Très attendu, le plan d’action du Premier ministre malien Moctar Ouane, présenté devant le Conseil national de transition (CNT), vendredi dernier, s’est révélé incolore, inodore et sans saveur. Il occulte les aspirations du peuple malien pour le maintien du statu quo.
Après l’échec des transitions de 1991 et de 2012 à assainir la vie publique réclamée par le peuple malien qui n’a que souffert du pilotage à vue des affaires de la nation depuis le renversement en novembre 1968 du régime nationaliste du président Modibo Keïta par une soldatesque au service de l’impérialisme occidental, l’on s’attendait après le coup d’État de 2020 et la mise en place d’une transition pour une véritable refondation de l’État du Mali. Mais hélas ! Les autorités de la transition, qui ont la lourde responsabilité de mener à bien les réformes souhaitées, ont pris le contre pied des revendications légitimes du peuple malien, à savoir donner le goût du travail à nos compatriotes pour un véritable changement de comportement. Elles ont préféré ramer à contre courant des doléances des Maliens en s’appuyant sur des cadres véreux dont les actions prédatrices et dévorantes ont précipité le Mali dans le gouffre depuis l’instauration de la démocratie en 1991, mais aussi en accordant la protection à l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et à son clan qui ont mis le pays en lambeaux pour leurs propres intérêts sordides et égoïstes.
Et avec la présentation du plan d’action du Premier ministre Moctar Ouane devant les membres du Conseil national de transition (CNT), c’est la douche froide. Et les Maliens n’ont que leurs yeux pour pleurer et regretter le passé même s’il a été douloureux pour eux. Ce plan d’action gouvernementale, qui devait s’inscrire en droite ligne dans le combat livré, en 2020 contre le régime despotique, mafieux et affairiste d’IBK pour l’émergence d’un Mali nouveau, perpétue la mauvaise gouvernance, source de tous les maux que nous connaissons aujourd’hui. Il ne donne aucune chance aux Maliens de voir se réaliser leur vœu: le changement véritable sans lequel toute action est vouée à l’échec.
On avait dit que la transition était mal partie avec des femmes et des hommes acquis au maintien de l’ordre ancien avec ses avantages financiers faramineux injustement accordés à des personnalités dont les actions nuisent toujours au bon fonctionnement de notre pays. Et la transition a servi de tremplin à elles de se coopter et de se protéger au détriment des intérêts supérieurs du peuple malien, abandonné à son triste sort de damnés de la terre. Elles ont presque refait surface à la suite des nominations fantaisistes pour plomber les efforts du peuple malien qui souhaitait, à la faveur du coup d’État d’août 2020, aspirer au bien-être et en même temps restaurer sa dignité, son honneur et sa fierté piétinés au gré de la sauvegarde des intérêts privés et haïssables de ceux qui ont pris les rênes du pays, depuis le 8 juin 1992. Elles n’ont que faire du bonheur des Maliens.
Alors que dans le contexte actuel, le Mali a plus besoin de toutes ses filles et de tous ses fils pour entamer des réformes nécessaires qui garantiront des lendemains meilleurs et prometteurs à toute la population malienne. Au lieu de cela, on privilégie la protection des clans mafieux qui se sont formés sur le dos du peuple depuis l’élection du président Alpha Oumar Konaré, en 1992 jusqu’à cette transition. Et le plan d’action de Moctar Ouane ne va pas à l’encontre du système mafieux qui suce le sang de notre peuple au nom d’une prétendue démocratie.
Dans ce plan d’action gouvernementale, une place importante est accordée à l’organisation des élections. Alors que les uns et les autres sont convaincus que les élections sont sources de tensions, de violences débouchant sur des guerres civiles dans nos pays. En faisant des élections une panacée en Afrique, on donne toujours la chance à d’autres groupes prédateurs de s’emparer du pouvoir pour se faire les poches en oubliant les vrais problèmes du pays et cela avec la complicité de leurs mentors occidentaux. Il est clair à l’état actuel que les élections créeront plus de problèmes qu’elles n’en résoudront.
Pour le bonheur du peuple malien, il convient d’organiser une conférence nationale au cours de laquelle tous les problèmes seront débattus pour l’avènement d’un Mali nouveau au lieu de nous engager dans des élections à problème qui mettront en mal le président issu des élections. Sans cela, on programme l’échec des aspirations profondes du peuple malien.
Yoro SOW
Le role de la transition c est de consolider les fondations d’une maison qui risque de s ecrouler et de protéger les alentours du chantier de la reconstruction des murs et du toit en recrutant massivement dans l armée soit 25 000 hommes avec l aide de nos partenaires
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