Plutôt une « conférence d’entente régionale du nord » en mars 2017 : La montagne du Forum accouchera-t-elle encore d’une souris comme son géniteur Accord de paix ?

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Tous les ingrédients semblent réunis pour que cette Conférence dite d’entente nationale que nous qualifions plutôt de Conférence d’Entente régionale du nord ne soit ni inclusive, ni consensuelle, encore moins catharsis. Après le Niet patriotique et citoyen, hautement courageux, de l’ancien Premier ministre Soumana Sacko d’y participer, il est à déplorer le rejet des autorités intérimaires nouvellement nommées par la CPA, la CMFPR2, le MSA et le CIA. Alors bien même que la mise en place des autorités intérimaires constitue l’un des préalables à la tenue de cette cruciale Conférence d’entente nationale. Comme pour ne rien arranger, l’Opposition républicaine représentée par son Chef de file, Soumaila Cissé, vient aussi d’émettre ses sérieuses réserves quant à l’opportunité et la pertinence de la tenue d’une telle Conférence au format voulu par les autorités et la communauté internationale. M. Cissé et ses camarades l’ont fait savoir dans une déclaration dont nous nous sommes procuré copie. Est-il indiqué aujourd’hui de tenir une Conférence qualifiée à tort d’Entente nationale quand on sait qu’elle ne sera pas inclusive ? Que vaudront les résultats d’une telle Conférence à laquelle toutes les parties prenantes n’auront pas pris part ? Elle sera comme la signature de l’Accord, budgétivore et impossible d’application ?

Le Président de la Commission préparatoire de la Conférence d’Entente Nationale, le très respectable et érudit M. Baba Hakib Haidara, est pourtant à pied d’œuvre  pour convaincre les forces vives de la nation à prendre part au forum qu’il croit pouvoir sceller définitivement la paix, la réconciliation et le vivre ensemble au Mali. Cette belle initiative du Médiateur de la République d’élargir au maximum les éléments de participation pêche par les termes de référence concoctés dans les bureaux de la MINUSMA et imposés à notre pays ressemblent plus au modèle de charte d’entente nationale algérien.  Avant même son ouverture, la Conférence sonne déjà comme un échec en écho au refus des caciques de la classe politique, tout comme de certains groupes signataires de l’Accord d’y participer.

Le ton de ce refus citoyen de légitimer la prime à la rébellion et de cautionner l’Accord qui y est issu, a été donné par l’ancien Premier ministre Soumana Sacko et non moins président de la CNAS-Faso Hèrè et du groupement politique l’ADPS. Zou, pour ses intimes, a tout simplement décliné l’invitation du Président de la Commission préparatoire de la Conférence d’Entente Nationale de façon très responsable qui honore son parcours et l’image de rigueur morale et intellectuelle que les maliens retiennent de « Monsieur salaire » sous GMT. Le Président de la Convention Nationale pour une Afrique Solidaire, CNAS-Faso Hèrè, et de l’Alliance des Démocrates Patriotes pour la Sortie de crise, l’ADPS, a dans une correspondance qui restera célèbre à jamais «  décidé que la CNAS-Faso Hèrè et le regroupement politique dont elle est membre  ne participeront, ni de près ni de loin, à aucune activité entrant dans le cadre de la mise en œuvre dudit Accord ». 

Quant au chef de file de l’Opposition, il a au nom de tous ses camarades émis de sérieuses réserves au regard de la recrudescence de l’insécurité, de l’inapplication de l’Accord de Paix  avant de lancer ce cri de cœur : «  L’Opposition politique dans son ensemble prône la paix, la justice et rejette toute forme de violence comme moyen d’expression, condamne fermement le terrorisme sous toutes ses formes, le trafic de drogues et tous les crimes en bandes organisées dans notre pays. L’opposition politique réaffirme que la seule solution pacifique viable et inclusive de résolution de la crise multiforme que connaît notre pays passe par la tenue d’UNE CONCERTATION NATIONALE INCLUSIVE regroupant l’ensemble des forces vives de la nation autour des problèmes institutionnels, de défense, de sécurité, de gouvernance et de développement».

Enfin, la CPA, la CMFPR2, le  MSA et le CIA, signataires d’une Déclaration, dont la Rédaction Infosept s’est procurée une copie s’insurgent contre «  la nomination de certaines autorités intérimaires, qui selon leurs leaders viole l’Accord de Paix et de Réconciliation. Rappellent que les autorités intérimaires telles que conçues par le protocole d’entente du 20 juin 2016 sont devenues caduques du fait de la tenue des élections communales. Les groupes signataires de ladite déclaration mettent en garde contre toute tentative de vouloir imposer des personnes nommées aux côtés des personnalités élues par leurs concitoyens de façon libre et démocratique ; S’engagent de tout mettre en œuvre pour empêcher la réalisation dans leurs régions de toutes décisions unilatérales qui contrediraient les intérêts des communautés dont ils sont issus ».

En définitive, il y a fort à craindre que la Conférence d’Entente Nationale n’exacerbe de plus et les antagonismes et ne mette en mal  le vivre ensemble, déjà très fragilisé par un Accord qui ne fait pas l’unanimité encore moins un consensus national de Kayes à Kidal en passant par Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Ménaka, Taoudéni. Pour une sortie définitive de crise, l’Opposition a deux propositions.  Le Président de la CNAS M. Soumana Sacko propose la convocation d’un Congrès Extraordinaire du Peuple malien tandis que le Chef de file est favorable à une concertation nationale inclusive. Sera-t-elle entendue ?  

 Youssouf Sissoko

youssouf@journalinfosept.com

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