Si les quatre ministères ne sont pas les seuls importants dans le pays, ils demeurent ceux qui sont au cœur de la controverse générale. Quand ce n’est pas la justice qui est tout sauf juste et équitable, c’est l’armée qui se porte mal à cause de la mauvaise gestion. Au même moment, des réformes sont nécessaires, voire indispensables, pour des élections transparentes et crédibles afin d’éviter des crises postélectorales. Enfin, la sécurité est une soif générale dans le pays qu’il urge de satisfaire pour permettre à tous les citoyens de vaquer à leurs occupations dans la quiétude et la tranquillité. Ces ministres seront-ils à hauteur de mission pour redonner espoir à un peuple qui ne croit plus en ses dirigeants ?
Trois des quatre ministres, à savoir Malick Coulibaly, le général Ibrahim Dahirou Dembélé et Boubacar Bah dit Bill ont des préjugés favorables compte tenu de leur parcours, tandis que le Général Salif Traoré bien que compétent a encore besoin de convaincre et de rectifier certains tirs maladroits. Toutes ces personnalités méritent respect et sont désormais attendues pour satisfaire les nombreuses demandes et aspirations légitimes du peuple malien.
Malick Coulibaly, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux
Il n’est pas à sa première expérience à la tête de ce département et n’est pas non plus en terrain inconnu. En tant qu’ancien magistrat et avocat de son état. M. Coulibaly a été ministre de la justice sous la transition, bien qu’ayant travaillé dans des conditions peu orthodoxes et dans un temps relativement court, il a impliqué sa marque en imposant à la famille judiciaire plus de diligence, de rigueur et de transparence dans le traitement des dossiers. Les gens se souviennent de ses interventions auprès de la junte militaire de Kati pour libérer des innocents et pour plus de respect des Droits humains. Qui ne se rappelle pas de ses rapports en tant que président de la CNDH, fustigeant des abus de pouvoir des autorités et exigeant le respect des droits des citoyens et de la présomption d’innocence. Aujourd’hui, en lui faisant appel, c’est non seulement parce qu’il a un passé qui plaide en sa faveur, mais aussi et surtout, parce que beaucoup pensent qu’il est l’homme qu’il faut dans le contexte d’incertitude, d’anarchie, d’injustice et de peur. Il est attendu pour des réformes allant dans le sens de l’indépendance de la justice et pour redonner confiance au citoyen lambda ; mais aussi rendre la justice dans toutes les conditions de transparence et d’équité.
Général Ibrahim Dahirou Dembélé, Ministre de la Défense et des Anciens Combattants
Si sa nomination a été saluée par les hommes en uniformes, à cause de ses qualités militaires, elle a fait également l’objet de critique de la part des parents des bérets rouges disparus sous le règne de la junte militaire d’Amadou Aya Sanogo dont M. Dembélé était le Chef d’Etat-major Général. Il serait même en liberté provisoire s’esclaffent ses détracteurs. Hormis cette tache noire sur sa page blanche, Dahirou passe pour un général qui a gravi tous les échelons dans le respect des principes militaires d’où l’estime, le respect et l’admiration des soldats et même des officiers. A la tête du ministère de la Défense, dans un contexte de guerre asymétrique, il semble être le mieux indiqué pour ce poste. Maintenant, avoir un parcours militaire comme le sien est une étape, être à hauteur de mission à la tête de ce département où tout est à revoir jusque dans les moindres détails, en est une autre. Le Général Dahirou Dembélé doit non seulement remonter le moral des troupes ; mais aussi et surtout s’atteler à la formation, à l’équipement et à la gestion saine des ressources humaines et financières. Si les 22 % officiellement annoncés comme budget de la Défense sont réels, notre armée ne doit plus souffrir des maux dont elle souffre. Il est attendu du Général de mettre de l’ordre et de la discipline au sein de la grande muette et d’être enfin prêts à mourir pour la patrie.
Boubacar Alpha Bah, ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation
Il est ancien Maire de la Commune V et l’ex Président de l’Association des Municipalités du Mali, AMM. Donc, son profil est bien conforme au poste qu’il occupe, à savoir le ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation. Mais, au-delà de l’expérience du terrain, M. Bah aura de véritables défis à relever tant sur le plan administratif que politique.
Sur le plan administratif, la décentralisation doit être une réalité après plus de 20 ans de pratique. Le ministre Bah devra s’inspirer des documents élaborés par certains partis politiques sur le découpage administratif et politique, tout comme il doit consulter des experts dans le domaine, pour corriger tous les dysfonctionnements constatés et les erreurs commises par le passé. Sur le plan politique, Boubacar Bah dit Bill, en tant que 8ième vice-président du Comité Exécutif de l’Adema, donc un acteur majeur dans l’avènement de la démocratie au Mali, est censé comprendre la nécessité des réformes politiques pour éviter des crises postélectorales à répétition. Le Mali est à la traine des pays en Afrique où les élections se tiennent sans coup férir. Boubacar Bah dit Bill doit pouvoir doter le pays de structures modernes permettant d’organiser des élections transparentes, crédibles et dont les résultats ne feront pas l’objet de contestation. Pour accomplir avec brio ses missions, il doit solliciter tous les partis politiques et tous les experts dans ces domaines. Bref, sa réussite dépendra de sa capacité à rassembler tous les acteurs autour de sa vision et de ses projets.
Général Salif Traoré, ministre de la Sécurité et de la Protection Civile
Parmi les quatre ministres qui font l’objet de notre analyse, le Général Salif Traoré est le seul ancien, donc il a un bilan à défendre. Ce bilan malheureusement est en deçà des attentes des Maliens, c’est pourquoi sa reconduction dans le gouvernement a suscité beaucoup de commentaires. S’il faut reconnaitre que les résultats auxquels il est parvenu ne sont pas très fameux, comme en attestent les différentes grèves des syndicats de la police, la recrudescence du banditisme, le manque de stratégie pour éradiquer l’insécurité qui se généralise, il n’en demeure pas moins que le Général Traoré a d’énormes qualités. Pourra-t-il mettre ces qualités à la disposition du peuple pour lutter efficacement et sérieusement contre l’insécurité ? Il est un homme de terrain, un grand orateur et d’un commerce facile et accessible à tout le monde. Malheureusement, ces seules qualités ne suffisent pas au regard du phénomène d’insécurité qui devient de plus en plus récurrent. Le général doit changer de fusil d’épaule. En d’autres termes, il doit aller sur des nouvelles bases afin de corriger les erreurs du passé et envisager de nouvelles stratégies et surtout gérer avec doigté les ressources humaines et financières mises à sa disposition.
En somme, si les quatre ministres en question venaient à être à hauteur de missions, le Mali peut commencer à espérer sur une sortie de crise. Le régime pourra aussi se réconcilier avec le peuple, car les grandes attentes de la majorité des maliens sont à chercher dans ces quatre départements.
Youssouf Sissoko
Il faut un nettoyage général de la justice malienne, mettez des numéros verts à la portée des citoyens, faire des descentes sur le terrain
Si on attend rien de Tiébilé et de DICKO, mais pas de Salif non plus vous voyez ce qui s’est passé à Sébénicoro l’autre nuit les malfrats à mon avis ont fêté son retour à son poste.
Avec Salif l’insécurité s’installe durablement chez nous, les actes de banditismes et terrorismes sont quotidiens au Mali sans qu’on puisse apporte une quelconque thérapie.
Arrêtons de nous leurrer mettons en œuvre le concept de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut à bon entendeur salut!
DONC IL N’Y A NI TIÈBLÉN NI OUMAR DICKO.
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