Mali ou l’Effondrement

Une fois de plus, notre Correspondant Permanent dans la capitale française, fait parler de lui. Et pour cause, il revient à la charge en dénonçant la situation grave que vit notre pays par la faute d’apatrides de la pire espèce jamais connu dans notre histoire. D’AOK à ATT, la France et ses jeux machiavéliques, voire pernicieux contre le Mali, Mahmoud Alpha Maïga, c’est de lui qu’il s’agit dépeint le cataclysme que nous vivons en ces moments. Lisez plutôt !

Il y a lieu de fouiller Alpha Konaré avant de saisir ATT et interroger les réseaux mafieux via ONG françaises

Il en est ainsi comme il en est de l’Histoire. Un seul coup de plume, ou mieux, une seule expression peut changer la trajectoire du déroulement historique. Le retentissant titre «la révolution ratée» signé Bokari Dicko qui défiait tous les dangers en est illustration. Nous sommes juillet 2012.

Il y a lieu de fouiller Alpha Konaré avant de saisir ATT et interroger les réseaux mafieux via ONG françaises

Il y a quelques semaines, dans « Mali Demain », nous signalions l’effondrement d’un gouvernement construit sur du faire semblant et la reconduction d’une politique de tromperie depuis deux décennies au Mali. Les réactions devant l’exposé de la réalité-vérité ne pouvait qu’être timides; sinon silencieuses. Les chancelleries, elles en tiennent compte. Mais les aléatoires autorités en restent effarées. Comme d’habitude.

Origine du cataclysme

Qu’est-ce en fait que l’origine d’un tel cataclysme militaro-politique dans la pupille même d’une Afrique qui se veut grande (historiquement)?

Il y a lieu de fouiller Alpha Konaré avant de saisir ATT. Il y a lieu aussi d’interroger les réseaux mafieux via ONG françaises amoureuses invétérées d’un exotisme Sahélo-sahariens. Déjà les années 90 sont émaillées d’un flot de visites et de soutiens à «un peuple en danger». Le peuple touareg est ainsi comptabilisé entre cinq pays, et la population qui le compose est multipliée par dix: l’ordre international s’en est fait une affaire et nous voilà devant le chiffre de cinq millions sans recensement! Niger, Mali, Algérie, Burkina Faso, arrive aussi la Lybie et le tintamarre prend la route. La rébellion de 1990 déclenchée à Tin Tabaraden (Niger) et Menaka (Mali) fait vite de mettre à genoux le Mali, qui de recul en recul va essuyer sa honte historique au finish. Ce n’était point l’œuvre du peuple touareg, c’était plutôt celle des mercenaires de Khadafi formé par lui – des jeunes coupés des relations sociales du peuple touareg. Général Moussa Traoré allait faire de cela son affaire propre en tant qu’officier patriote… Mais Konaré et ses connexions socialistes en France, l’avaient taclé… déjà pour avoir dit au sommet du fameux France-Afrique aux vieux colons que «le Mali n’a de leçons à recevoir de personnes». Nous sommes à la Baule, et Traoré avait oublié que Mitterand, rancunier et pervers colonialiste n’épargnerait à personne une telle impudence. Il avait commencé par un patriote de nom haut et fort: Thomas Sankara.

L’écroulement du Mali datait de ce moment

L’écroulement du Mali datait déjà de ce moment là, préfiguré par la mise en place de mouvements rebelles, et paradoxe – soutenu d’un côté par la Lybie et de l’autre par la France via ONG et autres associations – sur base d’un système de communication et propagande nettement au dessus de moyens d’un état malien vacillant  et engoncé dans un narcissisme « démocratique ». L’axe Tripoli Bamako était d’actualité. La Lybie inonde Bamako de lieux luxueux: luxure et panades en étaient l’activité quotidienne. Les voyages de Kadhafi jusqu’à   diriger les grandes prières musulmanes à Tombouctou en faisaient le décor. ATT, culotte basse n’avait même pas droit d’y dire mot… L’argent par milliards avait décidé du sort du pouvoir en place à Bamako. Ultime honte pour un pays à l’histoire aussi dense que le Mali.

Le temps Sarkozy

Ailleurs, raccourcissons le temps, Sarkozy pour un deuxième mandat gruge Khadafi qui tombe dans le piège tendu, comme un bleu… Celui-ci n’était plus le diable, il devient fréquentable. Résultat, Bengazi est soufflé depuis Paris. Et l’idiot historique s’effondre, le Mali avec; maillon faible d’une chaîne longue et large, l’écroulement du «guide» entraîne son mendiant quotidien (le Mali).

Boutef avertissait ATT des colonnes armées

Lorsque Bouteflika, par téléphone avertissait ATT du déversement de colonnes armées sur son pays, celui-ci n’eût de réponses que «ce sont nos compatriotes, laissez-les passer…». Parce que la géographie a fait que les dites-colonnes ne pouvaient progresser que par l’Algérie ou le Niger pour atteindre le Mali. ATT, sur conseils d’AOK les recevait donc, et le plus étonnamment du monde. C’était à Takalot… avec 50 millions de Francs CFA et une cohorte d’officiers dont le commandement de la colonne avait déjà évalué les limites militaires et tactiques. Le MNLA se fait jour au contact d’AQMI, qui, une fois la mission achevée (prise de Kidal, Tombouctou et Gao) en fera des supplétifs. L’internationale djiadiste est ainsi composée sur le territoire d’un état « souverain ». Mieux formé à la guerre AQMI constitué de Ansar Dine et Mujao ne s’attadera pas à détruire et/ou chasser le MNLA, mouvement à connotation idéologique et propagandiste. Pour se cacher derrière sa honte ce groupe de pillards en errance proclame la laïcité si chère à la France.

De Juppé à Sarkozy à Fabius de Hollande, l’ignorance reste la même

De Juppé à Sarkozy à Fabius de Hollande, l’ignorance reste la même. Que l’on interroge les peuples de Gao et de Tombouctou, la réponse sera la même : Mieux les radicaux islamistes qui respectent la morale locale que les bandits et pillards constitués de surcroît de violeurs et destructeurs. J’y étais: à Gao et à Tombouctou juin, juillet 2012! Le MNLA vomit de tout le Nord du Mali reste pour la conscience collective locale une invention de la France de Sarkozy. Confère l’ouverture des chaînes de télévisions et autres radios à ses « représentants » en France audemurant incultes et menteurs, fins joueurs de naïveté européennes, rusées souris aux tours multiples. Mossa Ag Assaghid était chez moi pour son livre que j’ai rectifié avec mille râtures ; nous sommes 2003…

Description de la situation actuelle

Quant à la situation actuelle, il s’agit de revenir à ce qui se préfigurait déjà : – Que la politicienne classe de Bamako ait la pudeur de s’écarter afin de digérer sa honte ; que la transition soit menée par l’armée dans un pays en danger militaire afin que le Mali, aujourd’hui sous tutelle puisse reprendre date avec son histoire identitaire ; 2/3 d’un pays comme le Mali, occupé parce qu’abandonné, voilà qui invite chaque citoyen à la méditation.

La proclamation de l’indépendance de l’AZAWAD ne fut-elle pas faites à Paris ?

Et d’ailleurs, la proclamation de l’indépendance de l’Azawad ne fut-elle pas faite à Paris ? De quelle relation d’état à état y s’est agi là ? Imposer un dialogue avec un groupement de bandits pour une illusoire indépendance, voilà une question de fond. La France, à la cheville de cette idée discute-t-elle avec ces indépendantistes corses et basques? Puisqu’aujourd’hui l’écran de fumée se dissipe, l’incantation de l’abîme et la célébration du fétichisme politique sont devenus pour son malheur la réalité du Mali, devenu poubelle de l’Algérie qui y a déversé ce qui restait de son GIA, devenu AQMI jusqu’à la démolition de Tombouctou…

Oui, voilà le bilan d’AOK et d’ATT. Bilan qui formule la présence et la «légitimation» des nazis de l’Islam sur le sol malien aujourd’hui terre d’individus venus d’aussi loin que l’Asie et le Maghreb.

Mahmoud Alpha Maïga, CP à Paris

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