Première de genre depuis sa prise de fonction, le premier ministre de la transition, Moctar Ouane, a rencontré, hier mercredi 10 février, la classe politique pour se concerter autour de l’épineuse question des reformes politiques et institutionnelles au Centre international de conférence de Bamako.
– maliweb.net -La tempête du front social résolue avec un accord trouvé avec la centrale syndicale de l’UNTM et les enseignants qui avaient entamé la semaine dernière avec des arrêts de cours, le chef du gouvernement de la Transition se tourne désormais vers la classe politique pour décrisper le climat politique. Les politiques évincés lors de la mise en place des trois organes de la transition font l’objet aujourd’hui d’une attention des autorités de la transition. Après le ministre de l’Administration, c’était le tour du chef du gouvernement de s’entretenir avec la classe politique sur les réformes politiques et institutionnelles.
Cette question au cœur de tous les débats politiques est un pilier de réussir cette transition. Hier mercredi, le premier ministre a usé de ses atouts diplomatiques et son statut de personnalité neutre, puis qu’il n’appartient à aucun parti politique, pour rassembler toutes les obédiences confondues de la classe politique autour de lui. « Je me réjouis de votre présence à cette rencontre de prise de contact à une si grande échelle…j’ai toujours maintenu les échanges avec la plupart d’entre vous, même dans un cadre plus restreint », a-t-il déclaré dans son mot introductif.
Pour lui, la classe politique joue un rôle important dans la promotion de la jeune démocratie malienne et une place centrale dans les réformes politiques et institutionnelles. Celles-ci, a-t-il dit, ne sont pas le fait d’un effet de mode, mais une nécessité en raison de l’obsolescence qu’ils observent dans leurs pratiques de tous les jours. Ainsi, le chef du gouvernement de la transition a pointé du doigt les limites des textes qui gouvernent le Mali ainsi que les menaces qui pèsent sur les vertus qui guidaient les relations sociales. En s’interrogeant que faut-il surtout faire pour que les générations montantes soient fières de l’héritage, Moctar Ouane s’est engagé à trouver des réponses dans les prochaines questions qui divisent.
Il a indiqué que cette première rencontre est de faire le point de l’achèvement de la mise en place de l’architecture institutionnelle de la transition avec l’installation du Conseil national de la Transition. Ainsi, il a informé que son gouvernement se présentera devant cet organe législatif de la transition le 19 février 2021 prochain pour présenter « le Plan d’action du Gouvernement de la Transition (PAGT). Ce CNT qui remplace aujourd’hui une Assemblée nationale issue des suffrages universels est contestée par la classe politique qui ne cesse de réclamer sa dissolution. Malgré tout, le chef du gouvernement a insisté sur un apport de la classe politique. « Une transition réussie signifie un climat politique apaisé, un environnement social serein, une économie qui se développe et un pays qui gagne », a-t-il souligné.
Plusieurs interventions au sein de la classe politique ont insisté sur des réformes politiques inclusives. La question de la création d’un organe unique chargé de l’organisation du processus des électorale a été largement évoqué. Le dernier ministre affaires étrangères d’IBK, Tiébilé Dramé a, pour sa part, insisté sur la mise en œuvre des recommandations du Dialogue national inclusif. L’une des recommandations phare du DNI prévoit la relecture de l’accord d’Alger.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net