Réformes politiques : de profondes divergences de vue entre le gouvernement et la classe politique

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Les représentants des partis politiques rejettent les réformes politiques proposées par le gouvernement comme la suppression du financement de l’aide publique aux partis politiques et le maintien de l’actuel système électoral sous la supervision du ministère de l’Administration. C’était au cours d’une rencontre qui s’est tenue le jeudi 4 mars sous l’égide du ministre Lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga. 

De profondes divergences existent entre la classe politique et le gouvernement sur les réformes politiques. Au cours d’une rencontre sur la restitution de l’atelier consacré à la relecture de la Charte des partis politiques, la loi électorale et la loi organique sur les conditions d’éligibilité et d’inéligibilité des députés, les représentants des partis politiques ont contre toute attente été surpris de voir les experts du département de l’Administration proposer la suppression de l’aide publique aux partis politiques.

L’annonce de cette suppression a provoqué l’ire des représentants des partis politiques qui affirment n’avoir pas discuté sur ce point au cours des trois jours d’atelier. Le président du RPM, Dr. Bocary Tréta, le président de l’ADP-Mali, Youba Ba, Adama Tiémoko Diarra de l’ADEMA-PASJ, le Secrétaire général de l’ASMA-CFP, Issa Diarra, Amadou Haya de la CODEM, Ibrahima Sylla de l’URD, pour ne citer que ceux-ci, opposent une fin de non-recevoir à cette proposition. Tous jugent cette suppression inadmissible estimant que ce serait une grosse erreur pour le département d’entériner de pareilles propositions.

Le gouvernement a aussi annoncé le maintien de l’actuel système électoral sous la supervision du ministère de l’Administration à travers sa nouvelle cellule dévolue au processus électoral, avec les structures de gestion de base, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la Délégation générale aux élections (DGE). Cette proposition n’a pas reçu l’assentiment de la classe politique.

À l’unisson, les représentants des partis politiques réclament la mise en place d’un organe unique et indépendant de gestion des élections. La même demande est réitérée par les organisations de la société civile. Une option écartée par le gouvernement de transition qui évoque un manque de temps. La classe politique a aussi rejeté le maintien de la CENI ou de la DGE.

Le gouvernement propose en outre l’interdiction d’une alliance entre l’opposition et la majorité et la fixation de la caution à 50 millions pour être candidat à l’élection du président de la République. Les représentants des partis politiques présents à la rencontre n’ont pas voulu s’exprimer sur ces questions préférant attendre les prochains jours.

Six mois après la mise en place de la transition, la classe politique et le gouvernement ne s’accordent toujours pas sur la réforme politique à envisager, pourtant essentielle pour la stabilité du Mali. Car faut-il rappeler que ce sont les résultats des élections législatives d’avril-mai 2020 qui ont été l’élément déclencheur de la crise sociopolitique qui a entraîné le coup d’Etat du 18 août.

Abdrahamane SISSOKO

Abdrahamanes04@gmail.com

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