Face à la crise sociopolitique pressante, le chef de l’État malien a annoncé le remembrement de la cour constitutionnelle. Mais aussi d’autres mesures permettant, à son avis, d’endiguer la tension. C’était à l’occasion d’une adresse exceptionnelle à la nation ce jeudi 9 juillet 2020.
La cour constitutionnelle du Mali sera finalement remembrée, telle est la décision annoncée par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta dans son adresse à la nation, tard dans la nuit du mercredi 8 au jeudi 9 juillet 2020.« Dans les heures et les jours à venir, la Cour constitutionnelle sera remembrée et mise en fonction le plus rapidement possible », a-t-il déclaré.
Selon le chef de l’État, cette décision devra permettre d’apaiser le climat social et résoudre lacrise actuelle autour de l’Assemblée nationale : « Il est alors hautement probable que les solutions trouvées par la nouvelle cour constitutionnelle résolvent la question de l’Assemblée nationale ».
C’est dans cette optique que le chef de l’État a annoncé la venue d’une mission de la CEDEAO afin d’appuyer le Mali dans la résolution définitivement de cette crise : « Je suis heureux d’annoncer la venue imminente dans notre capitale d’une mission d’appui, de conseil et d’orientation de Présidents de Cours Constitutionnelles de la CEDEAO ». Cette mission aidera à remembrer cette cour. Ces nouveaux juges auront la tâche de réexaminer les résultats des dernières législatives.
Quant à l’Assemblée nationale, le locataire de Koulouba explique toutes les difficultés liées à sa dissolution. À ses dires, le pays a besoin d’un « parlement immédiatement opérationnel » surtout pour mettre en œuvre l’Accord Politique pour le Rassemblement National qu’il entend mettre en place en commun accord avec son Premier ministre. Outre cela, il estime que la dissolution de l’AN aurait un aspect d’injustice. Car certains députés de cette institution ont été élus dès le premier tour des législatives tenues le 29 mars 2020.
Le Président de la République reste convaincu qu’à « l’impossible nul n’est tenu, surtout lorsque la paix sociale est mise en danger ». À l’en croire, « Il est question de la survie de notre démocratie. »
Tout en reconnaissant que ces contestations sont l’expression d’« une certaine vitalité démocratique », le chef de l’État invite le « M5-RFP à se ressaisir » et la majorité politique à « s’ouvrir au dialogue » qui est une valeur atavique du Mali.
Notons que le M5-RFP s’apprête à sortir le vendredi 10 juillet 2020 pour sa troisième mobilisation afin de demander le départ du président de la République. Ces mesures d’IBK vont-elles calmer ce mouvement ? Les prochaines heures nous en diront plus.
TOGOLA