Quand la violence fait place aux débats politiques

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Malgré l’installation des organes de la transition, le président de la République, Pr Dioncounda Traoré et la nomination du Premier ministre, Dr Cheick Modibo Diarra, le Mali est resté en proie à la crise née du coup d’Etat du 22 mars 2012. Celui-ci a accéléré la chute des régions nord de notre pays aux mains de divers groupes armés dominés par des islamistes et a favorisé l’instabilité au sud.

Les partis politiques sont reconnus depuis 1991 comme des organisations de citoyens réunis par une communauté d’idées et de sentiments, prenant la forme d’un projet de société pour la réalisation duquel ils participent à la vie politique par des voies démocratiques.

Dans un régime démocratique, ce sont eux qui animent les débats politiques. Mais, depuis les  événements du 22 mars 2012 qui ont abouti à la chute du régime du président de la République Amadou Toumani Touré, ces débats ont été remplacés par des violences politiques. Trois camps regroupant les différentes forces vives du pays ont vu le jour. Il s’agit du FDR qui a condamné le coup d’Etat et exigé le retour à l’ordre constitutionnel, le MP22 qui, favorable au renversement du régime, a exhorté le Capitaine Sanogo de conduire la transition et, enfin, la coalition pour sauver le Mali,  plus modérée, et qui a réclamé la désignation d’une personnalité neutre pour diriger la transition.

Ce fut le début de la dissension. Ces dissensions ont conduit à des violences, parfois à des attaques verbales et des appels à la révolte. Les institutions,  des partis politiques, des personnalités politiques ont fait l’objet d’injures. L’institution parlementaire a été l’une des victimes pendant près de deux mois.

En effet, pendant ces deux mois, les élus de la nation ont fait l’objet de toutes sortes d’attaques de la part d’un groupe de jeunes se réclamant de yéré woloton. Ils ont empêché les députés de la nation d’accéder  à la représentation nationale. Ces  discussions, ces débats ont été jalonnés d’injures qui ont conduit souvent à des agressions physiques, des scènes de sabotage  et d’atteinte aux biens des particuliers à Bamako et à l’intérieur du pays.

Dans cette série noire, certains leaders estudiantins ont été blessés et d’autres ont été tués. Cette violence a connu son apogée avec la tentative d’assassinat du président de la transition, Dioncounda Traoré dans son bureau au palais de Koulouba par des manifestants.

Tout cela s’est passé sous les yeux du gouvernement de la transition et l’homme fort de Kati qui, bien qu’ayant accepté de rendre le pouvoir aux civils par un accord avec la CEDEAO signé le 6 avril, ne s’était jamais véritablement retiré de la scène politique et, selon des sources concordantes, a fait des sorties ces derniers temps dans certaines garnisons de la place. Histoire de dire : ” je suis toujours là “.

Moussa SIDIBE

 

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4 COMMENTAIRES

  1. Au Capitaine Sanogo:

    Vous avez parmi vos detenus un jeune frere a’ moi du nom d’Ismael Traore’. Il est militaire. Je prie tous les membres de la junte et vous d’etudier toutes les possibilite’s de le liberer! Si pour les besoins des investigations il doit etre garde’, je vous prie de le mettre dans de bonnes conditions.

  2. Bien sure que si la societe des hommes se substitut a celle des animaux, on ne peut que s’attendre qu’a des comportements deplorables et indignes de la sorte. Moi je ne suis pas un fan de Dioncounda mais qu’est ce qu’il a fait de si mal pour meriter ca? Mon seul probleme avec lui c’est d’etre comme ministre de ATT comme tous les parlementaires et la grande partie de la population. A part cela, Diocounda n’-a-t-il pas ete UN des artisans de la lutte contre Moussa et meme arrete et envoye au nord? Tant que l’irresponsabilite reinge les consequences sont incalculables. Pourquoi il est entrain de devenir une tradition au Mali que pour combattre un mal de societe ou un mauvais comportement on s’attaque aux causes ou responsabilites secondaries plutot qu’aux causes principales?

  3. Regardez moi cette photo… ils sont entrain de tourner en rond, dans le désert, parce qu’ils ont quelques véhicules, et encore du carburant.

    Bientôt la période de l’hivernage… 😀 😀 😀

  4. Dans un pays où la population ne fait que grimper (avec plus de 75% de jeunes), où les gens sont très pauvres et où il n’y a pratiquement plus d’éducation, ni à la maison , ni à l’école, il faudra s’attendre de plus en plus à de la violence comme moyen d’expression.

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