Pouvoir de transition et sortie de crise : Les urnes pour plus de légitimité ?

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Même si les autorités de Transition jouissent d’une certaine popularité, il semble que le vernis de la légitimité démocratique impose la voie des élections.

Pour de nombreux observateurs, le pouvoir du Col Assimi Goïta jouit d’une « légitimité populaire ». Celle-ci a été bien attestée par la grandiose manifestation du 14 janvier 2022, protestant contre les sanctions de la CEDEAO et réaffirmant « la souveraineté retrouvée ». Mais il semble que cette popularité a quelque peu baissé avec les difficultés qu’éprouvent les gouvernants, dans la gestion des affaires publiques. Comment cela serait-il autrement, quand on sait que les populations ne se préoccupent que prioritairement de leur quotidien. Et celui-ci est marqué par des défis majeurs comme le délestage électrique sans précédent, la vie chère, le chômage et les pertes d’emplois, bref la paupérisation des masses populaires.

Ces défis existentiels poussent nombre de Maliens à s’interroger sur les capacités réelles des gouvernants à assurer leur mieux-être. Ce qui incite certains de nos compatriotes à envisager qu’avec des élections, la gouvernance pourrait s’améliorer. « Même  si le chef de l’Etat actuel se faisait élire comme président de la République, la gestion du pays connaîtra un changement notable », analyse un cadre de la société civile.

En effet, la conduite des affaires publiques par un gouvernement de Transition sera totalement différentes d »une gouvernance issue des urnes. Car, les autorités élues se préoccupent un tant soit peu des résultats qu’elles doivent atteindre, conformément à leurs promesses électorales. Sans oublier qu’une redistribution des cartes, selon la représentativité des forces politiques issues des urnes, impose une plus grande redevabilité dans la gouvernance.

Ainsi, même si le Col Assimi Goïta se faisait élire au palais de Koulouba, il s’affranchirait plus facilement de pesanteurs d’équilibre stratégique découlant du compagnonnage avec le M5-RFP, qui l’a aidé à renverser le régime IBK.

C’est pourquoi il urge que le chef de l’Etat actionne tous les leviers en sa possession, pour accélérer le processus électoral. Cela y va de son intérêt et pourrait l’aider à renforcer l’ancrage institutionnel du pays. Puisque, après l’adoption et la promulgation de la nouvelle Constitution, il faut hâter la marche vers les élections générales, pour sceller la quatrième République ainsi décrétée.

En outre, la tenue des élections crédibiliseront davantage le pouvoir et l’Etat maliens. Puisque les conventions et normes internationales imposent que les partenariats bi et multilatéraux soient impulsés avec des « pouvoirs publics démocratiquement élus ». Ce qui impose que la reprise de certains portefeuilles d’aides (divers financements) est conditionnée à l’onction électorale. Il urge donc d’accélérer la marche du pays vers la tenue d’élections crédibles et transparentes pour prouver la volonté de diriger à sortir le pays de la grave crise qu’il traverse depuis plusieurs années. C’est cela qui en rajoutera à la légitimité populaire du Col Assimi et ses collaborateurs. 

Boubou SIDIBE/maliweb.net

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1 commentaire

  1. Bouboutiga, tu te souviens de combien d’élections au Mali depuis 1992 quand on a importe la democratie au Mali ‘comme denrée essentielle pour la survie de notre Nation’ et les résultats ont ete Alpha Omar Konare, Amadou Toumani Toure, et Ibrahim Boubacar Keita et tous 3 ont mis le Mali dans le gouffre par la corruption multidimensionnelle, l’achat des consciences et le grand nepotisme. Au lieu de développer des bases solides pour notre democratie ils ont avec leurs partis politiques ou leurs sociétés et entreprises familiales (ADEMA-PASJ, RPM, UDD, PARENA, CODEM, ASMA, URD, etc) affaibli nos FAMA et democratise la corruption. Personne au Mali n’a de l’appétit pour revoir ces corrompus et apatrides revenir au pouvoir.

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