Révision constitutionnelle : «Il faut qu’on sorte du fétichisme constitutionnel», dixit Honorable Yaya Haïdara

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La révision constitutionnelle en cours au Mali suscite de vifs débats chez les Maliens. Chacun y va de son commentaire. Yaya Haïdara l’ex député élu à Ségou lors de la dernière mandature est d’avis que cette révision constitutionnelle est une nécessité absolue pour notre pays en vue d’adapter notre constitution à la réalité.

 Vouloir s’opposer à cette révision de a loi fondamentale relève du fétichisme auquel nous devons sortir afin d’aller à l’essentiel.

 Les partis politiques APM-Maliko, Frafisna et URP dans leur volonté de créer un cadre d’unité, de réflexion et d’actions ont organisé, le samedi dernier, au Centre Djoliba, une conférence débat sur le thème :

«La Révision constitutionnelle en cours ».  A travers cette activité, ces trois formations politiques ont voulu  attirer l’attention des Maliens sur le bien-fondé ou non de la révision de la loi fondamentale en cours dont le dossier se trouve sur la table des Députés de la Commission Loi de l’Assemblée Nationale.

Beaucoup d’encre et de salive continuent à couler au sujet de cette révision constitutionnelle. Pour les uns, l’heure n’est pas opportune pour se pencher à cette révision d’où leur opposition et, pour les autres, cette révision est la bienvenue dans la mesure l’actuelle  constitution qui date du 25 février 1992 a besoin d’adaptation aux réalités du pays et du moment en plusieurs endroits. C’est pourquoi ces individus saluent l’initiative de réviser certaines parties qui semblent dépasser par rapport à la situation d’aujourd’hui ; d’où leur motif de satisfaction.

L’ex Député de CNID/FYT et actuel Vice Président du Directoire de APM-Maliko, parti crée en 2013 par des dissidents du parti du soleil levant, ne va pas par quatre chemins pour soutenir ce projet de révision constitutionnelle en cours.

L’opportunité de réviser la loi fondamentale ne se pose pas aujourd’hui pour le Mali. C’est même une nécessité absolue d’aller à cette modification.

Les autorités actuelles sont à saluer pour cette initiative combien salutaire. C’est un débat stérile de discuter si oui ou non nous devons aller à cette révision », a martelé l’Honorable Haïdara.

S’agissant de la création du Sénat, le VP d’APM-Maliko dit ceci :

«La crise que nous vivons actuellement est un problème de représentativité. Le Sénat pourra y remédier s’il est mis en place ; car, il servira de soupape pour régler les tares de l’AN. Cette seconde chambre qui sera l’émanation du HCCT est représentatif des populations maliennes à base parce que présente sur toute l’étendue du territoire national. Il y a des questions où  le Sénat  se prononcera en priorité et des questions où l’AN se prononcera également en priorité, mais les deux chambres sont complémentaires. Donc, il faut vite aller à la création de cette 2chambre pour prendre  en charge les préoccupations du Peuple malien. Ce n’est pas une question de partis, mais du devenir du pays d’accepter la révision constitutionnelle », a renchéri l’ex Député de Ségou.

Tous ceux qui pensent que ce projet de révision de la loi fondamentale est un forcing des groupes armés sur le gouvernement malien doivent se déchanter. C’est un choix des Responsables du pays eux-mêmes qui en voient la nécessité, car, après 25 ans de vie, une constitution est dépassée en plusieurs de ses articles.

En apportant ce changement, on l’adapte au contexte actuel. C’est, du moins, ce qu’affirment les partisans à sa révision. Les accords pour la paix et la réconciliation nationale issus du processus d’Alger font cas de cette modification, mais ne sont pas le seul facteur déterminant comme le font entendre des individus réfractaires à celle-ci (modification).

Il reste à la commission Loi de l’AN de vulgariser l’Avant projet de la révision afin d’imprégner de son contenu aux citoyens maliens dans leur majorité. C’est ce qui urge maintenant. Les partis politiques, organisateurs de ce débat, ont le mérite d’engager les réflexions autour du sujet jugé important qu’est la révision constitutionnelle. En remettant à la commission Loi de l’AN, les recommandations des propositions des participants à ce débat, ils auront fait œuvre utile.

Ambaba de Dissongo

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