Perspectives 2018 : IBK doit vite résoudre le problème de Kidal !

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Une vue d'une rue de Kidal (Photo AFP)
Une vue d'une rue de Kidal (Photo AFP)

Le président Ibrahim Boubacar Kéita, élu à la tête du pays en 2013, vient de boucler ses trois ans de mandat. Une occasion pour les Maliens de dresser un bilan de l’homme en qui ils ont placé leur confiance pour « redresser » le Mali. A-t-il échoué dans sa mission ? Mérite-t-il toujours qu’on lui fasse confiance ?

Ibrahim Boubacar Kéita surnommé « IBK » a été élu président de la République du Mali en 2013 avec 77,6 % des suffrages devant son adversaire Soumaïla Cissé qui, lui, n’a obtenu que 22,3%. Une victoire qu’il doit principalement aux Maliens qui, dans leur majorité, tout bord confondu, ont voté pour son projet de société. Durant la campagne pour la présidentielle, « IBK » avait affirmé que son objectif prioritaire, une fois élu président, était la réconciliation d’un Mali profondément divisé. « Je ramènerai la paix et la sécurité. Je renouerai le dialogue entre tous les fils de notre nation. ».

La crise qui a débuté en janvier 2012, par une offensive de rebelles touareg dans le nord du pays, suivie en mars 2012 par un coup d’Etat qui a renversé le Président Amadou Toumani Touré, a mis à jour une autre crise : la mal gouvernance dans laquelle le Mali vit depuis l’avènement de la démocratie en 1992. Si la majorité des Maliens s’est tournée vers « IBK » lors des élections présidentielles de 2013, c’est parce qu’il est vu comme « l’homme de la situation actuelle » du pays.

Ancien Premier ministre de 1994 à 2000 sous l’ère Alpha Oumar Konaré, il a géré, avec fermeté et grande responsabilité, la crise scolaire et les grèves qui paralysaient le pays, sauva ainsi, le mandat d’Alpha Oumar Konaré, candidat de l’ADEMA PASJ.  Comme chef de gouvernement, IBK s’est construit une image de fermeté dont se sont, certainement, souvenus les Maliens au moment de choisir leur bulletin de vote dans l’isoloir.

Le Mali mis à nu

La crise qui a débuté en 2012 et qui se poursuit encore, a mis à nu le Mali, humilié et déshonoré par des groupes rebelles appuyés par des djihadistes et autres criminels. Pour le Président IBK, il faut vite rétablir l’honneur et la dignité des Maliens. Pour ce faire, il faut réformer l’armée et construire un autre type de Malien aux valeurs plus sures. Car, plus de vingt ans de pratiques démocratiques, ont fait perdre au Malien sa vraie identité, celle basée sur des valeurs d’éthiques et morales et à quoi on faisait référence lorsqu’on évoquait le Mali avec le président Modibo Kéita. Le Malien qui est né avec l’avènement de 1991-1992, est un Malien voleur, corrompu, malhonnête, prêt à vendre son pays pour quelques billets de FCFA, et qui a perdu son patriotisme légendaire référence faite aux grands combattants de l’histoire du pays dont les uns et les autres aiment évoquer le nom lors des grands meetings ou dans les chansons dédiées à leur mémoire.

En trois ans, peut-on rétablir toutes ces valeurs ? IBK a beau mettre en avance sa bonne foi, il ne peut venir à bout des mauvaises pratiques dont le Malien s’est accommodé pour son confort personnel. Il faudrait, au moins, trois générations après, pour voir un Malien de type nouveau, orienté vers des valeurs plus sures.

Cela étant, la crise que nous traversons actuellement, est le fruit de nos mauvais comportements individuels et collectifs. Un pays dont les fils et filles, sont incapables de s’unir face à un problème qui menace même l’existence de la nation, est un pays voué à l’échec. Si le Mali est une grande nation, il l’a, certainement, été par le passé. Aujourd’hui, cette terre de riche civilisation, est en ruine et doit chercher de nouveaux héros.

L’espoir est permis, à condition….

Le président Kéita est très nostalgique de l’histoire ancienne du Mali. Est-il déconnecté de la réalité du pays ? Son rêve, est nul doute, reconstruire le Mali et les Maliens, sur leurs valeurs fondamentales. Mais, le ver est déjà dans le fruit. On a l’habitude d’entendre dans les causeries de « grin »,  dire que le plus grand tort du capitaine Sanogo et sa bande de putschistes, est de n’avoir pas « éliminer physiquement cette vielle classe politique alors qu’ils en avaient l’occasion ». Aussi sordide et morbide que cela puisse être, on ne doit ignorer la portée d’une telle pensée. Cela traduit le dégoût que pourraient avoir des Maliens des hommes politiques accusés, à tort ou à raison, d’être en partie responsables de ce qui arrive au Mali aujourd’hui.

Le président IBK a beau changer les hommes dans l’exécutif, les résultats restent toujours en deçà des attentes populaires. Cela traduit, en réalité, les carences des cadres de ce pays. Il est désormais, très difficile de trouver le cadre valable, honnête et dévoué à la cause de la nation. Le casting devient d’autant plus difficile qu’il faut toujours compter avec les partis politiques dans lesquels, les valeurs sures sont de plus en plus rares si elles n’existent même plus.

Le président IBK doit apprendre à compter sur la jeunesse non encore corrompue et qui a besoin de s’affirmer au lieu de composer avec les « vieux cadres » seulement motivés par une retraite bien dorée. Et si les espoirs ont été déçus, c’est en partie à cause du  choix des hommes. Au lendemain de sa large victoire, les Maliens ou du moins, beaucoup, ne s’attendaient pas à voir dans les rangs des ministres, des têtes déjà connues. Peut-on faire du nouveau avec de l’ancien ? La question reste posée. IBK qui continue à faire confiance à l’expérience des « anciens », pourra difficilement convaincre les électeurs que sa politique de « changement », se fait aussi efficacement avec les « vieux briscards ».

Kidal ou tous les dangers pour IBK

Inutile de dresser dans cet article le bilan de la gestion IBK durant ces trois dernières années. Chacun a sa propre opinion là-dessus. On notera toutefois que des choses ont été réalisées même si le chemin à parcourir demeure long et périlleux.

Mais, nous restons convaincus que la réélection d’IBK pour un second mandat, dépendra essentiellement de la manière qu’il va gérer le « problème Kidal ». Pas le problème du nord dans sa globalité, mais, seulement, le « problème Kidal ». Car, Kidal, à lui seul, résume toutes les frustrations des Maliens par rapport à cette crise.

Nous sommes de ceux qui pensent et croient que si Kidal n’est pas libérée d’ici les présidentielles de 2018, inutile pour IBK de se présenter candidat. Pour libérer Kidal, IBK doit mettre de côté l’accord pour la paix et la réconciliation et résoudre militairement la question. Le peut-il ? Oui, si on se réfère à la force dont dispose le groupe GATIA qui, s’il a ou avait eu les mains libres, Kidal serait déjà libérée des mains de  ceux qui prennent la ville et ses habitants en otages sous les yeux d’une certaine « communauté internationale » passive et très complice. La question est : pourquoi Kidal reste-t-il encore sous protection de la France et hors de portée de l’autorité malienne ? L’énigme de la question, reste liée à la perspective politique visée par la France et ses alliés au Mali.

Tièmoko Traoré

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10 COMMENTAIRES

  1. UNE MAISON SOLIDE SE CONSTRUIT LENTEMENT MAIS SUREMENT, UNE NATION DETRUITE AUSSI, LE MALI DE 1960 N’EXISTE PAS AUJOURD’HUI, IL EST A REINVENTE, C’EST NOTRE FAUTE A TOUS ET TOUS SE METTENT A L’OEUVRE A SON NIVEAU….

    IBK ET UN GROUPE DE DISONS 5000 COLLABORATEURS SON MINORITAIRES DEVANT LE RESTE DES 16 000 000 DE MALIENS SI NOUS ETIONS TOUS CONSCIENTS DE LA MEME MANIERE OU MEME A MOITIE COMPARATIVEMENT AUX MOYEN DES 5000 CITES, SUPPOSES COLLABORATEURS DE IBK, NE PARLONS PAS DE IBK LUI MEME: 1 COEUR, 2 POUMONS, 2 REINS, UNE CERVELLE,….J’EN PASSE!

    CESSONS DE CHIER SUR LES AUTRES, MAIS TRAVAILLER,

  2. Comment I.B.K compte t-il changer le pays, si lui même est corrompu, et ses proches encore plus corrompus que toute la mafia locale réunies. I.B.K ne couvre t-il pas déjà les voleurs et surfactureurs en tous genres? Sur qui va t-il compter pour l’aider à conjurer tous les maux qui gangrènent notre économie? Ce Monsieur ne peut plus rien apporter au Mali. C’est un Monsieur usé, fatigué, incapable, corrompu, laxiste, irresponsable, imbu de sa personne, arrogant qui n’a de la considération pour aucun de ses collaborateurs qu’il considère plus comme des esclaves qu’autre chose. Il s’en fout éperdument de la situation qui prévaut dans le pays. Sinon, comment expliquer que personne à ce jour n’est présenté à un juge, dans le cadre des détournements et autres scandales financiers qui ont défrayés la chronique aussi bien politique que de faits divers. C’est ça l’impunité qu’il a promis aux Maliens? Aussi, c’est en recevant les criminels, meurtriers de nos soldats qu’il pense ramener la paix? Ou, de refuser catégoriquement, de doter l”armée de moyens conséquents qu’il croit pouvoir éradiquer le banditisme ambiant? Ce Président est loin, très loin des réalités du pays. Si tel est, qu’il a encore de l’amour pour ce pays, qu’il démissionne ou de s’abstenir à se représenter pour un second mandat.

  3. AUCUN politicien ne peut résoudre le problème de KIDAL la solution de GATIA c’est le meilleur il faut que la CMA quille la ville point

  4. …’ Perspectives 2018 : IBK doit vite résoudre le problème de Kidal !…’ … /// …

    A mon avis, ça va pas être simple… Puisque même des Originaires de KIDAL sont interdits de séjour là-bas… Comment le Président IBK peut résoudre le problème de KIDAL, s’il peut même pas aller là-bas…?
    Paradoxalement, les Maîtres ( les séparatistes ) de KIDAL, eux…, peuvent aller à BAMAKO et partout où ils veulent au MALI.

  5. …’ Perspectives 2018 : IBK doit vite résoudre le problème de Kidal !…’ … /// …

    A mon avis, ça va pas être… Puisque même des Originaires de KIDAL sont interdits de séjour là-bas… Comment le Président IBK peut résoudre le problème de KIDAL, s’il peut même pas aller là-bas…?
    Paradoxalement, les Maîtres ( les séparatistes ) de KIDAL, eux…, peuvent aller à BAMAKO et partout où ils veulent au MALI.

  6. il faut continuer a exonérée ibk qui n’a aucun projet ni programme politique pour le Mali ,c’est la démagogie qui a détruit le Mali ,on supporte aveuglement quelqu’un en fonction du base identitaire même si la personne ne fout rien

  7. Sanogo n’a rien fait ,après P Moussa Traoré tous ces politiciens était lâ ,y compris ATT , ils ont fait quoi pour l’armée national ,pendant 25 ans , où est passé les budgets de l’armée ?
    Aujourd’hui le Mali compte combien généraux ? , Une centaines , combien l’État dépense par an pour ces généraux ? Au mali on a combien milliardaire permis les ministres et les fonctionnaires , premier ennemis du pays c’est eux

  8. IBK ne gagnera pas le pari de Kidal s’il n’autorise pas le désarmement des groupes armés de cette région. Seul le désarmement est la solution en mettant au centre les soldats de la MINUSMA. Qu’Allah le tout puissant aide et protège le Mali au bord de la décrépitude.
    NB: IBK désarmez les groupes armés pour le bonheur de Kidal et de l’ensemble du Mali.

  9. Une analyse partiale qui fait partie aussi des problèmes du MALI actuel.
    Certains maliens ont cette manie de dédouaner,chaque fois ,le prince du jour.
    Monsieur feint d’ignorer que les insuffisances dont souffre notre démocratie ont commencé quand IBK a pris la tête tête de l’ ADEMA en étant en même temps premier ministre .
    Avec cette double casquette,qui a été l’erreur fatale d’ ALPHA OUMAR KONARE ,IBK jouissait d’un pouvoir énorme pour imposer ses vues au président.
    Le malien lambda étant convaincu que l’ADEMA est la source de tous les problèmes que connaissent le MALI d’aujourd’hui peut on dédouaner celui qui l’a dirigé pendant 6 ans sur 10ans?
    Celui qui n’a pas su mettre en place une gouvernance vertueuse quand il avait la force de l’ âge peut il le faire à plus de 70ans?
    Le problème du MALI actuel a été IBK et l’ est toujours.

  10. Aucun espoir n’est plus permis avec ce Monsieur là. Qu’il foute le camps pour nous permettre d’essayer un autre fils du pays, plus préoccupé par les problèmes des Maliens. Celui-là est un Monarque. Nous ne sommes pas dans une monarchie. i;b;k ne peut rien régler. La preuve saute aux yeux. Il est venu enfoncer le pays dans le marasme économique, la gabegie et une insécurité d’une ampleur jusqu’à ce jour inégalée dans tout le sahel. Quel espoir avec ce type là? Merci I.B.K. Tu ,nous a niqué déjà une fois, la deuxième fois, je crois que tu risque de jouer bidé. Fou le camps avant que les Maliens ne le fassent violemment. Les Maliens ont leur secret pour dégager les Président de son genre, les vauriens.

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