Elle s’inscrit dans le sillage de la préservation de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Mali que les pourparlers inclusifs entre l’Etat et tous les groupes sociologiques doivent réaffirmer et entériner, mais aussi en droite ligne de la feuille de route de la commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR). Ces recommandations s’inspirent de confidences, de causeries et de plaidoyers recueillis au cours d’un séjour de quatre jours effectué dans la région de Mopti du 17 au 20 Mars 2014, dans le cadre de la visite du Président IBK dans cette région en pleine convalescence. D’intéressantes observations faites à l’occasion des nombreux déplacements effectués par la délégation présidentielle, m’ont permis de procéder à beaucoup de recoupements qui militent tous pour l’impérieuse nécessité, de la part de l’Etat, de créer, dans les plus brefs délais, le cadre adéquat pour l’instauration du concept d’Armée-Nation dans les zones sinistrées. L’instauration de celle-ci est progressive, perfectible et continue. Elle ne doit, par conséquent, attendre ni les pourparlers inclusifs de paix, ni les travaux de la CVJR, à la réussite desquels elle pourra même largement contribuer, à tous les niveaux des processus en cours.
La cicatrisation lente et douloureuse des plaies
La grave crise sécuritaire qui a sévi au nord du Mali en 2012, dont les 2/3 du territoire avaient fini d’être occupés par une alliance satanique entre des narcotrafiquants et des extrêmistes qui se réclamaient de la foi islamique, s’est malheureusement traduite en une crise sociale qui a réussi à installer la confusion dans l’esprit et le cœur de nombreux compatriotes, victimes de toutes sortes d’exactions les plus inhumaines les unes que les autres. L’intervention militaire SERVAL qui a eu pour heureux résultat de bouter les occupants tortionnaires hors du Mali et d’affranchir les populations maliennes du joug infernal qu’elles subissaient, a eu pour effet symbolique de présenter la France comme sauveur des populations contre la furie meurtrière de leurs « frères en Islam » pseudo-jihadistes. Au-delà des considérations géopolitiques et géostratégiques certaines sur lesquelles les intellectuels et autres observateurs avertis peuvent légitimement épiloguer éternellement, il convient de corriger très vite la perception négative et légitime que les populations maliennes pauvres et peu instruites continuent à avoir de leur armée. Pour elles, ce sont des militaires français qui sont venus à leur secours pour les tirer des griffes criminelles de pseudo-jihadistes illuminés qui se sont alliés à d’autres maliens bon teint. Les autorités religieuses et coutumières peinent encore à convaincre, par de simples prêches et causeries mondaines, des populations traumatisées sorties droit de l’« enfer », en voulant leur faire comprendre que, d’une part, les français les ont secourues, non pas par bonté et par générosité, mais par un souci égoïste de défendre des intérêts cachés et que, d’autre part, leurs ex-bourreaux ne sont pas mauvais, mais se sont simplement trompés ou que l’armée malienne est capable d’assurer désormais leur sécurité. Ce genre de discours n’est pas pertinent aujourd’hui et ne peut passer auprès des populations dont les blessures psychologiques et morales sont encore fraîches et douloureuses. Le fait de tenir ce genre de discours risque même, à terme, d’entamer la crédibilité de leurs auteurs.
Parce que personne ni rien ne peut effacer de la tête des populations maliennes des zones visitées, en majorité musulmanes, que ce sont des musulmans comme elles qui les ont agressées, humiliées, torturées, violées et même tuées avant de les dépouiller de leurs biens et chasser de leurs domiciles et de leurs terres. Que ce sont des français et autres européens qui ont chassé ces tortionnaires, réinstallé les malheureuses populations chez-elles tout en sécurisant leurs personnes et leurs biens jusqu’aujourd’hui.
Un frémissement salutaire de la fibre patriotique qu’il faut entretenir
C’est le lieu d’apprécier toute la symbolique du séjour du Président IBK dans ces zones qui portent encore les stigmates de l’occupation, visibles partout par le fait de l’afflux massif de déplacés fuyant les zones jadis occupées, mais aussi les stigmates de la guerre qui rappellent encore les premières heures de l’intervention SERVAL. Les populations des zones visitées ont senti, quatre jours durant, la présence du POUVOIR dans leurs murs. Sans être sûres que ce pouvoir -là est en réalité le leur, elles sont quand-même convaincues que celui-ci est entre de bonnes mains. Elles se sont senties importantes, parce que le Président leur donne de l’importance en venant dormir chez-elles, avec elles. Rien que l’impact psychologique d’une telle symbolique vaut que ce genre de visites soient renouvelées régulièrement et élargies partout à travers le Mali profond, de Bamako à Kayes, de Siguiri à Kidal.
Le rempart sociologique pour l’instauration urgente de l’Armée-Nation
Le Président IBK est certes le chef suprême des armées, mais pour redorer le blason de l’administration malienne, surtout les militaires, auprès de ces populations profondément atteintes, il urge de renforcer considérablement l’autorité des guides religieux et des pouvoirs coutumiers, afin qu’ils réussissent la phase de reconstruction psychologique, sociale, mais surtout économique. Ils représentent des relais solides et naturels de l’Etat, dans leur rôle précieux de régulateurs sociaux.
En attendant de leur trouver une place adéquate dans l’architecture institutionnelle du Mali, la République gagnerait à s’appuyer sur ces sagesses puissantes et silencieuses, dont l’autorité est incontestable et incontestée dans ce pays, pour accélérer la construction de l’Etat-Nation, avec la participation effective et massive des militaires, policiers et gendarmes maliens, dans les activités de restauration des habitats et autres édifices privés (boutiques, mosquées, églises, maisons communautaires, salles de loisirs, etc…), dans l’assistance humanitaire (distribution de vivres, de kits d’hygiène, de produits médicaux, etc…), dans leurs activités professionnelles (agriculture, pêche, élevage, etc…). Cette démarche aura pour avantage immédiat d’atténuer considérablement les souffrances physiques des populations autochtones tout en améliorant leur environnement naturel et d’instaurer une relation de confiance entre elles et leurs Forces de Défense et de Sécurité.
Mais, si jamais nous laissons entre les seules mains des partenaires au développement et des militaires étrangers cette importante et dernière phase de rattrapage, l’Etat aura alors failli à sa principale mission de raffermissement de l’unité nationale, en jetant des millions de maliens affaiblis dans les bras de l’« occident sauveur ». Une dangereuse perspective à éviter à tout prix, sans chauvinisme aucun, mais pour des soucis de sauvegarde de la souveraineté du Mali.
La Défense et la Sécurité militaires par le cœur, l’esprit et les mains
L’approche doit désormais complètement changer dans la gestion de la situation d’après crise de la part des pouvoirs publics. Il faut désormais que les Forces de Défense et de Sécurité soient au cœur du dispositif de réconciliation nationale, par leur implication massive dans toutes les activités civiles de « réapprentissage de la vie collective au quotidien » qu’entreprennent les populations pour se réapproprier leur environnement physique et pour renforcer leur équilibre moral. Il ne s’agit plus de distribuer seulement des vivres à ces populations, mais de financer des parcelles de production alimentaire que les militaires aideront à mettre en œuvre; ni de se limiter à distribuer des médicaments, mais plutôt de s’appuyer sur les soldats pour aider à construire des hôpitaux et des pharmacies et les faire fonctionner; pas plus de distribuer des tentes et des couvertures, mais de construire des milliers de logements sociaux décents avec la participation du génie militaire. Il ne s’agit surtout plus de distribuer des cahiers, des crayons et des livres, mais de bâtir des écoles et des universités pour prendre en charge de manière qualitative la totalité de l’éducation des enfants des millions de populations victimes de cette crise sécuritaire. Tout cela pour dire que la question des populations victimes, dépasse désormais de loin le cadre ordinaire d’actions ponctuelles de solidarité noble entre citoyens et de soutien aux déshérités; c’est devenu un problème structurel qu’il convient de prendre à bras le corps, définitivement et dans sa globalité. Il s’agira de créer les conditions d’un engagement financier massif et direct au profit des populations, plus effectif du point de vue de l’importance de l’investissement dans les infrastructures d’habitat, d’éducation, de santé et d’activités culturelles, avec un point d’honneur mis sur la participation obligatoire des Forces de Défense et de Sécurité qui seront au service des populations qui ont dû beaucoup souffrir de leur carence coupable durant l’occupation et dont la confiance mérite d’être conquise progressivement. La Défense et la Sécurité ne sont ni antinomiques ni incompatibles avec la stratégie exposée; au contraire, celle-ci les crédibilise en leur octroyant un fondement démocratique et populaire plus ample. Cette symbiose entre l’armée et les citoyens vulnérables est le principal gage d’une sécurité durable et efficace qui doit présider à la construction du socle de souveraineté sur lequel le Mali Nouveau doit se construire avec tous ses enfants.
Aliou Badara Diarra
IBK chez ATT : L’apothéose !
Les Principes de la continuité de l’Etat et de l’élégance républicaine rappelés.
Le président de la République Ibrahim Boubacar Keita, à la tête d’une forte délégation, a sillonné la région de Mopti, du 17 au 20 mars 2014. Objectif, remercier ses compatriotes pour le plébiscite du 11 août dernier et les rassurer par rapport à la sympathie et au soutien du monde entier pour sortir le Mali de cette crise multidimensionnelle qui avait fini de le plonger dans un trou profond. Le chef de l’Etat s’est rendu successivement, à Sévaré, Mopti, Bandiagara, Bankass, Koro et Djénné. Lors de cette visite, il était accompagné de plusieurs membres du gouvernement. Cette visite historique fut l’illustration parfaite qu’IBK est en phase avec son peuple. N’en déplaise à ses détracteurs.
IBK chez ATT : Ce fut l’apothéose. Un pari risqué, mais gagné haut la main. Cela, malgré les tentatives de sabotages planifiées à dessein. La visite de Ladji Bourama a été un franc succès dans la Venise malienne. Mopti, ville natale de l’ancien président Amadou Toumani Touré, en exil au Sénégal, est la seule grande localité où l’opposant Soumaila a eu le dessus sur IBK, lors de la présidentielle 2013. Et c’est dans cette même ville pro-ATT qu’IBK a jeté son dévolu pour lancer, ce lundi 17 mars 2014, sa première tournée nationale, en tant que chef de l’Etat. Histoire de rappeler les grands principes de la République qui font du Président, le père de la nation dans son entièreté, toutes obédiences confondues. Les populations ne s’y sont pas trompées, elles qui lui ont réservé un accueil triomphal, digne de son rang, partout où il est passé. Message capté donc cinq sur cinq.
Première étape : Sévaré, le symbole de la résistance à l’occupation
Nous sommes lundi 17 mars 2014, à 16 heures et 5 minutes; le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita et sa délégation atterrissent à l’aéroport international de Mopti, à Sévarén à bord d’un Falcon 200. Après le bain de foule tout au long des artères, direction le camp militaire Amadoun Bocary Barry dit Ba lobbo de Sévaré, pour le premier acte de cette visite. Là, le Chef de l’Etat, chef suprême des armées, était venu rassurer l’armée malienne nouvelle, de son engagement de la mettre dans les meilleures conditions. Afin que la ville garnison de Sévaré soit la principale plateforme logistique du pays pour la défense et la surveillance du territoire national. Cette cérémonie s’est déroulée en présence du ministre de la Défense et des Anciens combattants, Soumeylou Boubeye Maiga et plusieurs hautes personnalités du pays. Les temps forts de cette visite ont été, entre autres, la revue des troupes, le défilé militaire, la décoration par le ministre Boubeye, de quinze de nos valeureux militaires engagés au front. Ces quinze jeunes soldats dont le mérite a été reconnu par l’Etat, sont répartis en trois lots de cinq. Ainsi, les cinq premiers ont été décorés de la croix de la valeur militaire, cinq autres ont eu la médaille du mérite militaire et les cinq restants ont été gratifiés de la médaille de blessé. L’inauguration d’une stèle dédiée « Aux morts maliens et étrangers pour le Mali» avec dépôt d’un gerbe de fleurs par le chef de l’Etat, IBK, dans l’enceinte du camp; la remise symbolique par le président IBK, des clés des véhicules et autres équipements militaires achetés avec l’argent de l’effort de guerre; la visite guidée du camp et le lancement des premières structures de la reforme des conditions d’hébergement et de restauration dans les casernes et écoles. Selon le ministre Boubeye, cette amélioration nécessaire de l’alimentation des Forces Armées du Mali vise à augmenter l’approvisionnement de nos troupes en produits alimentaires, en leur assurant, à terme, un service de catering, à rénover les cuisines des garnisons et à mettre à leur disposition une buanderie collective. En poursuivant, il martèlera que cette action touchera aussi la rénovation de l’ensemble des infrastructures de casernement. ‘’A Konna et Diabaly, nous avons enregistré prés de 300 blessés dont 3 civils et 75 morts auxquels il faut ajouter le français Damien Boiteux’’ a-t-il indiqué avant d’observer une minute de silence à leur mémoire.
A noter que Sévaré a été la ville hospitalière après la chute des trois régions du Mali en mars 2012. Et c’est là-bas que nos troupes se sont repliées après la chute du nord, pour constituer la ligne de défense sur l’axe Konna –Diabaly. Cette ville est considérée comme le symbole de la résistance malienne. La cérémonie a pris fin avec un repas de corps qu’IBK et sa délégation ont dégusté avec les officiers et sous-officiers.
Hopital Somine Dolo inauguré
Le mardi 18 mars, le Président IBK a coupé le ruban symbolique de l’hôpital régional Somine Dolo. C’était en présence du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Ousmane KONE, du représentant de l’ambassadeur de la Belgique au Mali, Luc Risch, celui de l’AFD, Thiérry Boutrou, du gouverneur de la région de Mopti, M. Kama Kané et des élus locaux de la dite localité. Les moments inoubliables de cette inauguration ont été l’hommage d’IBK à son prédécesseur ATT, en ces termes : « Il arrive que l’on prenne le frais sous un arbre qu’on n’a pas planté, cet arbre-là a été planté par un homme, fils de la région, qui m’a précédé dans cette charge; le président ATT! IBK n’est pas ce qu’on appelle chez nous « hachidi», qui veut dire ingrat; IBK ne le sera jamais ! Jamais, jamais de haine dans mon cœur. A chacun selon son mérite historiquement établi, tel a été le Mali, tel devrait rester le Mali. D’aucuns oublient allègrement ce que fut hier, ce n’est pas mon cas et ce ne sera jamais mon cas. Oui je ne suis pas un homme d’Etat qui tire à lui les choses d’aujourd’hui, elles furent avant moi, à chacun son mérite ! » Malgré les poursuites engagées par le gouvernement contre l’ancien président en fuite au Sénégal, pour haute trahison, ce message a été un baume au cœur des habitants de Soudou baba. Selon le Kankélétigui, il ne peut pas faire le déplacement de la Venise malienne sans rendre hommage à un de ses fils qui l’a précédé au sommet de l’Etat. Pour dire aux mopticiens, même si le vieux commando a trahi la nation malienne, cela n’efface pas les traces des actes qu’il a posés dans le domaine des infrastructures et équipements dans ce pays. L’actif et le passif sont les deux éléments constitutifs d’un bilan. L’hommage de la République incarnée par le Chef de l’Etat est la sanction positive du bilan, la sanction négative du bilan, elle, incombe à la Justice et à elle seule. Voici rappelés deux principes importants dans une République, à savoir la continuité de l’Etat et la séparation des pouvoirs; ainsi qu’une posture de noblesse, l’élégance républicaine. Ainsi en soit pour la République !
S’agissant de l’hopital Somine Dolo, transféré de la commune de Mopti à Sévaré, dans le cadre de la réforme hospitalière au Mali, il est opérationnel depuis octobre 2012. Selon le ministre Ousmane Koné, le coût total de sa réalisation est de 6,268 milliards de Francs FCFA, dont 4,903 milliards pour le génie civil. Il est le fruit d’un partenariat fécond entre le Mali, la Coopération Technique Belge et l’Agence Française de développement. Ce nouveau centre hospitalier de référence trois, est un joyau architectural de 12 000 m² de surface bâtie. Il compte un nombre de 122 lits, extensible à 140 et emploie 133 agents, toutes catégories confondues. Conçue en un seul bloc, l’architecture offre une bonne fonctionnalité et une bonne complémentarité des services.
Les principales innovations dans ce joyau architectural ultra moderne sont, entre autres, la création de plusieurs services spécialisés, dont l’imagerie médicale, la chirurgie dentaire, la kinésithérapie, l’ophtalmologie et la traumatologie. Il faut également noter l’acquisition d’équipements de dernière génération, dont un scanner offert par le royaume des Pays Bas pour les services d’ingénierie médicale. A cela s’ajoute une meilleure capacité d’accueil, plus de 122 lits contre 84 pour l’ancien hôpital de Mopti qui sera désormais un centre de référence dans la commune de Mopti. En plus de cela, quatre salles opératoires, dont une dédiée à la césarienne, ont été construites, sans oublier des hébergements répondant aux différents besoins des populations; le plateau technique a été renforcé avec six nouveaux spécialités en urologie, gynécologie, anesthésie-réanimation, traumatologie, une pharmacie en biologie et un centre radiologique. A noter que la maîtrise d’ouvrage déléguée a été assurée par l’AGETIER. Les études architecturales et environnementales, et le suivi des travaux, ont été effectués par le groupement ‘‘Ben Miled/Pyramidion/SIRABA’’. Le contrôle technique a été assuré par Alpages-Mali. Les travaux de construction ont été réalisés par l’entreprise chinoise CHECEC. Les équipements médico-techniques et les équipements généraux ont été fournis par FSE, et les équipements généraux (meubles, lits, armoires…) par Marvel–SA, suite à un appel d’offres international. Les travaux de construction ont été lancés le 10 mai 2010 et ont duré 25 mois. Selon le ministre Koné, l’inauguration officielle aurait dû avoir lieu dans le premier semestre de l’année 2012, par l’ancien président ATT, mais les événements de mars ont conduit à la suspension des coopérations. D’où l’inauguration de cet hôpital par le président IBK, six mois après le retour du Mali dans le concert des nations. Avant de terminer, le ministre Koné a invité la direction de l’hôpital et l’ensemble du personnel à prendre soin de ce joyau et d’y pratiquer une qualité de soins digne de l’investissement. Pour ceux qui ne le savaient pas, Dr. Sominé Dolo, dont l’hôpital porte le nom, a été le ministre de la santé et de l’action sociale du premier gouvernement du Mali indépendant. Après la coupure du ruban symbolique, IBK et sa délégation ont visité les nouvelles installations. Cette deuxième journée a pris fin avec la visite de courtoisie aux notabilités de Mopti et de Sévaré.
Bandiagara : le pays dogon chante IBK
Dans la journée du mercredi 19 mars, la délégation présidentielle a été reçue tôt le matin, à Badiangara, capitale du pays Dogon, par les autorités administratives et politiques. Bandiagara est une localité située à une cinquantaine de kilomètres de Mopti, peuplée de dogons et peulhs. Ici la population est massivement sortie pour accueillir le président de la République, au niveau du rond-point principal de la ville. Pour l’occasion, plusieurs mouvements et partis politiques ont mobilisé leur militants et sympathisants pour accueillir le Mande Massa. Les pratiquants d’arts martiaux, les dozos, les masques dogons et plusieurs troupes traditionnelles étaient de la fête. Ici, après l’accueil et le bain de foule, la délégation du président IBK a visité le lycée Yambo Ouloguem, totalement rénové et équipé par l’opérateur d’engrais Seydou Natoumé, fils du terroir et non moins PDG du groupe Togouna. Coût de réalisation, plusieurs centaines de millions de nos francs. Ce qui a valu des félicitations appuyées du Président de la République à ce généreux donateur. A titre de rappel, cet opérateur économique n’est pas à sa première expérience. Il a construit des routes, des écoles, des mosquées, fourni de l’eau et fait des donations à la communauté de Bandiagara. Apres le lycée, le Chef de l’Etat s’est rendu chez le chef de Village, représenté par M. Mountaga Tall. Là, IBK était venu saluer, remercier et prendre conseil auprès des notables. Le porte-parole du chef de village, Ousmane Ganamé, prenant la parole, a tenu à remercier le Président et sa délégation pour l’honneur qui leur a été fait. « C’est maintenant qu’on a un Président ! » a-t-il lâché. Selon lui, si le premier Président, père de l’indépendance du Mali, a été Modibo Keita, IBK est le 1er président de la seconde indépendance du Mali. Après ce témoignage émouvant, au nom du village, il a présenté un certain nombre de doléances au Président. Ces doléances ont pour noms, construction d’une académie à Bandiagara, l’école, l’eau, et des emplois pour les jeunes; surtout en cette période post-crise où les activités touristiques sont arrêtées, alors que l’économie de la zone est alimentée par le tourisme. Le chef de village, en personne et à son nom, a demandé une doléance spéciale au chef de l’Etat; celle de lui confier Seydou Natoumé, ce digne fils du terroir. IBK, très ému, a promis de parrainer personnellement Seydou Natoumé, pas pour espèrer des dividendes, mais pour magnifier cet exemple concret d’un opérateur économique qui accepte de partage ses ressources propres avec les populations moins nanties de sa contrée. Il a par ailleurs rappelé à la chefferie que, lui IBK, il ne peut pas venir à Mopti sans citer le nom de son prédécesseur, ATT; parce que tout simplement, il n’est pas un ingrat et il n’aime pas l’ingratitude. Un geste apprécié à sa juste valeur par la notabilité qui, à son tour, a réitéré sa confiance en l’homme. Des prières pour le Mali et des échanges de cadeaux ont mis fin à cette étape.
Bankass et Koro : « IBK, le choix de la confiance »
L’accueil a été plus que triomphal. C’est dans l’après-midi que, respectivement, Bankass et Koro ont reçu le Chef de l’Etat et sa délégation. Pour ce faire, des centaines de chevaux, parés de leurs plus beaux atours, qui rappellent la cavalerie des anciens rois ou des grands guerriers, ont été mobilisés. La mobilisation était totale. L’on pouvait lire sur les pancartes confectionnées à l’occasion « IBK, le choix de la confiance », « IBK, le choix de la conviction », « IBK, notre unique et dernier espoir », « Volonté d’IBK de promouvoir notre vivre-ensemble dans la justice, la réconciliation et la paix ». A Bankass, après les formalités d’usage, IBK a procédé, en présence du ministre de l’Energie et de l’Eau, à la coupure du ruban symbolique de la centrale électrique hybride de Bankass. Coût total du projet, 2.419.743.445 F CFA financé par ZED-sa avec la collaboration d’une banque de la place. Pour la centrale hybride de Koro, le coût est estimé à 2.391.480.927 FCFA financé aussi par ZED-sa. Ces deux centrales fonctionnent avec de la thermique diesel, alimentées par des groupes électrogènes, mais aussi du solaire photovoltaïque. En plus de l’électricité, elles facilitent l’adduction d’eau potable à l’aide de deux grands châteaux d’eau de 30 mètres cubes, pour soulager les populations. En plus de cela, les deux villes, Koro et Bankass, ont respectivement 377 et 287 lampadaires d’éclairage public qui contribueront à la sécurité, à l’embellissement et aux activités économiques courantes génératrices de revenus pour les habitants. Le tout est coordonné par l’EDM-sa. Après la coupure du ruban symbolique, IBK a tenu à remercier les populations de Bankass: « Même candidat, je me croyais déjà Président en venant à Bankass. L’accueil d’aujourd’hui est plus qu’à la hauteur de l’attente. Je ne peux pas venir ici à Bankass et m’en aller sans vous dire merci. Bankass, comme toutes les autres localités du Mali, mérite le meilleur » a-t-il laissé entendre, avant d’ajouter ‘’Notre peuple a trop attendu; il est temps que notre peuple goûte aussi à ce que les progrès des sciences nous ont offert. L’ensemble de ce pays sort des ténèbres pour que nous ayons un Mali de lumières. Le Mali n’est le Mali que quand il y a la lumière. Le Mali n’est grand, que quand il fait de grandes choses pour ses enfants. Le Mali peut et doit redevenir une terre de réussite’’ a-t-il conclu.
Après l’inauguration des deux centrales, IBK a donné, à Koro, le premier coup de pioche des travaux de construction et de butinage de la route Bandiagara-Bankass-Koro-Frontière du Burkina Faso. Les travaux sont confiés à l’entreprise EGK-Sitac sa, le tout contrôlé par BETRAP-Sarl.
Dans chaque localité, le Président et sa délégation ont rendu des visites de courtoisie aux notabilités.
Djénné
La ville mystérieuse URD accueille
Pour l’étape de Djénné, le ministre du Développement Rural, Bocary Tréta, a mis les petits plats dans les grands. Ce qui a fait dire à plusieurs membres de la délégation que Djénné fut l’étape la plus importante de la tournée du Président IBK. Pour l’occasion, les populations lui ont réservé un accueil digne de son rang. Il était venu lancer les travaux d’aménagement du périmètre à maîtrise totale de l’eau de sarantomo, soit une superficie de 1000 ha et ceux de la construction de l’ouvrage de contrôle du Pondori, pour le compte du projet de développement agricole de Djénné (PDA-Djénné), dans le cadre du programme de développement de l’irrigation, dans le bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS), avec une enveloppe financière de plus de 121 milliards de F CFA, assurée par des grandes banques internationales. L’occasion était toute trouvée pour le Président, de visiter le chantier de la construction du barrage du Seuil de Djénné dont les travaux avancent à grands pas. IBK en a aussi profité pour visiter les travaux de construction des voies d’accès de protection, pour le compte du PDA-Djénné.
ABD envoyé spécial
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