Reconquête du nord : Le Mnla se repositionne

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Les indépendantistes ont dit avoir renoncé à l’indépendance et se préparent à une intervention contre leurs ex-alliés islamistes. A cette fin, le Mnla est en train de multiplier des contacts, y compris avec les communautés sédentaires.

 

Moussa Ag Assarid, porte-parole du MNLA

L’intervention d’une force internationale pour libérer le nord malien de la présence de groupes terroristes et narcotrafiquants devient de plus en plus une certitude. La reconquête du septentrion malien serait même imminente. Trois faits essentiels pour étayer cette certitude: la visite que vient d’effectuer en Algérie le ministre français de l’Intérieur, le prochain déplacement de son président dans ce même pays, en décembre, les propos de son collègue de la Défense selon lesquels l’intervention n’est plus qu’une question de quelques semaines. Les forces armées et de sécurité du Mali et de la Cédéao seront-elles dans le coup ? Rien n’est moins sûr. En effet, l’Onu a donné un délai de quarante-cinq jours à l’organisation sous-régionale pour que celle-ci lui présente un plan suffisamment réaliste, précis et détaillé pour enlever son aval. Apparemment, Alassane Dramane Ouattara, Blaise Compaoré et les chefs d’état-major ne se pressent pas trop ou ne comptent pas se plier au diktat de l’Onu. Ici même au Mali, les choses ne se bousculent pas, côté états-majors. Aux forces armées et de sécurité, après une évaluation d’experts et spécialistes militaires, on avait promis un renfort logistique, des armes et de la formation. Où en est-on ? Nulle part.

En revanche, les cadres du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla), depuis quelques temps, se démènent comme de beaux diables pour entrer dans la danse. Sachant qu’il leur faut très peu de choses pour avoir l’accompagnement de leurs amis occidentaux, algériens et mauritaniens, les indépendantistes, qui ont déclaré avoir renoncé à l’indépendance au profit du droit à l’autodétermination, sont en train de multiplier les contacts sur le terrain. Selon certaines informations, Bilal Ag Acherif et ses camarades seraient présentement en rapport avec le guide d’Ansar Eddine, Iyad Ag Ghaly, à qui ils font les yeux doux. Tout en ne se privant pas de lui demander, à l’instar de leur mentor algérien, de renoncer à l’application de la charia. Très majoritairement composé de Touaregs, le Mnla espère signer une alliance avec Ansar Eddine dont le chef est également un Targui. Pour cela, ses cadres sont passés par les notables de la région pour tenter un rapprochement avec Iyad Ag Ghaly. Sachant que la foi de ce dernier est proportionnellement égale à sa soif d’argent, il est très probable que la perspective de se refaire un fonds de commerce, grâce à la communauté internationale, poussera l’ancien chef rebelle à se démarquer de ses alliés islamistes et terroristes. Selon plusieurs sources concordantes, Al Qaëda pour le Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao) seraient déjà en train de prendre leur distance avec Ansar Eddine. De récentes mutations dans leur dispositf sécuritaire et de renseignements, connu d’Iyad Ag Ghaly, à Tombouctou et Gao, en témoigneraient.

Le Mnla ne se contenterait pas de séduire seulement l’homme fort de Kidal. En effet, les indépendantistes se sont lancés dans une véritable opération de charme envers les autres communautés du nord. Ainsi, selon Rfi, une délégation du Mnla a rencontré au Ghana des associations de ressortissants de la communauté songhoy. Le but d’une telle manœuvre est de tenter une réconciliation avec des Songhoy dont les parents, amis et frères, ont été terrorisés et martyrisés par le Mnla lors de la prise de la région de Gao.

Mais il est possible également que cette offensive de charme soit destinée à faciliter le recrutement de combattants au sein de ces communautés sédentaires. Beaucoup de jeunes sont restés sur place malgré l’occupation et constituent une cible parfaite pour le Mnla. Ce Mouvement a perdu beaucoup de ses hommes, certains ont été recrutés par les islamistes, d’autres se sont perdus dans la nature après la défaite de juin.

Un rapprochement avec Iyad Ag Ghaly lui permettrait de récupérer une bonne partie de ces combattants déserteurs, une réconciliation avec les communautés sédentaires lui permettrait de reconstituer ses troupes. Et d’avoir la confiance de ses amis sur ses capacités opérationnelles à participer à une intervention de forces étrangères dans le nord du Mali. Un scénario qui n’a jamais été abandonné.

Cheick Tandina

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5 COMMENTAIRES

  1. Ecoutez je crois k la rfi chercher seulement à faire de sorte k son allié le mnla soit tout simplement prise en compte en cas de négociation elle a toujours ses bandits vous avez oublié avec france 24 et autres pour un soidisant liberté d’expression; depuis hier la bbc n’émet plus au Mali j’ignore pourquoi mais j’aimerai kon arrete d’émettre toutes les média ki sont de mèche avc ses rebelles ils plaident de négocier avk l mnla et non avk les islamiste comme s’ils n’y a pas de Malien dans leurs rangs, et l mnla kon si c’est pas ceux-ci ki on égorgé sont soldat à haguel-hock; essayer d’y penser 1p seulement et vous verez le jeux. Moi je pense k s’il fo chasser kelk1 on doit les chasser tous y compri ces bandits d mnla

  2. Qu’ils dégagent et disparaissent de notre c’est fin pour eux au Mali jusqu’à la fin du monde.

  3. c’est comme la bravoure et les Rafale du mali qui n’existe que dans les légendes (babemba, samory, machin…)

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