Agacée par les propos partisans du ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de l’aménagement du territoire, Moussa Sinko Coulibaly, la direction de campagne de Soumaïla Cissé a demandé sa démission immédiate. L’annonce a été faite lors d’une conférence de presse qu’elle a animée le mardi 30 juillet 2013 au QG de campagne de l’URD.
Une heure juste après la sortie du ministre l’administration territoriale jugée hasardeuse par d’aucuns, la réplique du camp de Soumaïla Cissé ne s’est pas fait attendre. Le coordinateur de campagne de Soumaïla Cissé, Gouagno Coulibaly, accompagné du mandataire du candidat à la commission de centralisation des résultats au ministère de l’administration territoriale, Mamadou Diawara, et la directrice de campagne, Mme Coulibaly Kadiatou Samaké, ont dénoncé les contre-vérités et la partialité du Ministre Coulibaly. Car, dira M. Gouagno Coulibaly, le rôle d’un ministre chargé de l’organisation des élections n’est pas de faire des commentaires en disant si les tendances partielles venaient à être confirmées, il n’y aura pas de deuxième tour. Pour lui, Moussa Sinko Coulibaly est sorti de son rôle et a dévoilé les intentions cachées pour le candidat IBK. Mieux, il ajoutera que le ministre est loin de la vérité car le 1/3 des résultats ne permet pas de savoir s’il y a un second tour ou non. En plus, il n’a pas dit la vérité en disant qu’ils sont au tiers du dépouillement. Notre mandataire nous a affirmé qu’ils sont seulement à 12% du dépouillement soit 2653 bureaux de vote sur 21023 bureaux. L’autre aspect qui a irrité M. Gouagno Coulibaly, c’est la proclamation de cette victoire par le ministre sans avancer de chiffres. Ce qui l’a poussé à s’interroger si Moussa Sinko Coulibaly était le ministre de l’administration territoriale ou le directeur de campagne d’IBK. Sur ce, il a exprimé ses vives inquiétudes par rapport à la suite du processus. Selon lui, cette sortie du Ministre Coulibaly viserait à préparer les esprits à accepter un président qu’il va imposer aux Maliens. «Sinon, le ministre est loin de la vérité. Pour preuve, à Niafunké, Soumaïla a obtenu 23.837 voix contre 3193 pour IBK. A Djenné, Soumaïla Cissé a eu 17.714 contre 5969 pour IBK, à Tenenkou, 17.307 pour Cissé contre 7237 pour IBK., à Bourem, Soumaïla Cissé a obtenu 10.864 contre 5000 environ pour IBK. A Ansongo également, Cissé a obtenu 9983 contre 5352.
Avec ses chiffres indicatifs, Amadou Koïta du PS- Yelenkura a affirmé qu’ils n’accepteront pas que leur vote soit volé avant de demander la mise en place d’une commission internationale indépendante de dépouillement, à défaut, ils ne reconnaîtront pas les résultats proclamés par Moussa Sinko Coulibaly.
Quant au mandataire du candidat, Mamadou Diawara, il a évoqué des manœuvres malsaines à des fins de fraude, notamment dans la réception des procès verbaux et la méthodologie de dépouillement.
Oumar KONATE