Après avoir présenté son Plan d’action gouvernemental le vendredi 30 juillet 2021, le Premier ministre, Choguel Kokalla Maiga était devant le Conseil national de transition pour recenser les questions des membres de l’organe législatif afin de les répondre. Sur les 121 conseillers, il a obtenu 102 voix pour, 2 contre et 9 abstentions. Il y a eu Le débat a eu lieu ce lundi 2 août 2021 au Centre international de conférences de Bamako (Cicb).
Après avoir pris connaissance suffisamment du contenu du Programme d’action gouvernemental (PAG) présenté par le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, les membres du Conseil national de transition se sont retrouvés pour le débat.
Faut-il le rappeler, le PAG 2021-2022 du Premier ministre est composé de 4 axes prioritaires qu’il appelle thérapies capables de mettre le Mali sur ses pieds. Il s’agit du renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, les réformes politiques et institutionnelles, l’organisation des élections générales, la promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité.
Si au préalable les intervenants ont salué l’effort du Premier ministre, ils n’ont pas été tendres avec lui au moment de lui poser des questions et faire des amendements et observations. Selon eux, l’éducation, la santé, l’eau, l’électricité, le renforcement de la capacité des femmes à participer aux élections ont été occultés. S’y ajoutent entre autres la gestion des ressources minières, le renforcement de l’équipement des Forces armées maliennes, la promotion des cadres maliens à l’international, la justice afin de lutter contre l’impunité, la situation des Maliens établis à l’extérieur et la carte Nina.
Aussi les membres du CNT se sont interrogés sur certains points. Ils ont douté de la possibilité d’organiser les élections avec la mise en place de l’organe unique de gestion le temps n’étant pas un allié sûr. La mobilisation de plus de 2050 milliards pour la mise en œuvre du Programme d’action gouvernemental a également fait l’objet de débat. En outre, la question de l’application de l’article 39 a suscité des questionnements.
La séquence des questions fut suivie des réponses fournies par le Premier ministre. A entendre le PM Maiga, depuis 2004, l’organe unique de gestion a été demandé par la classe politique. « Nous sommes convaincus que c’est le gouvernement de transition qui doit le mettre en place. Il est censé résoudre les problèmes qu’on avait avec l’ancien régime », a affirmé le Dr Choguel Kokalla Maiga.
Partant, il a fait savoir que les résolutions des assises nationales de refondation seront exécutoires. De son point de vue, elles ne ressembleront pas aux précédentes fora dont les recommandations sont rangées dans les tiroirs. Il martèlera qu’avec les assises nationales, il y aura la légitimité qui permettra de fixer le cap.
Parlant des Maliens établis à l’extérieur, il a été on ne peut plus clair. Pour lui, les opérations spéciales d’enrôlement sont en cours pour leur participation aux différentes élections. Il a été précisé que les Maliens établis à l’extérieur étaient 6 millions depuis 2004. Ils contribuent à l’économie malienne à hauteur de 1600 milliards de FCFA.
Comme la question de la légitimité ne cesse de revenir dans le débat dans les grins et salons de Bamako, Choguel s’est livré à une explication. Il dit que le temps de la justice n’est pas le temps de la politique. Cette affaire, dit-il, sera tranchée par la justice.
Au sujet de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, le Premier ministre rassure que certains éléments resteront intouchables. Parmi ceux-ci, il a énuméré la laïcité, la souveraineté de l’Etat, l’intégrité du territoire. A ce niveau, il envisage de dialoguer pour convaincre au lieu de forcer.
Au sujet de l’article 39, le chef du gouvernement dit que l’école, ce n’est pas seulement le salaire des enseignants. Pour lui, il y a aussi les infrastructures et les matériels pour les élèves. Là, il demande aux enseignants de faire preuve de compréhension pour sauver l’école malienne. « Concernant l’article 39, il y a beaucoup plus de passion que de pragmatisme. J’ai choisi le pragmatisme. On a besoin de faire un certain nombre de sacrifices. Que chacun fasse violences sur lui-même pour faire des concessions. On fait appel au sens de patriotisme des enseignants », a-t-il dit.
Avant de quitter le pupitre, le patron de la Primature dit être convaincu qu’il y a des réformes à faire quelle que soit la tempête. Car, conclut-il, la refondation est la volonté de l’écrasante majorité silencieuse des Maliens.
A sa suite, les intervenants de l’après-midi ont été plus que jamais prolifiques en pamphlets envers lui. Ils ont relevé des incohérences et la difficulté de mettre en œuvre ce Plan d’action gouvernemental.
Bazoumana KANE