Organisation de l’élection présidentielle : l’administration procède à l’évaluation

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ElectionLes choses se sont globalement bien passées les 28 juillet et 11 août derniers. Mais il convient de ne pas ignorer les insuffisances.
Le processus de retour à des institutions démocratiquement élues dans notre pays a connu un premier couronnement mercredi passé avec l’investiture du nouveau président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Celui-ci a été choisi par une écrasante majorité de Maliens pour conduire les destinées du pays au terme de deux tours de scrutin tenus les 28 juillet et 11 août derniers. Si ces scrutins peuvent être considérés comme une grande réussite aussi bien au niveau de l’organisation que sur le plan de la mobilisation populaire, ils ont aussi fait ressortir des insuffisances qu’il convient de corriger dans la perspective des consultations à venir.

 

Moins d’un mois après la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle par la Cour constitutionnelle, les responsables du ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire en charge des questions électorales, étaient réunis hier au gouvernorat du District de Bamako. L’objectif de l’exercice : évaluer ce qu’a produit la conjugaison des efforts dans l’organisation et le déroulement des deux tours de la présidentielle. La rencontre a regroupé les gouverneurs de Région et l’ensemble des préfets. L’adjoint du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies dans notre pays, David Gressly, participait aux travaux dont l’ouverture était présidée par le secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale, Brahima Fomba.

 

David Gressly a souligné qu’il y a de cela quelques mois, peu de gens auraient parié sur l’organisation de l’élection présidentielle aux dates indiquées. L’issue apaisée de ce scrutin dénote de la maturité et du courage dont a fait montre le peuple malien durant les épreuves qu’il a traversées. Le responsable onusien a indiqué que les artisans de ce succès sont le gouvernement à travers le ministère de l’Administration territoriale et les autres organes de gestion des élections. Tous ont consenti de gros efforts pour une organisation réussie de l’élection présidentielle dans un délai très limité.

 

David Gressly a par ailleurs salué la mobilisation de la communauté internationale à travers les partenaires techniques et financiers du Mali qui n’ont ménagé aucun effort pour la mise en place des ressources indispensables au financement du processus électoral. Le défi du bon déroulement de la consultation a donc été relevé. Le vote a été démocratique, libre, apaisé et inclusif notamment avec la participation des déplacés et de nos compatriotes réfugiés au Burkina Faso, au Niger et en Mauritanie. Ce qui s’est passé témoigne de l’engagement et de la détermination des autorités nationales à sortir le pays de la crise sociopolitique qu’il vit depuis plus d’un an.

La journée d’évaluation d’hier constituait une étape importante dans le processus électoral, car elle devrait permettre de corriger les insuffisances notées lors des deux tours de l’élection présidentielle et de projeter avec confiance les activités préparatoires des élections à venir (les législatives en premier lieu). Trois thèmes étaient au menu de la rencontre : «Etat des lieux de l’organisation matérielle et logistique de l’élection présidentielle», «Education civique et formation électorales : quelles leçons tirer du scrutin présidentiel ?» et enfin «Commissions locales et la remontée des résultats : leçons apprises».

 
Soulignant la pertinence du choix de ces thèmes, Brahima Fomba a estimé que la journée d’évaluation vient à point nommé pour les premiers acteurs du processus électoral que sont les cadres du ministère en charge des élections. La rencontre se justifiait à un double titre. D’abord, parce qu’après toute œuvre collective, l’esprit de bonne collaboration et de bienséance commande que les acteurs se retrouvent pour échanger objectivement sur les résultats de leurs efforts en vue de relever et de reconnaître les forces et faiblesses de leur organisation. Ensuite, parce que la journée offre l’occasion d’apprécier le parcours et de mieux envisager les opérations prochaines, notamment les législatives et communales dont les enjeux méritent une attention particulière.

 

« Si la tenue du scrutin présidentiel a été saluée par tous comme un pari gagné ou un défi relevé par les acteurs, cette appréciation nous impose de nous remettre en cause pour améliorer la qualité de notre participation aux autres étapes du processus électoral », a invité le secrétaire général du département. Une recommandation qu’observeront les gouverneurs et les préfets, acteurs incontournables sur le terrain et qui donneront une impulsion décisive à l’application des améliorations.

 

S. DOUMBIA

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