La crise institutionnelle qui frappait de plein fouet l’Assemblée nationale vient de prendre fin avec l’élection de nouveaux députés pour la sixième législature.
Cette nouvelle assemblée a carrément changé la configuration politique du pays en termes de classement basé sur le poids de tout un chacun. Ce qui nécessite d’emblée la composition d’une nouvelle équipe gouvernementale adaptée à cette nouvelle réalité.
A cet effet, le débat est ouvert et les consultations vont bon train. Mais pour le moment, le seul poste dont le détenteur est connu est celui du chef du Gouvernement.
Selon plusieurs sources concordantes, Dr Boubou Cissé gardera son fauteuil pour quelques raisons.
Premièrement, le changer au regard de la situation actuelle donnera lieu à une bataille rude entre partis politiques pour 2023. Donc la majorité présidentielle, au lieu de s’investir pour l’essentiel fera tout pour réduire la marge de manœuvre du Premier ministre comme ce fut le cas de Boubeye. Ce qui nécessite obligatoirement un homme neutre. Quelqu’un qui n’a pas d’ambition présidentielle.
Secundo, le rapport entre Boubou et les institutions financières internationales dans le cadre du redressement du pays sont à un tel niveau que son remplacement donnera lieu à un blocage du système. Car, qui dit nouveau Premier ministre dit retour presque à la case départ.
Tertio, l’hypothèse la plus soulignée comme raison de son maintien est le problème du centre. Précisément, la question Dogon-Peulh qui écume le Pays Dogon.
Et pour maintenir l’équilibre, un autre jeune du parti au pouvoir, en la personne de Moussa Timbiné est préparé pour prendre la tête de l’Assemblée nationale.
Une stratégie paritaire qui, selon des politiques proches du pouvoir, contribuera à l’apaisement du climat social, le retour de la paix et l’instauration du vivre ensemble d’antan.
Quid des tensions sociales ? Nos sources nous rassurent que des mécanismes appropriés seraient en phase de réflexion pour amortir tous les poids notamment la situation des enseignants. Parce que le régime a besoin de tout le monde pour la réussite des prochaines reformes dont la prééminente est la révision constitutionnelle. Une initiative du président de la République échouée, grâce à la détermination de la plateforme ANTE A BANA, il y a de cela quelques années pour raison de démarche non inclusive. IBK ne souhaite plus revivre le même scénario.
Pour harmoniser tout ce schéma et le faire accepter par une bonne partie de Maliens, la campagne est focalisée sur la promesse présidentielle d’IBK : mettre la jeunesse au cœur du dispositif institutionnel.
Comment le parti au pouvoir et ses alliés vont concevoir ce choix qui semble venir d’IBK seul pour le moment ? Les prochaines semaines nous édifieront.
Boubacar Yalkoué