Présentée solennellement sous haute ovation le vendredi 20 avril dernier, la DPG du Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga sera soumise au débat ce lundi 23 avril à l’Assemblée Nationale pour avoir le quitus des honorables députés. Il s’agit d’un document d’une vingtaine de pages décliné en quatre axes d’actions prioritaires. Un document placé sous le sceau du slogan : « protéger, rassembler et servir les Maliens ».
Après ses cent jours à la Primature, Soumeylou Boubèye Maïga a coupé court à toutes les supputations. Celles entretenues des semaines durant sur son refus de présenter sa Déclaration de Politique Générale devant l’Assemblée Nationale. Sachant bien que cela n’est pas une obligation constitutionnelle, le PM Maïga a accepté de se plier à cette tradition démocratique pour une meilleure conduite de l’action gouvernementale entre l’exécutif et le parlement.
Comme celle de son prédécesseur, la DPG de SBM s’articule aussi autour de quatre grands axes prioritaires. Il s’agit, de poursuivre la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, d’endiguer l’insécurité grandissante dans le Centre du pays, de satisfaire la demande sociale par l’accélération de la mise en œuvre du Programme présidentiel d’urgences sociales et d’organiser des élections transparentes, crédibles et apaisées. Elle se différencie de celle de son prédécesseur par son dernier point qui constitue un véritable enjeu politique pour notre pays.
Vider la cage des obligations de l’accord !
Dans le cadre de la poursuite de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation, le Premier ministre devant les députés a souligné qu’une attention particulière sera accordée à l’amélioration du fonctionnement des Autorités intérimaires et des collèges transitoires. De même que l’accélération du transfert des compétences et des ressources de l’Etat aux collectivités territoriales.
« A cet effet, le gouvernement adoptera dans les prochains jours le décret consacrant le transfert aux collectivités territoriales des services déconcentrés relevant de leurs domaines de compétence » a-t-il rassuré.
Quant au rétablissement de la paix et de la sécurité, il dira que le gouvernement déploiera des actions décisives afin de favoriser le redéploiement progressif, méthodique et résolu de l’armée au Nord et au Centre du pays. Pour cela, dit-il, l’armée et les autres forces de sécurité recevront les moyens nécessaires, tels que prévus dans la Loi de programmation militaire. « Pour l’exercice 2018, le budget d’Etat a réservé 22% de nos ressources à la défense et à la sécurité » a-t-il déclaré tout en précisant par ailleurs que les Mécanismes Opérationnels de Coordination seront effectifs là où ils sont prévus d’ici la fin du mois de mai 2018.
Avant de clore ce premier axe, le Premier ministre est revenu sur la volonté du gouvernement a réussir le programme DDR et d’accorder une attention particulière aux victimes civiles et militaires des conflits. Aussi, il a fait cas de l’opérationnalisation de la force ‘’DAMBE’’ pour contrer la montée du banditisme au centre du pays.
Le défi de rassembler les Maliens !
Par rapport au défi de rassembler tous les Maliens autour de la nation, le Premier ministre reconnait à la suite du président de la République la nécessité de la mise en œuvre d’une loi portant sur l’entente nationale avec des mesures spéciales d’amnistie ou de cessation de poursuite au sujet de certains acteurs.
« Le projet de loi offre une possibilité de pardon uniquement à ceux qui se sont laissés entrainer dans la contestation armée, mais qui n’ont pas commis l’irréparable et qui manifestent un repentir sincère » a-t-il déclaré, tout en précisant que tous les crimes réputés imprescriptibles sont exclus du champ d’application du texte. Et d’ajouter que ce travail de rassemblement et d’apaisement que le Gouvernement entame concernera aussi de manière spécifique les acteurs de la situation au Centre de notre pays.
Un autre axe non moins important dans le travail de rassemblement des Maliens par le gouvernement, dira le Premier ministre est relatif aux processus électoraux. A ce niveau, le PM Boubeye Maïga a rassuré que les échanges avec l’ensemble des parties prenantes à ces élections ont permis de convenir sur une nouvelle loi électorale déjà adoptée par le parlement. Ensuite, il a aussi rassuré quant à la sécurisation de ces élections que les Forces armées et de sécurité joueront tout leur rôle afin que les Maliens puissent accomplir dans la quiétude leur devoir civique.
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L’accélération du programme présidentielle d’urgences sociales !
Dans sa politique générale du Gouvernement, le Premier ministre affirme que son gouvernement déploiera tous les efforts nécessaires pour accélérer la mise en œuvre du Programme Présidentiel d’Urgences Sociales (dans les domaines de la santé, du désenclavement, de l’éducation ou de la fourniture d’eau et d’électricité).
Selon lui, dans le domaine de l’électricité et de l’eau, le Gouvernement se focalisera sur l’accélération de la finition des projets en chantier. De même que la prise de mesures pour assurer la fourniture régulière d’électricité sur tous les réseaux EDM.
Concrètement, le chef du Gouvernement a annoncé que 12 localités non connectées au réseau d’EDM seront dotées de centrales hybrides pour un coût de 5 034 265 546 de F CFA et 127 autres localités en système d’éclairage solaire pour un montant de 13, 750 milliards de F CFA.
En matière d’éducation, Soumeylou Boubèye Maïga, dira que les actions porteront sur l’amélioration de l’accès à l’éducation pour tous, d’augmenter la qualité des enseignements/apprentissages et de renforcer la gouvernance dans le secteur de l’éducation et de la formation professionnelle.
En ce qui concerne, la santé il dira que son gouvernement s’attèlera à l’amélioration du plateau technique de plusieurs établissements sanitaires publiques.
Sur la sécurité alimentaire et à l’agriculture, il a affirmé dira que le gouvernement procèdera à la distribution de vivres gratuits et subventionnés dans les zones les plus vulnérables et poursuivra l’équipement des exploitants agricoles.
Lors de la lecture de sa Déclaration de Politique Générale l’un des points saillants, auxquels le Premier ministre aura insisté est la nécessité de renforcer la coopération entre les différents partenaires afin de mieux réussir l’opérationnalisation de certaines priorités du Gouvernement.
Par Moïse Keïta