Jusqu’à présent, le camp du vainqueur de fait de l’élection présidentielle au Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, se refusait à tout commentaire sur la visite de Soumaïla Cissé, lundi soir, et sur la reconnaissance par celui-ci de sa défaite. A la suite de la conférence de presse que le candidat malheureux a donnée à la mi-journée, ce mardi 13 août, le porte-parole d’IBK a livré la première réaction au micro de RFI. Il salue « un beau geste républicain » et dit attendre des résultats officiels « probablement dans les heures qui viennent ».
Mahamadou Camara, porte-parole d’Ibrahim Boubacar Keïta, est d’abord revenu sur les circonstances de la rencontre de ce lundi 12 août, dans la soirée, entre Soumaïla Cissé et Ibrahim Boubacar Keïta. Une rencontre « assez cordiale » qui s’est tenue « aux alentours de 20h45 » et « au cours de laquelle Soumaïla Cissé a félicité le président IBK pour son élection », rapporte Mahamadou Camara au micro de RFI.
Un geste « qui honore le Mali »
« Je pense que c’était un beau symbole, dans la mesure où il aurait pu se contenter d’appeler. Non, il a préféré venir rendre visite à son grand frère, et il l’a fait accompagné de sa famille, ce qui témoigne d’une réelle volonté d’apaisement », souligne le porte-parole d’Ibrahim Boubacar Keïta. « Je dirai que c’est un beau geste républicain, un geste qu’il faut saluer. Un geste qui honore le candidat Cissé, mais qui honore aussi le Mali. »
Pour le porte-parole d’IBK, « c’est avant tout une victoire pour le Mali que le processus électoral se soit passé de cette manière-là. » Il n’a par ailleurs pas souhaité faire plus de commentaires. « Maintenant nous attendons les annonces officielles, qui seront annoncées par le ministère, probablement dans les heures qui viennent », a-t-il précisé.
Un «geste» salué par des alliés de Soumaïla Cissé
Modibo Sidibé, un allié d’Ibrahim Boubacar Traoré, qui était arrivé quatrième position lors du premier tour et avait appelé a voter Soumaïla Cissé au second, a également salué le « geste républicain » de son candidat, qui a reconnu sa défaite. Au micro de RFI, il souhaite également « beaucoup de courage » à Ibrahim Boubacar Keïta. « Il faut que la classe politique malienne puisse porter des réponses rassurantes, et le geste de Soumaïla Cissé fait partie de ces réponses », juge-t-il. Formulant le voeu que le « peuple puisse retrouver la sérénité », il insiste : cela « ne signifie pas que nous devons être du même bord. L’opposition fait également partie de la démocratie. »
« Un renforcement de la démocratisation dans nos pays »
L’ancien ministre mauritanien Ahmedou Ould Abdallah, chef de la mission de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), présente au Mali pour la période électorale a également salué « un très beau geste ». Pour lui, « c’est quelque chose qui renforce la tolérance politique et la démocratisation dans nos pays. Pas seulement au Mali, mais dans notre région, c’est le début d’élections qui se terminent non pas dans les violences, comme on l’a vue en 2007 au Kenya, non pas dans la contestation continue, mais dans la reconnaissance d’un résultat. »
Par RFI