En effet depuis le vote du projet portant modification de la constitution de février 1992 à 111 voix contre 35 par les députés de l’Assemblée Nationale du Mali, les protestations vont bon train.
Beaucoup de regroupement de jeunes à Bamako à travers des mouvements comme : Trop c’est Trop, ça suffit, Anw Torola et d’autres n’ont pas attendu longtemps pour démasquer des points de désaccord dans la nouvelle constitution dont l’approbation se fera à la suite du référendum du 09 juillet prochain, au cas où le oui l’emporterait.
Parlant des points de désaccord, il faut retenir:
– Le respect de l’article 118 de la construction du 25 février 1992. Car même si le pouvoir se le leurre, tout le monde sait logiquement que le Mali ne recouvre pas son intégrité territoriale tant que l’administration malienne n’est pas représentée sur la totalité du territoire.
– la nomination d’un 1/3 des membres du Sénat par le Président de la République.
– la nomination de beaucoup de membres de la Cour constitutionnelle.
– la validation des résultats d’élections par la Cour constitutionnelle et non par la Cour suprême.
– la date du 09 juillet pour le référendum est un piège selon les mouvements de jeunes, car au mois de juillet les paysans qui constituent la masse électorale seraient plus occuper dans les champs que d’aller voter. D’ajouter que la pluie pourrait empêcher les gens à aller voter.
Ainsi la jeunesse à travers ces associations, ayant désormais pris conscience de ces points, s’est directement mise dans la lutte contre la tenue de ce référendum. Selon Amara SIDIBE, l’un des porte- paroles du mouvement ‘’Trop c’est Trop’’, il n’y aura pas de transparence dans le référendum s’il est fait le 09 juillet, car le régime fera tout pour que le oui l’emporte. Et pour cela, même si les hommes du régime vont bourrer les urnes, a-t-il évoqué. C’est pourquoi le jeudi 08 juin la jeunesse à travers les différents mouvements a décidé de marcher contre la tenue du référendum. Cette marche n’a pas pu se faire, la police est allée réprimer les marcheurs à la bourse du travail, dira M. Sidibé.
Toujours dans la même dynamique, ce samedi 10 juin 2017, la jeunesse plus que jamais décidée est descendue une fois de plus dans la rue pour dire Non à la tenue de ce référendum qui, pour eux est une trahison de la dignité et la confiance du peuple souverain. Cette deuxième sortie a également été réprimée par la police. Et même que, deux des portes paroles dont Amara SIDIBÉ et Amadou Beidi DAOU, ont été arrêtés et violentés par la police avant d’être libérés. Quand nous les avons approchés, Beidi DAOU saignait encore. ‘’Même en sang, nous n’allons pas reculer. Nous allons continuer la marche et cela vaille que vaille, jusqu’à l’annulation de ce fameux projet. La marche s’est poursuivie en passant par la direction de la BDM- SA et le grand marché, ou elle a pris fin.
En conclusion il a remercié les uns et les autres d’avoir effectué le déplacement au nom du Mali tout en leur rappelant que la lutte est loin d’être finie. « On ira jusqu’au bout », a-t-il ajouté tout en indiquant qu’une plateforme sera mise en place le dimanche à 10h à la pyramide du souvenir par les partis des deux groupes parlementaires qui constituent l’opposition et les différents mouvements afin de faire face au régime et mener la lutte ensemble jusqu’à la non tenue du référendum.
DOGNOUMÉ DIARRA