Prestation de serment de Dioncounda : Le retour à l’ancien système

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A deux mois de son départ comme le prévoyait la constitution malienne, le Président ATT désormais ancien homme fort du Mali a été renversé pour disent-ils, son laxisme dans la lutte contre la rébellion touareg du nord Mali, thèse du coup d’Etat. L’histoire s’efforcera à retenir la dramatique et tragique journée du 22 mars dernier.

Dioncounda Traoré

Retenir et laisser le soin au temps seul bon témoin de tous nos actes de mieux nous éclairer sur le sort de l’Afrique en général et du Mali en particulier.  Le prétexte semble bon et peut nécessairement conduire à une insurrection militaire dans un pays où la gestion des affaires de l’Etat appartient à un groupe de personnes, les concepteurs du ‘’manges et tais-toi’’ choisis pas par compétence, mais par affinité. Aujourd’hui, ce coup de force orchestré par des soldats subalternes, faut-il le dire sans motion, a permis au peuple malien de s’imprégner de certaines réalités de leur pays. Aussi, d’une part ce coup  militaire a permis d’une manière où d’une autre aux rebelles du MNLA de gagner du terrain avant toutes négociations.
Plus de deux semaines, sous les menaces occidentales et sous régionales les membres du CNRDRE, ont cédé la place pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel normal. Ainsi, l’acte juridique posé par ATT (sa démission) désormais ancien président, ouvre la voie à la Cour Constitutionnelle qui à son tour a officialisé la vacance du pouvoir. La prestation de serment du Président de transition en la personne de Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée Nationale est officiellement prévue aujourd’hui devant les constitutionnalistes du pays.
Chose faite, le peuple malien fait d’ores et déjà face à une transition conduite par le Président du parlement malien, comme le prévoit la constitution et soutenu par l’accord dit cadre paraphé entre la junte et la CEDEAO. Investit à la tête du Mali, le Professeur Dioncounda Traoré président de l’Assemblée Nationale est celui avec qui la CEDEAO doit conjurer les efforts pour régler les différentes crises sécuritaires et politiques auxquelles le pays est confrontées.
Dioncounda pourra t-il concilier les cœurs brisés des maliens et maliennes et faire face à tous ces problèmes ? Les quarante jours prévus par la constitution seront-ils suffisants pour gérer la crise du nord et organiser les élections ? Et si cela n’était pas le cas ?
Autant d’interrogations qui, laissent le peuple malien, souverain perplexe. Oui timoré, parce qu’il considère le nouveau homme fort comme partie intégrante de ceux-là qui ont conduit le pays dans le chaos. Aussi, le peuple connait ses limites faces aux grandes questions. Pour mémoire, il a assisté impuissamment à la déchéance du régime dans la gestion de cette crise qui menace aujourd’hui l’intégrité territoriale du pays.
Du mal au pire, ou du pire au mal, les jours avenirs nous-en diront plus. Dans tous les cas, il a urgence, à travers son premier ministre qui a le plein pouvoir, à poser des actes concrets, parce que le peuple a soif de justice et veux recouvrer son intégrité territoriale dans un bref délai. Résoudre la question du nord du pays en proie depuis des mois à une rébellion armée et organiser le retour des déplacés, sont entre autres les essentielles missions de la transition. A ce titre, l’ordre de l’harmonie ancestrale en Afrique impose à Dioncounda Traoré de palabrer avec tous les acteurs politiques et la société civile pour l’intérêt de la nation malienne.

Accord conclu, chacun cherche à mieux se positionner. La troupe Sanogo, elle veut garder la main, le pouvoir de décision : Un poste clé, un ministère, sécurité intérieure ou défense et avoir l’état major pour la gestion de la crise du nord. Tandis que, les partis politiques proposent un des leurs pour  être premier ministre du gouvernement de transition.
La CEDEAO au nord
Comme prévue, la communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest indignée par la déclaration d’indépendance faite par le mouvement national pour la libération de l’AZAWAD, postera une force militaire de trois milles hommes (nous le disons avec réserve) dans le nord de notre pays. Aujourd’hui, l’anxiété du peuple malien est le vrai comportement de cette force sur le terrain au regard des six français pris en otages par les rebelles. Une négociation avant une démonstration militaire, disait le ministre des affaires étrangères du Burkina-Faso. Pour ceux qui veulent bien l’entendre, cette démonstration de force, de notre humble avis, ne sera pas envisagée par les états major de cette communauté. Donc le feu-vert pour passer aux armes sur le terrain ne sera jamais donné à la troupe par la CEDEAO et la France qui héberge les éléments de ce mouvement sur son sol.

Serge Olivier

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1 commentaire

  1. Un seul conseil a Sanogo et son équipe: allez au bout de vos idées sinon plus tard ceux qui vous poussent a tout lâcher vont dire que vous n’aviez pas de convictions et qu’ c’était par intérêts personnels. Pour le moment, nous croyons a vos dires: remettre le Mali sur les rails.

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