bizarre non….?

    Qui avait dit dès les premiers mois de la crise, que Sanogo le soldat raté était de mèche avec les rebelles..;sachant que ibk n’a jamais caché son support à celui ci, on n’a pas besoin d’être Einstein pour en tirer les conclusions qui s’imposent…. La farce a trop duré…..IBK n’est pas la solution…
    Pourquoi le fameux caméléon de sébénicoro fuit le débat…? Il n’est pas sûr de lui

Comments are closed.