Madani Tall, président de l’ADM : “Quiconque s’oppose à l’Etat de droit rendra compte à nos enfants”

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Quiconque s’oppose à l’Etat de droit sera tenu pour responsable du danger qu’il fait courir à nos enfants. C’est là la conviction du président de l’ADM, Madani Amadou Tall exprimée dans une contribution qu’il nous a fait parvenir.

 

Madani Tall

Seul le peuple souverain et particulièrement la jeunesse malienne en s’élevant au-dessus des clivages pourra reconstruire la fabrique sociale du Mali et devenir la tour de contrôle, garantissant notre démocratie et notre souveraineté nationale.

Il est inadmissible, par haine d’un président si décrié soit-il mais sur le départ, que l’on cautionne la destruction de notre démocratie et de nos institutions, la division de notre pays, la désintégration de notre économie et de notre armée, projetant ainsi une image médiocre au reste du monde, qui nous respectait.

Quiconque s’oppose à l’Etat de droit sera tenu pour responsable du danger qu’il fait courir à nos enfants. Alors que les soldats veulent revenir dans la République, voici que certains sachant qu’ils ne peuvent émerger hors du chaos, sont en train de concocter de nouvelles causes de troubles. Or, il n’est pas à exclure qu’ils soient même à l’origine du chaos actuel.

Mais ce que le capitaine Sanogo, leader de la junte, doit savoir est que si Dioncounda Traoré, président de la transition ne signe pas la loi d’amnistie, elle ne sera pas promulguée. Alors, aujourd’hui plus que tout le monde la junte a intérêt à ce que le président Traoré soit en bonne santé. Pourtant, cette loi ne protègera personne du TPI s’il y a d’autres exactions !

Or, la junte n’existe plus, car sa dissolution est consubstantielle à la loi d’amnistie. Le temps est venu de le déclarer officiellement et laisser la Cédéao sécuriser la transition. Peu importe si les mutins s’arrogent des privilèges non mérités, puisque c’est le prix à payer, mais attention, la patience du peuple a des limites et à trop tirer sur la corde on fini par la casser !

Quant au Premier ministre désigné par la junte sans feuille de route réelle, il doit se souvenir que quels que soient ses pleins pouvoirs, il n’est pas élu mais nommé. En cela, il ne peut se soustraire au contrôle de l’Assemblée nationale, devant laquelle il est comptable, puisque nous sommes dans l’ordre constitutionnel.

A moins que l’on confonde pleins pouvoirs avec le pouvoir dictatorial, il doit présenter son Programme de travail gouvernemental devant le Parlement qui reste le représentant légitime du peuple. Il ne dispose pas d’un blanc-seing pour diriger le Mali, et nul n’en disposera. Il est temps que les choses rentrent dans l’ordre.

De même, le gouvernement, doit impérativement laisser les démarches politiques pour se concentrer sur la résolution du conflit au nord et au désastre humanitaire qui en découle. Si le dialogue, n’y suffit pas, nos soldats avec l’appui de la Cédéao doivent aller au front, là où se trouve leur place.

Le gouvernement a également intérêt à se concentrer sur la préparation d’un fichier biométrique fiable pour des élections crédibles dans les délais prescrits, qui ne sauraient avoir lieu sans la participation de tous les fils du Mali, de Kéniégoué à Tessalit. Car cette transition n’est pas là pour s’implanter.

L’histoire du Mali tiendra rigueur à cette équipe dont certains sont membres de la junte qui a mis notre pays à genou si elle a l’intention de faire de l’Etat un clan ou un instrument contre une classe politique qui quels que soient les reproches, souvent fondés, à son égard, s’est battue pour instaurer une démocratie de référence.

Et personne ne doit oublier que le rôle de la Cédéao n’est pas de trouver des solutions à notre place, mais de nous accompagner. Maintenant, il est temps que les solutions maliennes entrent en jeu, car sinon après les voyages Bamako-Kati, nous allons assister aux Ouaga-Abidjan, or le Mali reste une nation souveraine.

Pour conclure, nous avons condamné avec la plus grande vigueur la tentative de lynchage lâche de la première institution du Mali en la personne du président Dioncounda Traoré. Le temps nous dira si elle a bénéficié de complicités inavouables.

De même, notre parti et moi-même condamnons les actes d’intimidations commis à l’endroit de la presse malienne qui demeure l’un des garants de notre liberté à tous et dénonçons l’arrestation de mes aînés Birama Fall et Saouti Haïdara.

Ceux qui veulent martyriser, humilier et museler le peuple peuvent le faire un certain temps, mais le destin des hommes appartient à Dieu Seul.

Madani Tall

 

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4 COMMENTAIRES

  1. Madani Tall je te lisai bcp, mais ici reconnais que tu dérapes. Dis moi en quoi la démocratie du Mali était une démocratie de référence. Pourquoi les soits-disantes forces vives de la nation n’ont pas trouvée un moyen légale, plus éloquante et respectable de stopper ATT et son clan. Ceci dit notre démocartie n’était pas une réference sinon elle n’allait pas fondu à la manière d’une boule de neige sous la Glace.

    CommenT qualifie le soit disant consensus à ATT et aux politiciens tordus. L’homme Africain, surtout scolarisé échoue chaque fois de rentrer dans l’histoire en acceptant de rentrer dans l’histoire. Oui nous sommes en démocratie mes tes propos ici ont besoin d’être revisé. La solution la plus meileure serait que tous ces politiciens qui servient sous Alpha et ATT et qui son leader de regroupement de camarades appélé parti politique au Mali rendent le tablier, ou du moins accepte de prendre le back seat pour enfin laissé ce pays décollé. Certaines choses essentielles à la démocratie m’ont été prises en compte après Mars 91. De grâce, acceptons cet état de fait pour corrigé un minimum de fautes, c’est ainsi que notre démocratie gradira.

    Tu n’as absolument rien à dire de la transition.

  2. Tout Etat est par définition en dernière analyse, un Etat de droit.
    A droit antique, l’Etat antique, à droit féodal, l’Etat féodal, à droit bourgeois, l’Etat bourgeois mercantile, colonial, impérialiste ; à droit néocolonial, l’Etat néocolonial fantoche aux mains de la bourgeoisie bureaucratico-compradore ou islamo-intégriste.
    Attention à ne pas transférer de façon acritique et mécanique des concepts creux et d’élaboration exogène occidentale.
    La seule façon vraie de préserver l’avenir de nos enfants et de la jeunesse d’Afrique et du Mali, c’est de sortir du néocolonialisme où nous enfoncent la bourgeoisie corrompue malienne et les satrapes de la CEDEAO.

  3. C’est vraiment ridicule. Il est grand temps qu’on se dit la vérité, au moment de la dite agression il y avait bel et bien des reporteurs de la télévision nationale (ORTM) et la presse gouvernementale (l’Essor) qui se trouvaient à l’intérieur même du palais présidentielle, alors ou sont les vidéos et photos des manifestants en train d’agresser monsieur les reporteurs? En plus, il n’est un secret pour personne qu’il y a des caméras dans les couloirs et bureaux du palais, et pire encore Koulouba a une vue sur toute Bamako, pour ceux qui ne savent pas encore tous les endroits stratégique de Bamako sont truffés de camera et l’un des plus flagrant de ses supers camera se trouve au moment où j’écris encore au beau milieu du pont des martyrs accroché au poteau électrique. Et tous les alentours de Koulouba sont aussi truffés de camera, d’ailleurs c’est ce qui a permis la fuite clandestine de ATT.
    Alors de grâce, si c’est les auteurs de l’agression qu’ont cherchent vraiment, il faut visionner les cassettes vidéos des surveillances, et l’arrêt des commanditaires ne sera plus qu’un jeu d’enfant.
    Et bien si c’est les coupables qu’ont cherchent je dis ATTENTION, les gros morceaux risquent de saler encore plus la note.
    A bon entendeur….

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