Paix et réconciliation : La part d’engagement et de vérité des forces de défense et de sécurité

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Conscientes de leur devoir vis-à-vis de la nation malienne et de la signification politique de la conférence d’entente nationale, les forces armées ont livré un message hautement symbolique à la tribune de ladite conférence. C’était ce samedi 1er avril 2017, au palais de la Culture de Bamako.

Les forces armées de défense et de sécurité maliennes ont livré un message à la conférence d’entente nationale. Un message qu’elles ont lu, samedi, par le colonel Sidibé, en présence du Général Didier Dakouo, chef d’état-major général des armées.

Dans son intervention, le colonel Sidibé a rappelé que la  crise sécuritaire  sans précédent qui frappe le Mali depuis 2012 est douloureusement ressentie au sein des forces armées et de sécurité qui sont au cœur d’une fonction stratégique  de l’Etat, celle qui assure sur le long terme  la souveraineté et l’indépendance  de la nation. Selon lui, l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale   issu du processus d’Alger  fixe notamment comme principe l’unicité des forces armés et de sécurité du Mali, ainsi que la représentation significative de toutes les populations en leur sein. «  je m’en vais vous dire que s’il y a la paix aujourd’hui,  les premières bénéficiaires seront les forces de défense et de sécurité qui sont en train d’être tués à longueur de journée. Ce sont les forces de défense et de sécurité qui sont absentes de leurs familles durant de longs  mois », a-t-il déclaré. Les FAMa, par la voix du Col Sidibé, ont réaffirmé  leur ferme volonté de remplir leur mission envers la mère partie. « Que nul ne se méprenne, nous sommes pour la paix, mais rien ne nous détournera de notre mission sacerdotale  de défendre l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale. Nous continuerons à défendre les  populations  et leurs biens sur l’ensemble du territoire,  quoi qu’il en coûte », a-t-il martelé.

Par ailleurs, il a noté les nouvelles orientations sur lesquelles fonctionnera le recrutement au sein de l’armée et qui les lient au processus de paix. A ses dires, le processus de sélection  reposera désormais  sur trois aspects, comme nous l’avons  conseillé nos devanciers. «D’abord  la transparence, car, nul ne doit bénéficier d’autres privilèges que ceux qu’ils méritent, ensuite  la rigueur dans la sélection,  pour donner une chance égale à tous les enfants du Mali. En troisième lieu, la décentralisation, pour redonner aux forces leur caractère fondamental de ciment de la nation. Il en sera ainsi désormais  pour la sélection des candidats  pour le  service militaire », a-t-il déclaré. Ainsi, il a invité les forces de défense et de sécurité à tous les niveaux de s’inscrire dans une nouvelle démarche qui , selon lui, consistera à estimer  que tant que nos enfants compteront plus sur leurs relations que sur leurs valeurs intrinsèques pour avancer dans la société, tant que nous ne lèverons pas nos regards sur nos propres enfants pour les poser sur l’ensemble des enfants du Mali et que nous devons considérer comme les nôtres; tant que nous n’envisageons pas ensemble un Mali meilleur, il n’y aura ni l’espoir de réussir la construction d’une nation  de  paix, il n’y aura aucune valeur morale à léguer à nos héritiers.

Partant, il soutiendra que les forces de défense et de sécurité ont un rôle particulier à jouer qui est  de bâtir et d’entretenir une armée forte, capable de défendre l’intégrité et la souveraineté du Mali. «  C’est cette image que nous comptons préserver à travers nos actes et nos attitudes », a-t-il souligné. Et d’ajouter que le deuxième lien qui caractérise les forces de défense et de sécurité   avec le processus de paix  est la nouvelle philosophie qui anime les membres des forces de défense et de sécurité. Cette philosophie considère que l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale  n’est pas la paix, c’est plutôt un chemin qui mène à la paix. Par conséquent, sa mise en œuvre ne doit pas être  elle-même porté par les germes d’une quelconque forme de discorde sociale.

Selon lui, il ne saurait  y avoir de véritable paix dans notre pays tant que toutes les composantes de la nation n’inscrivent sincèrement leurs faits et  gestes dans cette dynamique de paix. Et cela, par des actions concrètes, et non par des discours. « Une guerre par essence ne profite jamais aux populations, elle profite plutôt à un groupe d’individus qui vont prévaloir leurs intérêts en lieu et place de ceux de nos populations », a-t-il soutenu.

Il a lancé un vibrant appel aux mouvements signataires à se donner la main  pour permettre la mise en place rapide des bataillons prévus dans le cadre du Mécanisme opérationnel de coordination  (MOC) en vue d’élargir les patrouilles mixtes à toutes les régions du Nord. Ainsi, il a aussi demandé l’accélération du processus de DDR afin de fédérer l’ensemble des amis de la paix.

Boubacar SIDIBE

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