Dans le plan d’actions de son Gouvernement qu’il a soumis, fin juillet, aux membres du Conseil National de la Transition pour adoption, le Premier Ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, a projeté quatre Axes prioritaires pour redresser ce pays qu’il qualifie d’un grand malade. Au nombre de ces Axes, figure en deuxième position le chapitre ‘‘ Réformes politiques et institutionnelles’’. Principale recette et vertus !
A l’issue des échanges marathon, les membres du Conseil National de la Transition (CNT) ont procédé à la validation du Plan d’Actions du Gouvernement, soumis à leur appréciation par le Premier Ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, début août dernier. C’est un document tenant lieu d’une Politique générale du Gouvernement de la transition dont la finalité est de réussir à redresser la situation du pays, asseoir les bases de la Refondation, prendre en charge les aspirations profondes du Peuple malien au changement escompté, au développement socioéconomique et culturel et à la restauration du climat de paix et de souveraineté d’antan. En substance, le Plan d’Actions gouvernemental en question qui s’articule autour de quatre volets essentiels mise beaucoup sur les réformes politiques et institutionnelles qui est une des priorités de la transition.
Dans sa teneur, ce Plan d’Actions est évalué à neuf (09) objectifs assortis d’un chronogramme détaillé spécial pour son exécution, avec un coût budgétaire de Deux Mille Cinquante Milliards Soixante Trois Millions de Francs (2050.063.000.000) FCFA. Le délai d’exécution des travaux s’étend sur la période restante de la Transition. Les actions à mener portent sur trois piliers (Sécurité, Politique et Social). C’est dans ce cadre que s’inscrit l’Axe Réformes politiques et institutionnelles.
En effet, cet Axe s’est invité sur la liste des priorités des priorités du Gouvernement puisque les réformes en profondeur de la chose politique et institutionnelle se posent aujourd’hui en passage obligé. C’est la thérapie face aux crises cycliques ayant conduit le Mali dans l’instabilité politique et sécuritaire. Vu jusqu’où le précèdent Régime avait enfoncé ce pays, l’Etat ne rassure plus personne et n’inspire plus confiance.
À l’avis de la majorité écrasante des Maliens, l’insatisfaction est générale.
D’où, selon le Premier Ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, ces Réformes se posent en une impérieuse nécessité. Pour rénover non seulement le cadre politique et adapter les textes fondamentaux de la République, il faudra doter ce pays des Institutions fortes et légitimes permettant d’avoir une stabilité politique et une paix sociale durables à l’échelle nationale.
Dans cette perspective, le Gouvernement va s’atteler à l’organisation des Assises Nationales de la Refondation (ANR). « Sans être une assise de plus, ce cadre de dialogue s’appuiera sur les Résolutions et Recommandations des différents fora tenus ces dernières années (Dialogue national Inclusif, Conférence d’Entente Nationale, Etats Généraux de la Décentralisation, Assises des différents secteurs, Commission d’Appui à la Réforme institutionnelle) », a précisé Dr Choguel Kokalla Maïga. En fait, le but initial aura été d’offrir la libre expression d’opinions avec, à l’appui, des propositions de sortie de cette crise sociopolitique en passe de devenue gangreneuse. L’approche consistera à donner la parole, sans censure, à l’ensemble des citoyens dans toutes les localités et au niveau national. C’est, du moins, la promesse faite par le PM avant de rassurer que les recommandations issues de ces assises seront exécutoires. « Elles seront applicables aussi bien pour la période de Transition que pour les pouvoirs à venir », a-t-il expliqué.
Certes, ces réformes sont, comme leur nom indique, d’ordre politique et institutionnel. Mais, force est d’admettre qu’elles demeurent une obligation pour la réussite escomptée de la transition en cours dans les autres secteurs (Elections, Paix et Sécurité, Défense et protection nationale, Economie, Société, Justice, Education, Santé, Diplomatie, etc.). Ce, en ce sens qu’à l’instant le Mali est au carrefour des chemins voire à « un tournant décisif de son Histoire ».
Dans ce contexte, toujours selon Dr Choguel, il n’y a pas d’autre choix que de mobiliser les Maliens dans l’unité de convergence et d’actions, de les engager pour ses reformes devant permettre à une véritable politique nationale de Redressement, de Refondation et de Renouveau démocratique de la Nation. Et d’ajouter : « Nous devons être à hauteur de mission et de responsabilité pour sortir la Patrie de la crise qui affecte son présent et compromet dangereusement son avenir ».
Selon un Analyste de la scène politique malienne, ces Réformes politiques et institutionnelles prônée par le Gouvernement de la transition s’inscrivent dans la droite ligne du processus de sortie de crise multidimensionnelle. Et notre interlocuteur paraphrase Dr Choguel en ces termes et nous le citons : « Ces réformes politiques et institutionnelles sont la condition sine qua non pour accomplir le devoir de génération auquel invite le Chef du Gouvernement de la transition afin de réaliser le sursaut patriotique pour la réémergence du Mali ».
Bref, pour la réussite du processus rectificatif dans tous les domaines ou secteurs vitaux de la Nation, il faudra au Mali une gouvernance de rupture fondée sur le dialogue, la paix effective et la réconciliation nationale. Non pas pour faire table rase, mais juste revoir tous les comportements fondés sur la corruption, le népotisme, l’incivisme, l’injustice sociale, l’arbitraire, le vol et le pillage des deniers publics érigés en système sous l’ancien Régime et préserver en même temps les acquis. Pour réinstaurer une Gouvernance escomptée, réinventer la Démocratie malienne, il faut faire repartir ce pays sur des nouvelles bases politiques conséquente. Et c’est là l’objectif visé dans les Réformes politiques et institutionnelles envisagées par le Gouvernement de la transition.
Djankourou