Le premier Ministre Malien Modibo Keïta a certes et honorablement défendu la cause nationale sur les tribunes de l’ONU. Mais il a omit un détail et non des moindres à la satisfaction de la communauté dite internationale.
Suite à son intervention en effet, et à l’issue d’une résolution préparée par la France et adoptée à l’unanimité des quinze pays membres du conseil de sécurité, l’ONU a décidé de renforcer la MINUSMA aussi bien en effectif qu’en logistique. Ce sont 2.500 hommes qui viennent ainsi en renfort et la durée du mandat se voit également élargie. L’effectif des casques bleus passe ainsi à 13.289 soldats au lieu de 11.240 et 1.920 policiers contre 1.440 actuellement. Aussi, le nouveau mandat l’autorise désormais à attaquer et imposer la paix.
De quoi se réjouir, certes ! Il y a cependant un hic. Depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012, l’Union Européenne, sur instigation de la France a imposé un embargo total sur les armes au Mali. Et la mesure demeure, du moins, jusqu’à la preuve du contraire. Conséquence: le Mali ne peut s’offrir la moindre kalachnikov à fortiori des hélicos de combat dont le besoin s’impose.
Et c’est au même moment que la MINUSMA est renforcée et suréquipée. En somme, les FAMAS restent désespérément affaiblies pendant que les forces étrangères se renforcent. Idem pour les groupes armés encore hostiles. Une hypocrisie qui ne dit pas son nom. Difficile pour le Mali, dans ces conditions de gagner la guerre. Et il sera toujours conditionné à accepter les forces étrangères appelées à mener une guerre par procuration et à demeurer là indéfiniment.
En clair, la question relative à la levée de l’embargo sur les armes devrait figurer au centre des préoccupations du Premier ministre au conseil de sécurité de l’ONU. Et quant à la communauté internationale, elle doit enfin admettre qu’elle non plus, ne saurait gagner sa guerre sans une armée malienne forte et en première ligne.
B.S. Diarra