Referendum sur la nouvelle constitution : Le vote se tiendra-t-il sur une portion, ou sur l’ensemble du territoire du Mali ?

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L’assemblée constituante de 1991, qui a élaboré le projet de constitution de 1992 avait vu juste lorsqu’elle a clairement écrit dans l’article 118 de ladite constitutionnelle qu’aucune révision constitutionnelle ne saurait être entreprise tant qu’une partie du pays est occupée par des forces autres que celles disposant de la légitimité.

Malheureusement, le Mali se trouve dans cette situation depuis 2012, à cause de la crise sécuritaire. Le Président IBK tient à son référendum tout en ayant le couteau des rebelles et de la Communauté Internationale sous la gorge. Cela est une situation regrettable. Elle a été prévue pourtant par la constitution de 1991 afin de ne pas tomber dans ce piège. C’est comme si on voyait le lion rodé au petit soir autour du campement et que ce même lion t’attaque la nuit.

Nous pensons que les populations du nord seront tous écartées de ce référendum qui les concerne à plus d’un titre. Le référendum a comme objectif de résoudre le problème récurrent des populations dans les régions du nord, surtout en cette période où le pays se trouve divisé. Les 2/3 du territoire national sont inaccessibles aux autorités maliennes. A part les capitales régionales, tout le reste du territoire du nord est sous la domination des groupes armés, pratiquant le trafic de  drogue y compris les éléments de la CMA.

Le cas particulier de Kidal est étonnant et donne des maux d’estomac aux maliens. Cette capitale se gère elle-même administrativement, mais pompe toujours les ressources de l’Etat à volonté au motif qu’il y a une conférence à tenir ou que l’eau et l’électricité manquent dans ladite ville. Pour ce faire l’Etat se précipite à voter un budget de 5 à 6 milliards, alors que les populations ne se considèrent plus comme maliennes. Chaque 5 avril, les populations fêtent l’anniversaire de leur indépendance. Pire encore tout juste aux alentours de la ville de Gao à 50kms, on est en territoire de l’Azawad où l’administration malienne est absente. Quant au centre du pays, de Nampala à Douentza, en passant par Léré, Téninkou, Macina, Youwarou, Goundam, les troupes du leader religieux Amadou KOUFA font la loi dans cette partie du Mali appelé le centre. Les écoles sont fermées ou incendiées par les terroristes islamistes. Dans cette zone, l’Etat ne dispose plus de relais administratifs dans ces localités pour organiser les opérations de référendum.

Concernant le reste des territoires du nord, les préfets et sous-préfets cherchent à sauver leur peau  par l’abandon des postes non sécurisés. Qui peut aller battre campagne dans ces coins d’insécurités du Mali ?

Les soldats maliens sont toujours pris en embuscade tendue  par les terroristes et les éléments de la CMA. Ceux-ci font régulièrement des sorties inopinées se soldant par le massacre de nos soldats, mal équipés et sans couverture aérienne alors qu’IBK a dit sur tous les toits que les FAMAS ont été dotées d’avions et d’hélicoptères de combat. Prenant en compte toute cette situation, IBK peut-il tenir un référendum crédible et légitime lorsque une bonne partie du territoire n’est pas contrôlée par l’Autorité Centrale ? Ce référendum sera une répétition des élections communales de novembre 2016. IBK est sous la pression de la Communauté Internationale, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle, il veut tout forcer, même au détriment des peuples du sud. Pourquoi, ne pas dire à cette même Communauté Internationale de libérer les zones occupées afin que le référendum puisse se tenir ?

A cette allure les résultats du référendum sur un territoire partiel du pays seront-ils crédibles, valables et admis par le droit constitutionnel. Nous sommes apparemment  toujours à la case de départ, où rien n’a été réglé dans cette crise qui dure depuis 2012. Renoncer à un tel référendum illégitime est un signe de courage aussi. C’est aussi aimer le Mali sans être fou du pouvoir ?

Badou S. KOBA

 

 

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  1. Le référendum se tiendra à Bamako, Kayes et Koulikoro, le reste du pays étant sous contrôle djihado-rebelles. I.B.K n’a jamais dit à qui que ce soit, qu’il espérait étendre le vote au reste du pays. Et c’est là, que les autres se trompent. I.B.K compte sur les limites territoriales qu’il s’était fixé d’avance, pour tenir son référendum. Les voix du reste du pays ne l’intéressent pas. Il se contentera de celles des régions précitées car, la tenue du scrutin dans les autres régions nuirait à ses intérêts. Connaissant la fourberie de l’homme et son amour débordant pour le pouvoir, I.B.K a déjà prévu les conditions de validation des résultats issus du vote quels qu’ils soient. Cependant, l’opposition peut inverser les pronostics, changer les sondages et les calculs de I.B.K, en galvanisant les populations avec beaucoup plus de détermination, en y mettant les moyens humains nécessaires et la volonté. Il suffit d’expliquer aux Maliens qui pour la plupart, ne comprennent rien à la chose politique. Ils votent parce qu’on les paye pour le faire. Certains ne savent même pas pourquoi ils votent. Ils connaissent à peine le nom de leur candidat et généreux donateur pour lequel ils voteraient sans aucun souci une fois le billet de banque encaissé, le reste ce n’est pas leur problème. Ce sont ces pratique qu’il faut changer, mais, elles ont la peau dure.

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