Adopté par l’Assemblée nationale, le samedi 3 juin dernier, le projet de loi portant révision de la constitution du 25 février 1992 est au centre des critiques. Une partie de la société civile et de l’opposition politique malienne dénoncent un tripatouillage constitutionnel qui met en cause les acquis démocratiques de la révolution de 91. Ainsi, pour exprimer son désaccord avec ce texte, le mouvement « Trop c’est trop » organise ce jeudi 8 juin 2017 une marche de protestation. Au même moment, sur les réseaux sociaux, des voix s’élèvent à l’intérieur et à l’extérieur du pays pour dire NON au référendum prévu pour le 9 juillet 2017.
Avec 111 voix pour, 30 contre et zéro abstention, le projet de loi constitutionnelle a été voté par les élus du peuple. Il sera soumis à un vote référendaire le 9 juillet prochain. Pour convaincre l’opinion nationale, le gouvernement justifie cette révision par le souci de corriger « des lacunes et des insuffisances» de la constitution de 1992. Autre raison invoquée? Adapter la constitution à l’Accord de paix. Du jamais vu !
Selon des députés de la mouvance présidentielle, la loi votée contient beaucoup d’innovations et prend en compte les aspirations du peuple malien. « La nouvelle constitution sera en phase avec l’accord de paix qui prévoit l’instauration d’un Sénat », disent-ils.
Mais l’adoption de ce projet de loi a suscité un tollé au sein de l’opposition qui trouve que cette révision constitutionnelle est «biaisée aussi bien dans la forme que dans le fond».
Il y a «un coup d’État institutionnel » derrière cette révision, clame Oumar Mariko, député élu à Kolondiéba. Il promet que «l’opposition usera de tous les moyens pour faire échec à cette nouvelle constitution». Si certains membres de l’opposition et de la société civile estiment que le moment (le Mali vit une grave crise) est loin d’être opportun, d’autres s’insurgent contre certaines dispositions prévues dans le nouveau texte. Aussi, des analyses ont établi que cette nouvelle constitution va consacrer « la partition du Mali ».
Des observateurs dénoncent également la procédure de révision parlementaire qui sera intégrée dans le nouveau texte et qui est de nature à permettre désormais au président IBK de pouvoir modifier la constitution à sa guise et sans passer par la case référendum. Ce, d’autant plus que le parlement est composé en grande partie par « les militants de son parti et son clan familial ».
Ces critiques risquent de contrarier le président Ibrahim Boubacar Keita qui affiche déjà son ambition de briguer un second mandat.
Mémé Sanogo
C’est la volonté du peuple qui doit prévaloir. Les urnes vont parler
Je ne souhaite pas une révision constitutionnelle en ignorant l’art 118 de cette même constitution. A la date du 9 juillet elle sera impossible. En plus cette procédure a été engagé avant que le territoire national ne soit totalement libéré.La charrue avant les veux.Une ignorance ou un complot ?
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