La création d’un comité local de sécurité (CLS) à Ouéléssébougou est une volonté manifeste des autorités de la gendarmerie nationale de sécuriser les populations et leurs biens.
Après Bamako, notamment le quartier Sangarébougou où est installée la brigade de gendarmerie qui a vu la première rencontre autour de la police de proximité, c’est la Commune rurale de Ouéléssébougou qui est ciblée.
A l’initiative du directeur général de la gendarmerie nationale, le colonel-major Satigui Moro Sidibé, la présentation du concept “gendarmerie communautaire” a drainé du monde. Pour marquer leur adhésion à cette initiative citoyenne en matière de lutte contre l’insécurité, les 44 villages de Ouéléssebougou et du Djitoumou ont marqué leur présence.
Samedi, lors de la rencontre, 25 chefs de village et les représentants de toutes les couches ont tenu à être aux côtés des chefs de la gendarmerie. Tour à tour, le sous-préfet, le maire, le représentant des chefs de village ont fait cas de la nécessité d’une telle initiative pour lutter contre l’insécurité devenue de plus en plus récurrente.
Daba Samaké, porte-parole des chefs de village, a souhaité de prime à bord, l’implication de tous pour le succès de l’initiative de la hiérarchie de la gendarmerie, car, expliquera-t-il, c’est une première à Ouéléssébougou.
Le maire de la Commune, Yaya Samaké, a abondé dans le même le sens : saluant la démarche du DG de la gendarmerie nationale. Selon lui, en plus d’être une première dans sa Commune, elle intervient à un moment où la localité est victime d’attaques armées. Des raisons suffisantes, pour le maire, pour exhorter les populations à la collaboration avec les gendarmes en matière de renseignements.
Victime collatérale de l’attaque, la douane malienne a été associée à la rencontre. Son représentant, Soriba Sidibé, a fait cas de l’importante présence de la BMI dans la localité. Suivant ses explications, de sa création en 2010 à nos jours, le poste douanier de Ouéléssébougou a contribué au Trésor public. A son actif, plusieurs saisis d’armés, de drogue et autres produits prohibés.
A l’issue d’un débat empreint de cordialité, chefs de village, représentants de la jeunesse, des femmes, des différentes couches et simples citoyens ont unanimement salué l’idée de mettre en pratique “la gendarmerie communautaire”. Dans ce sens, le comité local de sécurité sera opérationnel avec la participation de l’ensemble des communautés.
Un DG, en première ligne
Bien que ce soit à son initiative, le directeur général a compris tout l’intérêt que les populations accordent à la mise œuvre du comité local de sécurité. Le colonel-major Sidibé a fait observer tout d’abord une minute de silence à la mémoire des victimes de l’insécurité sur l’ensemble du territoire.
Très sensible aux doléances des communautés villageoises, il a précisé que le rôle de son service est de sécuriser également les douaniers. C’est pourquoi, expliquera-t-il, après l’attaque, la gendarmerie a dépêché un renfort sur les lieux pour limiter l’acte au poste de douane. “Nous avons commencé ce travail de gendarmerie communautaire à Bamako, mais le Mali ne se limite pas à la capitale ; c’est pourquoi, nous avons choisi Ouéléssébougou. Nous sommes ici pour trouver des solutions à l’insécurité”, a-t-il lancé.
Pourquoi gendarmerie communautaire ?
La séance d’explications du concept “gendarmerie communautaire” a permis aux populations de mesurer l’importance d’une telle action qui, à terme, aidera de lutter contre l’insécurité. Le commandant du Groupement d’intervention de la gendarmerie rive gauche, Daouda Fofana, a expliqué de fond en comble la gendarmerie communautaire qui est l’équivalent de la police de proximité.
Pour son application, a-t-il précisé, la gendarmerie va d’abord renforcer sa collaboration avec les populations. Dans la mise en œuvre de la gendarmerie communautaire, soulignera le commandant Fofana, il faudrait impérativement connaître le problème de la localité ,car chaque zone a ses spécificités. Dans ce cas de figure, chaque localité fait part de ses problèmes avec la contribution de toutes les sensibilités de la communauté pour parvenir à la gestion par objectif. La finalité, si l’on se réfère à l’expertise du commandant Fofana est la création du comité local de sécurité (CLS) regroupant tous les villages.
Le CLS est doté d’un bureau permanent et sera appuyé par le forum du village, une sorte de brigade d’alerte. L’idée qui fonde la gendarmerie communautaire est de prévenir. Et au regard de l’engouement qu’elle a suscité à Ouéléssébougou, elle suscite une forte adhésion. A l’issue de la rencontre avec la hiérarchie de la gendarmerie, les populations ont donné leur quitus et le bureau du comité local de sécurité sera opérationnel avec le choix de ses membres dans les jours à venir.
De telles actions rentrent dans le cadre de la politique de proximité qui veut que les forces de sécurité soient de plus en plus près des populations pour une gestion commune des questions sécuritaires. La gendarmerie est accompagnée dans sa mission par l’Institut malien de recherche actions à la paix (Imrap).
Alpha Mahamane Cissé, envoyé spécial à Ouéléssébougou
Mieux commander c’est laisser assez d’initiative aux subordonnés pour qu’ils s’affirment sinon, on étouffe la chaîne de commandement. La paix, la tranquillité et la sûreté (abri des surprises) dans une petite localité sont de la compétence du Commandant de Brigade ou du Commissaire de Police. Si le phénomène devient plus préoccupant, il appartient alors à la hiérarchie directe de prendre de mesure idoines pour résoudre ces question de sécurité.
À quoi rimerait le déplacement du DG de la gendarmerie jusque d’assiette d’une brigade qui ne constitue que l’échelon élémentaire de commandement et surtout en se substituant au commandant de Brigade alors que le Commandant de Compagnie et celui du Groupement doivent jouer ce rôle d’animation et de coordination? Non…les rencontres du genre sont futiles car tous les problèmes auront tendance à être ramenés au niveau du sommet de la hiérarchie.
Si le Commandant de Brigade n’a pas la capacité de gagner la confiance de la population, soyez sûr que les problèmes locaux de sécurité ne sauraient se résoudre car l’essence de l’information de la gendarmerie et de la police c’est bien dans les rapports de confiance avec cette population pour qui ils doivent agir. Dommage alors que la hiérarchie directe de la Brigade soit privée de cette initiative d’animation.
Pour des problèmes locaux, le DG doit jauger la capacité de commandement, de l’esprit de d’animation et d’élaboration des plans de sécurité des échelons supérieurs de la Brigade. Sinon ceux-ci vont tomber dans une léthargie et le DG se verra surcharger inutilement des problèmes locaux dont la solution simple résulte dans le simple rôle d’animation et d’éducation des subordonnés à forger la confiance de la population. Si cette confiance n’y est pas, parce l’entregent devant être maîtrisé est méprisé par les gendarmes locaux qui ont un goût prononcé vers l’argent et le racket de cette même population. Du coup la crise de confiance n’ait et la population s’allie aux malfaiteurs contre ceux chargés même de leur sécurité.
Alors, donnez plus d’initiatives aux subordonnés et jugez les sur les résultats sinon la hiérarchie s’asphyxie.
Pour la République.
VIVE LA RÉPUBLIQUE
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