Conformément à l’engagement qu’il avait pris devant les Maliens, le 9 juin 2021, de se soumettre dans six semaines à l’exercice républicain édicté par la Charte de la Transition en son Article 15, le Premier Ministre de Transition le Dr Choguel Maïga, sera devant le Conseil National de la Transition (CNT), le vendredi 30 juillet 2021, pour présenter le plan d’actions de son Gouvernement.
Déjà, le Premier Ministre, Dr Choguel K. Maïga, a obtenu l’adoption de son Plan d’actions par le Conseil des Ministres extraordinaire, tenu le jeudi 22 juillet 2021.
Ce plan d’action gouvernementale (PAG) est conçu autour de 4 axes prioritaires. L’amélioration de la sécurité sur l’ensemble du territoire, les réformes politiques et institutionnelles, l’organisation des élections générales, la promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité sociale sont des priorités pour les Autorités transitoires.
L’amélioration de la sécurité ? Choguel Kokalla Maïga avait d’ores déjà indiqué que son Gouvernement alliera “plus efficacement les opérations purement militaires qui donnent des résultats de plus en plus probants, avec la création des conditions sécuritaires pour le retour de l’administration, notamment dans les zones les plus affectées par la crise en cours”.
En effet, la situation sécuritaire demeure préoccupante. Les attaques des groupes terroristes Jama’a Nusrat ul-Islam Wa al-Muslimin et l’État islamique du Grand Sahara contre la population et les forces de sécurité se poursuivent dans le Nord du Mali. Pire, les Groupes extrémistes continuent également de multiplier les opérations dans le Centre et même dans le Sud du pays.
Quant aux réformes politiques et institutionnelles, le Premier Ministre avait souligné, lors d’une rencontre avec les membres du Gouvernement, que “très prochainement se tiendront les Assises nationales de refondation (ANR)” en vue d’établir “un diagnostic partagé de la gravité et de la profondeur de la crise”, promettant “la création d’organe unique indépendant de gestion des élections réclamé unanimement par la classe politique et la société civile”.
Ces annonces du Premier Ministre concernant les réformes politiques et institutionnelles sont de bons augures tant l’une des dimensions structurelles de la crise profonde que traverse le Mali est imputable aux faiblesses, limites et lacunes de son système institutionnel, devenu problématique en 2020 : il est, en conséquences, nécessaire de traiter en profondeur leurs symptômes, en allant bien au-delà des détails.
La création d’organe unique indépendant de gestion des élections permettra sans doute d’avoir des élections générales crédibles et apaisé ; car, cela permettra assurément d’éviter les cycles de contestations à chaque élection. Aussi, la réforme électorale doit être une priorité absolue. Elle doit concerner plusieurs champs outre la relecture de certains textes régissant les élections comme la loi électorale, la loi organique relative aux Députés et de la Charte des partis politiques. Les reformes doivent toucher aussi, entre autres, l’Administration électorale ; c’est-à-dire les contours de la structure unique chargée de l’organisation des élections, conformément aux recommandations du Dialogue National Inclusif …
S’agissant de la Promotion de la bonne gouvernance, le Premier Ministre promettait déjà lors du séminaire gouvernemental de mettre fin à l’impunité. « Ceux qui sont appelés à servir l’Etat ne peuvent se servir de l’Etat en pillant les maigres ressources de notre pays, au vu et su de tous et sans conséquences. A leur encontre, le Gouvernement insufflera une politique de lutte implacable contre la corruption en appuyant de façon systématique les actions judiciaires dans tous les dossiers de détournement de deniers publics », assure le Premier Ministre. Si cette promesse est tenue, cela marquera une rupture totale avec le Régime précédent. Car, de nombreux dossiers consécutifs aux scandales sous le régime défunt dorment toujours dans les tiroirs. Et les Auteurs des détournements de deniers publics (nullement inquiétés) se pavanent dans les rues, à Bamako, à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Aussi, l’adoption d’un pacte de stabilité sociale, demeure un impératif pour le gouvernement. Enfin, les nouvelles Autorités de la transition doivent faire face à une grogne sociale de plus en plus forte de la part de certaines revendications syndicales.
Dans ce cadre, plusieurs syndicats, notamment la santé, les transporteurs, les Boulangers… avaient observé plusieurs journées de grèves afin d’obliger les Autorités de la transition à satisfaire leurs différentes doléances. Conséquence : le front social s’était détérioré dangereusement.
Sans doute, elles (les Autorités) auront la lourde tâche d’entamer de véritables négociations avec les différents mouvements syndicaux pour le bonheur des travailleurs maliens ainsi que celui des populations qui ont assez souffert à cause de ces cascades de grèves.
Rappelons que ces missions s’inscrivent dans la droite ligne des orientations de la charte et de la feuille de route de la Transition, adoptée en octobre 2020.
À rappeler également que le Plan d’Actions du Gouvernement fait l’objet d’une évaluation trimestrielle.
Mémé Sanogo