Dans sa série d’hommages rendus hier à des personnalités du pays, lors de son investiture, Ibrahim Boubacar Keïta, a surpris plus d’un en qualifiant de " grand républicain", l’ancien président de la République Moussa Traoré présent dans la salle. Un acte que beaucoup considère comme une souillure à la mémoire aux martyrs maliens morts sous les balles de celui qui a décidé d’"envoyer les Maliens en enfer" pour avoir réclamé la démocratie.
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Ibrahim Boubacar KEITA,[/caption]
L’ancien chef d’Etat, le général Moussa Traoré, qui a pris part hier à la cérémonie d’investiture du nouveau président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Kéita, dans la salle d’investiture au Centre international des conférences de Bamako, a reçu un hommage démesuré du nouveau président.
Lors de son investiture, durant 15 minutes, Ibrahim Boubacar Kéita a rendu une série d’hommages et n’a pas hésité de prendre le contre-pied de l’opinion publique nationale en qualifiant de "
grand républicain", l’ancien président, Moussa Traoré, qui a dirigé d’une main de fer le Mali de 1968 à 1991, avant d’être renversé par un coup d’Etat militaire dirigé par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré après un bain de sang à Bamako et dans plusieurs villes de l’intérieur.
C’est pourquoi, pour les organisations et associations membres du mouvement démocratique, cet hommage sonne comme une insulte à la mémoire des martyrs tombés sous les balles de celui qui a décidé de tresser une couronne de feu sur la tête des Maliens pour avoir réclamé la démocratie. Et dire que dans le programme officiel de la cérémonie, au chapitre du "profil d'Ibrahim Boubacar Keïta", on pouvait lire ceci : "Dès 1986, IBK participe dans la clandestinité au mouvement démocratique malien à l'origine de la révolution de 1991, qui met fin à 23 ans de dictature". Décidément, le nouveau chef de l’Etat est un homme de contradiction. Curieusement, il trouve des applaudisseurs à ses parodies.
Youssouf Coulibaly