Le malien Diane Séméga procédera lundi 19 juin à la passation des charges avec son prédécesseur, le guinéen Kobiné Komara, dont le mandat n’a pas été renouvelé lors du dernier sommet des chefs d’état de l’organisation interétatique tenu à Conakry (République de Guinée). Retour sur le pedigree du nouveau gardien des eaux du Fleuve Sénégal et les grands chantiers qui l’attendent. Exclusif
L’OMVS va respirer une nouvelle bouffée d’oxygène avec l’arrivée d’un ex grand commis de l’état malien, l’ancien ministre Diane Séméga. Il prendra fonction lundi 19 juin 2017 suite à une passation des charges dans les locaux de l’institution à Dakar avec son prédécesseur, Kobiné Komara.
Un honneur fait à l’espace OMVS
Sa nomination à la tête de cette organisation que se partagent le Mali, la Mauritanie, le Sénégal et la Guinée n’est nullement usurpée tant l’intéressé a fait étalage de ses compétences partout où il est passé.
Hamed Diane Séméga le nouveau Haut-Commissaire de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS), est en terrain connu pour avoir été Président du Conseil des Ministres (PCM) de l’OMVS et mené avec brio beaucoup de missions pour le compte de l’organisation.
Il a été successivement en République du Mali:
Ministre des Mines, de l’Energie et de l’eau (2002 – 2007), Ministre de l’Équipement et des Transports (2007 – 2012). Pour bon nombre de spécialistes du secteur, le nouveau promu tient sur de bonnes béquilles pour avoir connu et fréquenté la maison de l’OMVS. Il a géré dans un passé récent des dossiers hautement stratégiques de l’organisation au nom des intérêts du Mali.
Le sommet de Conakry, le déclic ?
Le sommet de Conakry qui s’est tenu il y a un mois et quelques jours, dans un environnement cordial et convivial, a jeté les nouvelles bases d’oxygénation de l’institution. Il est doublement symbolique: l’engagement et la volonté des chefs d’état à changer le visage de l’OMVS et le sens du choix porté sur le nouveau gardien des eaux du fleuve Sénégal, en l’occurrence Diane Séméga. Une sorte de » Macronisation » de l’OMVS avec l’avènement d’un jeune expert moins âgé de loin que son prédécesseur. Une carte sûre pour un vent de renouveau que tiennent les chefs d’état au terme du raout de Conakry. Malgré d’intenses manœuvres en coulisses, le mandat du Guinéen Kobiné Komara ne sera pas au finish renouvelé.
Le Président Ibrahim Boubacar Keïta, chef de l’Etat du Mali a plaidé en faveur de l’accès de son pays pour un accès à la mer. « La navigabilité du fleuve Sénégal de Saint-Louis du Sénégal à Ambidedi au Mali, qui a toujours été une des ambitions majeures de l’OMVS, attend jusque-là d’être concrétisée et dira « nous sommes impatients mes chers frères, et vous comprendrez », car « seul le Mali n’a pas d’accès côtier, il est évident que si l’approche de mon pays était facilitée par ce biais, nous en serions bien aisés, donc hâtons le pas »,
Le chef de l’Etat a rappelé la résolution N° 667 du 13 février 2017 du Conseil des ministres de l’OMVS tenu à Dakar. Cette résolution trace une feuille de route comportant un ensemble de mesures pour la réalisation concrète des ouvrages de navigation sur la période 2017-2020.
Le financement est effectué par une banque de l’Inde. Mais pour plus de diligence dans la concrétisation de ce projet, Ibrahim Boubacar Keïta a lancé une invite à ses pairs. « Nous devons à cet égard engager le Conseil des ministres à veiller scrupuleusement au suivi régulier et vigoureux de la mise en œuvre de cette feuille de route pour éviter tout retard au niveau de notre projet sous régional de navigation », a insisté le Président Ibrahim Boubacar KEITA.
La navigabilité du Fleuve, le grand combat du Président IBK
Une bonne navigabilité du fleuve suppose la protection de l’environnement, un combat très cher au président de la République qui n’a pas manqué de tirer la sonnette d’alarme. « Nous assistons à une diminution drastique de la pluviométrie avec pour conséquence la baisse prononcée de l’hydraulicité dans le bassin du fleuve Sénégal, la destruction du couvert végétal, l’érosion des terres, l’ensablement du fleuve », a-t-il souligné, ajoutant que « les populations souffrent des effets néfastes de ce changement climatique ».
Entre autres solutions à ce mal, le président Keïta a rappelé qu’il a été décidé d’intégrer la dimension de résilience au changement climatique dans la conception de tous les projets de l’organisation. Il urge alors de mener des actions dans ce sens pour un développement socio-économique durable de nos pays.
Les préoccupations soulevées par le président Keita constituent des priorités pour l’OMVS, a rassuré le désormais ancien président de la Conférence des chefs d’Etat, Pr Alpha Condé. Ce dernier rappellera que la raison d’être de l’organisation commune est de bâtir le développement autour de l’eau pour l’énergie propre, la sécurité alimentaire (alimentation des populations et des animaux), la navigation sur le fleuve Sénégal.
Cette navigabilité du fleuve de Saint-Louis à Ambidedi est prise en compte dans le cadre du Système intégré de transport multimodal. Ainsi, « en plus de l’aménagement du cours d’eau, des ports et escales sont aussi à aménager », a-t-il assuré, ajoutant : « La finalité est de faire du fleuve une zone de forte circulation des personnes et des biens. Les études y afférentes ont été faites durant ces deux dernières années. Il a été signé un protocole d’accord avec le partenaire indien pour la mobilisation du financement nécessaire à cet important projet ».
Abordant la situation du barrage de Manantali, Alpha Condé a expliqué que les travaux de réparation en cours s’achèveront en 2018, dans le cadre du programme dénommé « Manantali II ». Ce projet permettra, outre le renforcement du patrimoine de la capacité de production, le renforcement de la capacité d’interconnexion.
Revenant sur la question cruciale de l’énergie, le président mauritanien Ould Abdel Aziz a insisté sur la nécessité du renforcement du réseau de transport et d’échange d’électricité à partir du réseau interconnecté de Manantali pour l’amélioration de l’offre énergétique dans les Etats membres. Il a, à ce titre, annoncé que « la Mauritanie qui a initié ce projet important de production d’énergie à partir du gaz et de valorisation des ressources énergétiques renouvelables met à la disposition de l’espace OMVS des capacités de production supplémentaires à même de renforcer l’offre énergétique dans la sous-région ». Dans son discours de clôture, le nouveau président de la Conférence, le président sénégalais, Macky SALL a salué ses pairs pour la confiance placée en lui. Réitérant son engagement à poursuivre le chemin parcouru, Macky Sall a fixé quatre priorités, conformément à la feuille de route de l’organisation. Il compte à cet égard achever la réforme institutionnelle enclenchée. Avec, dit-il, « comme référentielle une meilleure performance des ressources humaines ».
L’offre de l’énergie hydroélectrique par la réalisation de nouvelles infrastructures afin de créer une dynamique durable de production et de distribution suffisante de l’électricité à des coûts abordables pour les ménages et les entreprises, est sa seconde priorité.
La troisième étape consiste en la poursuite de la coopération solidaire, inclusive entre les Etats membres, les milieux urbains et le mode rural. Et vient ensuite le chantier de la navigabilité du fleuve pour stimuler les échanges entre les pays membres. C’est tout l’enjeu que doit décrypter le nouveau patron de l´OMVS pour changer l’écosystème d’un cours d’eau international stratégique pour l’économie inclusive de ses États membres qui tireront une partie de leur croissance sur les impacts de la ressource fluviale.
Qui est Ahmed Diane SÉMÉGA ?
Né le 19 avril 1962 à Dakar (Sénégal), C’est à l’école de Nioro 2 que Hamed Diane Séméga effectue son cycle fondamental et décroche son diplôme d’études fondamentales (DEF) Orienté au lycée de Kayes, il termine ses études secondaires en 1983 au lycée de Nioro.
Ses études supérieures le conduisent à l’École nationale d’administration de Bamako (ENA) où il passe une maîtrise en Sciences juridiques, avec une spécialisation dans l’administration des projets miniers.
Hamed Diane Séméga a travaillé dans le secteur minier comme Consultant en administration de projets miniers :
Directeur administratif de Canadian Mali Gold Corporation, une société de recherche minière (1990-1992), Directeur des opérations de USM Industries pour le Mali (1992-1994),
Directeur administratif de Golden Star Ressources pour le Mali (1994-1997),
Directeur administratif et juridique de Pan African Ressources Corporation (filiale de Golden Star Ressources) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Il est Marié et père de 3 enfants, Séméga aime la lecture et le vélo.
Distinctions honorifiques:
COMMANDEUR DE L’ORDRE NATIONAL DU MALI
COMMANDEUR DE L’ORDRE NATIONAL DE MAURITANIE
OFFICIER DE L ‘ORDRE NATIONAL DE COTE D’IVOIRE
Est-il Malien ou Senemalien, ou Senegalien? Le the a la menthe va couler a gogo encore et a tel point que le fleuve Senegal risque de tomber a sec a cause de la quantite d’eau que Hamet va utilizer pour son the a la menthe.
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