Opérationnalisation des 10 nouvelles régions créées par ATT : Et pourtant les surfacturations des marchés Publics depuis 2013 pouvaient la financer ?

0
La ville de Bougouni

Le mardi 14 novembre peut-être qualifié de ‘’mardi noir’’ pour les représentants des dix régions créent en 2012 par le Président ATT afin de mieux rapprocher les gouvernants des gouvernés, et de réduire, la pression en ce qui concerne le développement socio-économique et culturel qui se faisait sentir à la base. En effet ces représentants ont été reçus par le Ministre de l’Administration Territoriale le mardi 14 novembre, suite à la menace proférée par ledit collectif pour boycotter les élections du 17 décembre 2017 relatives aux choix des conseillers de cercle et de région. Pour le collectif des régions non opérationnelles (CRNOP), le coup d’état et la situation de crise ne peuvent pas expliquer cette fuite en avant du régime, dans la mesure où deux régions à savoir celles de Ménaka et de Taoudéni ont été opérationnalisées lorsque des gouverneurs ont été nommés à la tête de  ces deux régions.

Le collectif est conscient que l’Etat n’a pas les moyens d’opérationnaliser  toutes les dix régions à la fois. D’ailleurs dans la loi n°017-2012 du 31 janvier, un planning de mise en œuvre progressive avait été dressé. Toutes les dix régions devraient être opérationnalisées dans un délai de cinq ans. De cette date à maintenant, que de malversations et de surfacturations ont été faites ! Pour l’essentiel, nous retenons la surfacturation lors de  l’achat de l’Avion présidentiel en 2014. Au bas mot, il y a eu une surfacturation de 14 milliards F CFA dans les transactions. Certains intermédiaires maliens se sont tapés des immeubles de 7 à 8 niveaux au Canada et ailleurs.

Ensuite lors de l’achat des équipements militaires composés pour la plupart par des tenues, des tantes de bivouac, il y a eu environ 30 milliards de surfacturation dans les démarches. Tout récemment, lors de l’évaluation des travaux routiers qualifiés de ‘’travaux présidentiels’’, les initiés pensent qu’il y a eu une surfacturation de 30 milliards également. Toutes ces surfacturations cumulées, se chiffrent à 74 milliards F CFA. Nous pensons qu’évoquer comme handicap le problème de moyen financier pour l’opérationnalisation des dites régions, n’est en réalité qu’une fuite en avant du régime.

C’est parce que cette loi a été initiée par l’ancien président ATT qu’IBK refuse de franchir le Rubicon ? Depuis 2013, le constat est que le Président IBK ne veut ni continuer les chantiers inachevés d’ATT, ni inaugurés ceux achevés sous son mandat. Cet esprit n’est pas républicain, car l’Etat est une continuité, et il doit rendre à Dieu ce qui revient à Dieu et à César, ce qui revient à César. Bien qu’il y a eu cette rencontre entre les deux parties, le collectif tient à se faire entendre le 25 novembre 2017, en battant le pavé de la mobilisation jusqu’à la primature. Un adage dit que « le bois mort se cherche dans la brousse ».

Par rapport au même sujet, le Cherif de Nioro avait averti le régime lors d’une sortie du collectif sur la ville sainte de Nioro du sahel qu’il urge de mettre en place les gouverneurs des 11 nouvelles régions. Il a insisté sur le cas de sa ville sainte, qui depuis 1903 était l’un des plus grands cercles du Mali. Pour le Cherif de Nioro, il va de soi que l’Etat  respecte les lois de la République et les engagements pris en totalité. Cet acquis de la décentralisation est irréversible à tout point de vue. Le Président IBK doit se mettre au-dessus d’un combat politique qu’il entretient contre ATT qui a fait un bon bilan jusque-là. Les maliens ont compris dans leur majorité que le maçon se juge au pied du mur, et là les murs construits par l’actuel maçon sont tous tordus. Trois premiers ministres ont échoué sur ce terrain et le quatrième va-t-il franchir le pas ? Wait and see.

Ivette GUIMDO

 

Commentaires via Facebook :