Présidentielle malienne: l'(auto)satisfaction de la France

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hollande_mali_2Après le 1er tour de l’élection présidentielle malienne, Paris salue le retour de la démocratie et ne manque pas de louer le rôle déterminant de François Hollande. Celui-ci rappelle d’ailleurs avec discrétion que ce retour aux urnes n’aurait pu avoir lieu sans l’intervention française au Mali. Intervention qu’il a lui-même ordonnée.

 

Le communiqué de la présidence de la République est tombé dans la nuit, quelques heures à peine après la fermeture des bureaux de vote et la confirmation que le 1er tour de la présidentielle malienne s’était bien déroulé.

 

François Hollande y salue « l’attachement des Maliens aux valeurs démocratiques. C’est une chance et un symbole. » Pour le chef de l’Etat français, cette élection « consacre le retour du Mali à l’ordre constitutionnel, après la victoire obtenue sur les terroristes et la libération du territoire. »

 

Opération Serval

François Hollande ou le triomphe tranquille ? L’allusion est claire : cette élection n’aurait évidemment pas pu avoir lieu sans le déclenchement de l’opération Serval, le 11 janvier dernier. Et donc, elle n’aurait pas eu lieu sans François Hollande, puisque c’est lui qui avait pris la décision d’engager l’armée française pour empêcher la progression des « terroristes » vers Bamako. Le premier secrétaire du Parti socialiste Harlem Désir a d’ailleurs tenu à rappeler « la détermination » de François Hollande dans cette affaire.

 

Le chef de l’Etat français enfilait à cette occasion pour la première fois son costume de chef de guerre, affirmait sa stature présidentielle, et engrangeait même un (court) regain de popularité en France. Allant même, emporté par l’euphorie, jusqu’à parler de « la journée la plus importante de sa carrière politique » lors de sa visite à Bamako le 3 février.

 

« Un grand succès » pour la France

Les bonnes nouvelles n’étant pas si fréquentes, le gouvernement ne s’est pas non plus privé ces dernières heures de surfer sur la réussite de la présidentielle malienne. En voyage en Malaisie, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a évoqué « un grand succès » pour la France. « Pour l’image de la France dans le monde aussi, c’est un plus considérable, qui a été perçu dans le monde entier. »

 

C’est à peu près mot pour mot ce qu’a aussi déclaré le ministre du Développement. « C’est un grand succès pour le Mali, mais aussi pour la France », a expliqué Pascal Canfin.

 

Autosatisfaction, autocongratulation, un peu comme si cette victoire de la démocratie au Mali était aussi un peu la victoire de François Hollande. A droite, l’UMP s’est bien gardée de tout communiqué sur le Mali.

 

Par Florent Guignard/ RFI

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1 commentaire

  1. Bonjour,
    L’engouement à cette élection du 28 Juillet 2013 au Mali est le symbole de la victoire de la démocratie, cadeau, que les Maliens ont voulu donner au Mali, à la France et à la communauté internationale pour leur support qui a été indispensable.

    Le Président, François Hollande, a joué un rôle moteur pour (1) avoir pris la décision courageuse de lancer au Mali l’opération serval avec des risques impondérables, (2) avoir cru avec une grande détermination à cette élection au Mali et (3) y avoir mis les moyens nécessaires avec l’aide de la communauté internationale.

    François Hollande, mais aussi le gouvernement de la transition au Mali et le Président Malien par intérim doivent être félicités et reconnus pour ce succès.

    Une reconnaissance doit être organisée avec une garantie d’une indemnité financière conséquente pendant au moins un an à chacun des membres de ce gouvernement de transition et au Président par intérim.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC/GOUVERNANCE

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