En même temps qu’il se livre à un réquisitoire taciturne des gestions antérieures –présentées sous leurs traits les plus hideux sans relativiser- Moussa Mara inscrit sa politique dans une logique de revanche contre l’histoire. À en juger par son raisonnement, les récentes péripéties doivent conduire les Maliens à s’inspirer ni plus moins de l’Allemagne des années 30, mais il pourrait aussi s’agir d’un excès derrière lequel se cachent d’autres non-dits et sous-entendus : la tentative de confondre son credo personnel avec les intérêts bien compris de la nation.
‘’Mein Kampf’’
Les avis convergent massivement là-dessus. Dans la Dpg présentée devant les députés, mardi dernier, aucune préoccupation des concitoyens n’a été mise sous le boisseau. Au-delà l’impressionnant catalogue de bonnes intentions, le document du nouveau Premier ministre est avant tout un véritable appel à guerroyer contre l’histoire.
Il ne s’agit pas seulement de ce combat que les régimes successifs ont été -et seront probablement contraints- à mener contre le mal-vivre, préoccupation permanente dans un pays où tout est prioritaire. Il s’agit beaucoup plus d’une invite à déclarer la guerre au destin, aux accidents fatals de notre parcours. Le sursaut patriotique devient du coup «sursaut national», un euphémisme au détour duquel est esquivé le concept dangereux d’élan nationaliste, qui transparait malgré tout en filigrane dans le langage trop emphatique que le Pm a choisi comme moyen d’agitation et d’incitation des consciences à la révolte contre le drame collectif.
Naguère fiers, respectables et respectés, les Maliens ont été réduits à implorer la mansuétude des autres pour survivre, a laissé entendre Moussa Mara, allusion faite à une flétrissure nationale imputable, selon lui, au pourrissement du système de défense et de sécurité du Mali.
A l’image du Reich après la débâcle allemande de la Première guerre mondiale, la réparation de cet affront doit passer par l’injection de crédits budgétaires conséquents dans l’armée. La Dpg préconise ainsi 65 milliards supplémentaires par an pour un secteur où le Premier ministre exclut par ailleurs toute éventualité de réintégration d’éléments déserteurs dans l’armée régulière. De quoi réduire les marges de manœuvre du Médiateur, récemment nommé dans le cadre de la réconciliation nationale. Le nouveau PM n’en a visiblement cure. Pas plus qu’il n’a cure de recourir au rappel gênant et superflu des malentendus historiques entre le Mali et le Burkina, dans le but de raviver la fibre nationaliste des concitoyens.
Retour aux fondamentaux
Alors que tous s’accordent à admettre que les contours et dimensions des défis sécuritaires de la région dépas- sent largement les compétences et ressources intrinsèques des états, Moussa Mara soutient que la récente tragédie du Mali se résume aux seuls recrutements douteux de militaires, aux matériels inopérants de l’armée, etc. Bref ! C’est imputable à une gestion catastrophique et complaisante du secteur. Il fait ainsi black-out sur la responsabilité partagée dans la démobilisation des troupes, de la déloyauté d’une hiérarchie militaire fortement infiltrée par le politique, auxquels s’ajoutent l’indifférence plus ou moins intéressée de certains pays voisins et de puissances étrangères ou encore des facteurs tout aussi rationnels comme l’immensité du territoire et la porosité des frontières.
En définitive, le penchant pour la tonalité putschiste crève le plafond. Elle apparait notamment dans les tentatives implicites de faire l’apologie du 22 Mars 2012 aux dépens du régime déchu, en privilégiant les approches subjectifs et raisonnements des vainqueurs sur la question.
Ce n’est pas l’unique démarche qui marque un retour aux fondamentaux de la mouvance putschiste. Avec la touche et l’inspiration d’un allié de la Copam, la déclaration pouvait difficilement se singulariser par une position claire et tranchée sur la déstabilisation des institutions de la République par la junte militaire. Aucune allusion n’est ainsi faite aux énormes dégâts imputables à la destruction de l’ordre constitutionnelle, ni une mesure quelconque n’est préconisée pour prévenir les risques de récidive, quand bien même le coup d’Etat ait créé la frayeur et mobilisé une vigoureuse assistance extérieure pour sortir le pays de l’engrenage.
Clin d’œil inévitable
Tout en jetant l’opprobre sur les gestions antérieures, le nouveau Premier ministre n’a pu se passer de faire la part belle au régime militaire de Moussa Traoré avec lequel il entretient des liens, dont il ne s’est jamais du reste caché. Au détour d’une description très subtile des méandres de l’armée -secteur devenu par la force des choses le talon d’Achille de l’ère démocratique– le chef du gouvernement cache mal sa sympathie et sa proximité politique avec les dignitaires de l’ancien régime dictatorial. Pour lui, les Maliens n’ont jamais été aussi fiers de leurs forces armées que pendant la période ayant précédé l’avènement de la démocratie.
Tout en appelant à s’inspirer des exemples de héros, dont regorge l’histoire récente du Mali, le Pm Moussa Mara soutient par la même occasion que le faux reflet de l’armée malienne de ces dernières décennies n’a pas de commune mesure avec le courage des fiers guerriers qui «ont tenu la dragée haute à de nombreux ennemis dans les années 70 et 80».
L’allusion, pour peu qu’on sache lire entre les lignes, est à peine dissociable d’une intention de réhabiliter Moussa Traoré parce que la période le concerne.
Aucune référence n’est faite en revanche à ça -eux qui ont le mérite d’avoir portée l’armée sur les fonts baptismaux. Il s’agit, en clair, des pères fondateurs de l’indépendance que le nouveau Premier ministre n’a daigné invoquer dans le long chapelet de héros nommément cités ou subtilement insérés dans son énumération.
Comme tout le monde le voit, les tonalités et ardeurs nationalistes de la Dpg ne sont que relatifs : elles s’arrêtent aux seuils de la confusion des intérêts de l’ensemble avec les objectifs sous-jacents de son auteur.
A. KEITA
Les caisses de l’Etat ont commencé à être vidées depuis que son père Joseph Mara est dans le gouvernement de Moussa Traoré. 😉
Avion présidentiel ou connerie présidentielle?
1. IBK et son Mara n’arrêtent pas de dire que les caisses de l’État sont vides alors qu’ils ont déjà encaissé plus de 700 milliards sur les 2000 promis de l’aide internationale de Bruxelles (c’est Moussa Mara lui même qui le dit).
2. Ils ne disent jamais aux maliens que leurs copains délinquants de la soldatesque ivrogne de Kati ont pillé et saccagé nos douanes, impôts et trésors publics et sont devenus milliardaires en une nuit et une journée.
3. Ils ne s’attaquent pas aux vrais problèmes des maliens (éducation, santé, emploi, pouvoir d’achat, sécurité, intégrité du territoire, le foncier, le transport, les routes, lutte contre la corruption, la gabegie, le laisser aller, etc.)
4. Leurs seules préoccupations c’est la promotion de leurs familles et leurs propres conditions de vie luxueuses (avions inutiles, voitures Mercedes inutiles, motards inutiles, réfection de leurs maisons privées inutilement sur les dos voûtés des misérables maliens).
5. Ils n’ont aucun programme de développement économique cohérent et clair du Mali et veulent gouverner par le mensonge, le faire semblant et le tape à l’œil.
6. Après avoir transformé leur slogan de campagne “Le Mali d’abord” à leurs “Familles d’abord” ils sont venus avec le concept pompeux d’un “Mali émergent” pour endormir les plus débiles pendant qu’ils pillent les maigres ressources du pays à la manière identique de leurs copains délinquants de Kati, bidasses fuyards des combats au nord de notre pays et pilleurs de nos douanes, impôts et trésor public.
7. Nous avons à l’œil cette nouvelle race de menteurs invétérés et bouffeurs ventrus de nos deniers publics dans des futilités d’avions, de Mercedes et motards à la con.
Donc nous ne permettrons aucun départage saignant de nos finances publiques et réclamons du travail et de la rigueur à cette bande de flambeurs dormeurs qui se la pètent à l’assemblée nationale à coup de mensonges enfantins.
Wa salam!
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