La situation présente au Mali est inédite, à tel enseigne que même le vocabulaire courant ne saurait fidèlement rendre compte de cette réalité. Une problématique sémantique serait elle entrain de nouer l’histoire à l’envers ?
La question n’est pas banale. Si la chose se produisait dans un pays qui a bon usage de sa langue nationale, on lui aurait trouvé un concept nouveau, voire un néologisme, pour le signifier. Pour le malheur des Maliens qui, à l’officiel, opèrent avec une langue étrangère, en l’occurrence la langue française, il ne vient à l’esprit d’aucun analyste, d’aucun commentateur, encore moins de nos porteurs de diplômes, plus ou moins bons élèves, apprentis doués dans la redite et le commentaire, de remettre, à l’occasion, de l’ordre dans la pensée active pour produire une science, ou tant soit peu une intelligence, de la dynamique historique originale que nous vivons, jamais et nulle part vue ailleurs. Ici, les mots qui ne conviennent pas deviennent des pièges à l’esprit, des éléments déformants d’une réalité différente des mensurations de corsage qu’on lui impose.
Il faut que soit compris, dans cette spéculation à tout vent, que nous ne sommes pas au Mali dans un processus transitoire ordinaire. Nous avons tous appris que les changements politiques ont lieu soit par le mode de retouches plus ou moins significatives, appelé Réforme, qui ne remet pas en cause le régime en place ; soit par une remise en question profonde de la gouvernance caractérisée par une rupture radicale et brutale d’avec le système ancien, appelée Révolution.
Or, voilà qu’au Mali se dessine un troisième cas de figure qui n’est justement ni réforme ni révolution à proprement parler, mais une dynamique alternative qui s’inscrit dans un changement qui se veut une remise à plat de la donne, balayant l’ordre ancien et ses excès, sans pour autant démolir les fondements institutionnels qui l’ont engendré. C’est la “Pérévolution“. Il faut reconnaître que cette fronde “anti-régime” de militaires qui déposent le Président coupable de dérives et d’exaspération, et qui veulent refonder le projet démocratique, a beaucoup de similitude avec le coup d’Etat, militaire lui aussi, survenu au Portugal contre le dictature de Salazar, en 1974, appelé : « Révolution des œillets ».
La comparaison est édifiante. C’était un mouvement d’officiers subalternes, comme au Mali, dirigé par un Capitaine, comme au Mali, avec un leader, Carvalho (Otelo Saraiva de Carvalho) comme Sanogo (Amadou Haya Sanogo), renversement acclamé par les forces vives dans les deux cas et combattu par les fossoyeurs de la Nation. Au Portugal, arriéré à l’époque, le peuple et l’armée portaient la douleur de « l’échec de la guerre coloniale et les sacrifices humains, coup d’Etat soutenu par le peuple qui provoque une révolution qui va durer deux ans et changer les structures de la nation, politiquement, économiquement, socialement et culturellement » (source Wikipédia). Et, comme au Mali d’aujourd’hui également, la guerre “re-coloniale” est celle que vous savez, qui a coûté des massacres de soldats par une pseudo-rébellion, avec la complicité active d’un pouvoir hypocrite qui a dépouillé l’armée nationale, écarté ou éliminé des officiers de valeur dans des circonstances non élucidées, jouant son va tout pour distraire et se maintenir par tous les moyens. A Lisbonne, en avril 1974, comme à Bamako, en mars 2012, c’est le printemps des quêtes démocratiques. Alors, faut-il croire que les “coups d’Etat”, dans les mêmes conditions, sont faits par des anges en Europe (au Portugal, en Grèce), et en Afrique par des diables, ou des pouilleux ? On dira que ce n’est pas la même époque… alors, que dire donc du coup de force en Russie qui a porté Eltsine au Kremlin ?
La révolution au Mali est donc une révolution singulière, que l’on pourrait appeler la “Révolution des haricots”, car elle n’est pas un coup d’Etat classique, mais il s’agit d’une insurrection atypique qui commence par la révolte des femmes des camps et des familles endeuillées et finit par un changement de fusil d’épaule. Loin de moi l’idée d’y voir une farce, malgré son mode opératoire qui n’a pas privé les Wangrins chagrins de sarcasmes. On a entendu des termes durs : « coup d’Etat de quartier » ; « … d’un archaïsme inouï ». A ces dénigrements gratuits, répond la dérision collective propre à la Nation malienne qui fait des haricots le dénominateur commun de nos alliances pour la paix sociale.
La Révolution des haricots, notre « Pérévolution », n’est ni une révolution de palais, que s’autorisent généralement des membres du sérail, ni une révolution de travers. La pérévolution démocratique est un processus majeur, vital, de transformation structurelle progressive, mais résolue, né d’une situation révolutionnaire, mais marqué par l’absence d’une direction politique aux commandes avec les répondants de la légitimité populaire pour en imposer. C’est un cas de figure où le processus révolutionnaire est le plus souvent récupéré par des audacieux, des groupes opportunistes avec des convictions terre à terre, une utopie inspirée du folklore et des ambitions personnelles, qui ont très peu souci de la cause démocratique en jeu. L’histoire n’a presque pas d’exemple de réussite en la matière. C’est pourquoi cette expérience malienne comporte un enjeu historique. Le sait-on ?
Il sied d’abord, qu’en dehors des élucubrations intellectuelles qui prolifèrent, sans arriver à distinguer l’essence du défi à notre Nation, que nous convenions tous de simples logiques séant à tout bien pensant. Tous les Maliens perçoivent l’abîme dans lequel notre pays se trouve. Est-il juste de faire endosser la responsabilité d’une telle déchéance à l’ex-Président, tout seul ? Certainement pas. Mais, quelle que soit la part effective qui lui est imputable, l’opinion malienne se trouve divisée entre quatre groupes distincts :
- les inconditionnels (famille présidentielle, alliés objectifs et subjectifs) ;
- les opportunistes (profiteurs sans foi ni loi, en embuscade de tout nouveau régime) ;
- les personnes physiques et morales lésées (victimes du pouvoir et de ses sbires) ; et
- la grande masse des laissés-pour-compte (les populations médusées et abusées).
Les acteurs du groupe 2 sont ambivalents. Ce sont des spécialistes du retournement de veste qui, pour la plupart, choisissent toujours le côté où penche la balance. Ceux des groupes 3 et 4 forment une grande réserve hétérogène, où d’aucuns en ont plutôt après l’entourage, les zélateurs, et non le Chef, qu’ils déchargent volontiers. C’est cette masse de frustrations cumulée qui est aujourd’hui la base sociale, et la caution populaire, de l’action du CNRDRE. C’est eux qui sont les alliés naturels des rares patriotes qui ont eu le courage, en son temps, de dénoncer les violations du droit par les détenteurs de l’autorité, les fautes de responsabilité des élus corrompus, les abus de fonction et de pouvoir des apparatchiks, et les comportements antidémocratiques de l’establishment. Je ne compte pas ceux qui restent indifférents, ou sceptiques à tout, car ils ne sont que des suppôts honteux de la réaction.
La spécificité malienne, c’est que dans les coups d’Etat “normaux”, pour ainsi dire, les acteurs ont leur plan de gestion qui ne s’accommode d’aucune intrusion contradictoire, et ne souffre aucune injonction. Même dans le dernier coup d’Etat au Niger, condamné par principe, non par la France, mais agréé par les mêmes, l’Armée a eu les coudées franches pour fixer le cap et déterminer la cadence. Elle a parfaitement rempli son contrat, sans pression extérieure apparente. Le CNRDRE n’est nullement dans ce schéma du coup préparé. Il s’est agi de la destitution d’un Président décrié pour sa duplicité, jamais inquiété pour ses forfaits, parce que l’Assemblée Nationale, en faire valoir, s’est montrée incapable de secréter la Haute Cour de Justice qui aurait dû connaître des forfaitures à sa charge impliquant sa mise en accusation. A l’absence d’une procédure légale “d’impeachment” (déposition) applicable, le premier magistrat incriminé se trouve inamovible face à un peuple trahi par la connivence de ses représentants, et qui n’a aucun autre recours sinon le seul arbitrage légitime de son Armée ; légitime, assurément, parce que bénéficiant d’une caution populaire manifeste. Et, c’est ce qui a sauvé le Mali et le peuple malien.
La riposte, sans sommation, de l’Armée, affligée, au catégorique refus de dialogue de son Chef suprême n’a rien de la chose préméditée. Ce qui aurait dû être un crédit en soi, l’assurance que ce pronunciamiento n’est qu’un volte face d’honneur, de circonstance, qui n’a rien d’une volonté délibérée d’empiètement sur la vie institutionnelle, de conquête, ou de confiscation, du pouvoir. Tout observateur non partisan en conviendrait aisément. Mais, pourquoi notre Révolution des haricots est elle boudée et condamnée avec tant d’acharnement et de véhémence par certains ? Suivez mon regard. La raison est simple, mais inavouable à double titre.
D’une part, il y a ceux qui, traînant des casseroles, ont été apeurés par les propos tranchants du Capitaine Sanogo sur la justice à rendre au peuple malien, victime de l’association de malfaiteurs, de malpropres, qui a fourré le pays dans le précipice. Ils craignent l’épée du justicier qui les viserait, car devant à terme rendre compte. Réflexe de survie, d’autoconservation dira-t-on. Pour autant, ils ont tort, car la solution raisonnable n’est pas de mettre le feu au pays. Nous avons des ressources d’imagination pour gérer et nous pardonner, nous réconcilier, dans la vérité, si chacun acceptait de reconnaître sa part dans la faute collective. Le meilleur chez nous, c’est ce faisceau de liens sociaux étroits qui nous unit, qui tisse entre nous des parentés en tout genre, et qui par ses obligeances est la clé du dépassement de soi, sans passion.
D’autre part, il y a plus grave en dessous : un complot ourdi contre le Mali, avec la caution de son Président. Le débarquement inattendu de la garnison de Kati sur la scène a pu déjouer un plan démoniaque de « guerre communautaire » que préparaient le régime et ses complices intérieurs et extérieurs, en vue de faire main basse sur le Mali, et comment ? avec la bénédiction du gouvernement Sarkozy, chacun y allant de ses calculs d’intérêts. Cette félonie, mettant en jeu des milices, initiées et bien armées, appuyées par des mercenaires et bandits à la solde, conspirait un génocide idiot d’hégémonie ethnique et religieuse, afin d’assurer la réduction de l’Armée et sa prise de contrôle par un nettoyage sélectif, avec des listes de figures civiles et militaires influentes à éliminer. Le projet, des plus sanguinaires, est appuyé par ceux qui ont tramé pareil au Rwanda. Combien d’esprits retors se sont laissés prendre à ce dessein diabolique ? La réaction suivie de certaines personnes, visiblement enrôlées, prouve que l’affrontement suicidaire n’est toujours pas abandonné, et demeure encore à l’ordre du jour. Le temps des complexes de supériorité est bel et bien derrière nous. Ceux qui croient qu’ils sont faits pour régner devraient revenir de leurs illusions cavalières. La valeur de toute personne se détermine à son travail, à son œuvre, à son mérite, et non par un héritage quelconque. Bêtise humaine, quand tu nous tiens ! De grâce, sachons raison garder. Le déluge ne laissera que l’amertume derrière lui. Il y a des choses que le bon Dieu lui-même ne saurait accepter. Faisons donc preuve de sagesse et surtout d’intelligence.
La France, les Etats-Unis et la Grande Bretagne ont intimé à tous leurs ressortissants de quitter, car ils savent parfaitement que le pire de ce complot est à venir ; la preuve qu’ils sont bien au courant et même participent à la mise en œuvre du projet génocidaire qui dépasse le simple objectif d’élimination du CNRDRE, seul garant aujourd’hui de la paix civile. Nul ne viendra avec ses biens mal acquis imposer quoi que ce soit aux Maliens. A y voir clair, l’action spectaculaire des bérets rouges n’est qu’un coup de semonce, une ouverture de bal, car d’autres coups sont “en attente”, notamment des colonnes subversives en formation dans des pays voisins. Les puissances qui actionnent les Chefs d’Etat de la CEDEAO cherchent juste un prétexte pour justifier leur ingérence, infiltrer des mercenaires qui nous ressemblent pour la sale besogne, et, à défaut, tenter d’imposer une formule sous la couverture fallacieuse de l’ONU. Les Maliens demandeurs d’intervention étrangère ne savent pas qu’ils appellent l’enfer au secours, pour se sortir du feu que nous pouvons éteindre nous mêmes. Ils vont comprendre ce jour, si cela arrivait, mais trop tard, ce à quoi ils ont contribué par leur bêtise innommable, car nous en ferons tous les frais, puisque l’étranger n’a cure de respecter quoi que ce soit. Rappelez-vous, combien de Libyens sont morts sous les bombes “amies” censées les libérer ? Le Mali souffre de l’indignité de sa plèbe.
La baraka du Mali a mis en échec, ce 22 mars, cette haute trahison, véritable crime contre la Nation, dont les groupes de sédition au Nord (rebelles et extrémistes, terroristes et narcotrafiquants) mis en place et financés par les puissances occidentales ne sont que des instruments de manipulation. Pour ceux qui douterait de la véracité de ces révélations, remémorez-vous les morts mystérieuses de certains officiers de valeur, des patriotes qui n’auraient jamais permis de voir le sommet de l’Etat dans la complaisance de cette infamie de la rébellion sur le sol national, et qui avaient une autorité reconnue pour s’opposer à la supercherie du chef suprême des Armées, le dénoncer, voire le démettre. Rappelez-vous également les mises à mort programmées de nos soldats trahis, d’abord, à Abéibara et, dernièrement, à Aguel Hock. Et, comme pour corroborer le complot, la chose se passe exactement de la même manière au Yémen, où des troupes de l’Armée yéménite, à court, et privées, de munitions, sont livrées au massacre d’assaillants se réclamant d’Al Qaeda. Les mêmes auteurs produisent indubitablement les mêmes méfaits. Des soldats maliens prisonniers, aussi, ont été surpris de badineries de potes au téléphone entre l’ex-Chef de l’Etat et le chef rebelle, Bahanga, qui les détenait. De quoi accréditer la rumeur de l’altercation téléphonique qu’il eut, a-t-on dit, avec le Capitaine Sékou Traoré, sauvagement abattu avec ses hommes pour les réduire au silence. Vous croyez que le Général qu’il est, ignorait le risque encouru à recevoir des forces apatrides, non alliées, avec leurs armes, dans le pays ? Pourquoi donc l’a-t-il sciemment autorisé ? Par mégarde, imprudence, crédulité ? Rien de tout cela. Ma vérité, c’est la solution du pire qui a été concoctée en intelligence avec l’étranger. Si tous ces indices vous paraissent des affabulations, ou insuffisants, alors, peine perdue. La mauvaise foi est patente.
On peut se demander à juste titre pourquoi l’homme, tout fourbe notoire qu’il soit, verserait dans une telle machination scélérate ? D’abord, parce qu’inculte de son état, dans son délire d’une politique ethnico-régionaliste criarde, qu’il pensait pourtant subtile et géniale, il a été encouragé par des collaborateurs de la droite française, dont des ministres qui prônent d’absurdes thèses de supériorité raciale, de civilisation supérieure, et qui incitent ainsi des sots à se coaliser contre les majorités sédentaires noires, obstacle démographique à leur tentative de confiscation discriminatoire et féodale du pouvoir et de la démocratie. On se convainc qu’on peut éliminer autant qu’il faut pour inverser le rapport. Ignorance de l’histoire que cette gangrène qui ronge des esprits tordus, bien malins. Des bornés, habilement beurrés, bernés tout autant, allaient tardivement se rendre compte qu’ils se sont faits affreusement avoir, contribuant à détruire la Nation et ses fondements de paix. Les cercles colonialistes nostalgiques du gouvernement de l’hexagone, eux, y trouvaient leur compte, dans un tour de récupération de l’espace sahélo-saharien, caressée depuis l’époque coloniale, et qui va procurer une position stratégique aux mêmes envahisseurs de la Libye pour abattre le régime algérien, qui a su résister jusque là, et dont le FMI convoite, publiquement depuis, les 180 milliards d’euros de réserve au profit des économies européennes en crise durable ; c’est le jackpot, en somme.
L’Algérie, nul besoin de le certifier, se perdra au jeu de l’abandon de sa solidarité avec le Mali, dont le Nord est, à n’en pas douter, un talon d’Achille pour tous. Car, après l’Afghanistan, c’est là que les puissances coalisées veulent transplanter le conflit insensé avec leurs serviteurs et alliés d’Al Qaeda, et tous ces groupes qu’ils créent ici et là, pour semer le trouble : Ansar Edine, Mujuao, Boco Haram, qui font toujours plus de dégât en terres d’Islam qu’en Europe et en Amérique, comme s’ils ne savaient pas qui fait Satan, et où il niche. Curieux abandon de foi, et surtout d’ennemi. La prise d’otages manigancée n’est qu’un mode camouflé de financement et de maintien de ces groupes à leur service. On parle déjà d’afflux de personnel, qui n’ont plus de combat à gagner chez eux, au Maghreb, au Pakistan, où tout va bien, qui viennent à la soupe généreuse des rançons versées, du moment qu’il y a du bon air au Mali et des plaisirs sataniques à s’offrir. Drôles de Jihadistes. Boco Haram, qui en a « contre les Occidentaux », est invité chez nous (par qui ?) à leur recherche ? Ils dépassent le Niger entier, avec autant de cibles, pour venir les dénicher ici, foyer millénaire de l’Islam noir. Arrêtez vos bêtises, messieurs, personne n’est dupe.
L’Afrique noire, désormais, aura droit à sa part de bombes partout, d’attentats au quotidien, de bibliothèques historiques incendiées, de vestiges islamiques détruits, d’affrontement des chapelles. Pour crédibiliser la chose, on rappelle l’histoire montée du jeune nigérian, noir bien sûr, accusé d’attentat sur une ligne. Donc les Noirs sont dans le coup terroriste. Tout comme ils ont volontairement fait piller le musée de Bagdad, sans que l’Unesco ne bronche, ils chercheront à sauter soit la mosquée de Djingareïber, le tombeau des Askias, ou tout autre symbole de notre héritage arabo-islamique. Déjà les profanations ont commencé à Tombouctou. Ce qui est lamentable, c’est que ces crétins croient vraiment nous rendre service, en nous libérant de “fantasmagories” communautaires, et de dogmes aliénants. Mon Dieu !
Il nous faut justement alerter les opinions occidentales de ces dérives et pervertissements de la gestion miliaire et sécuritaire que leurs dirigeants veulent poursuivre après Georges Bush qui l’a enfanté, et qui consiste à abattre l’Islam par la main de prétendus fanatiques musulmans, habilement manipulés. Toute destruction programmée du patrimoine islamique à Tombouctou, à Gao et ailleurs, est de leur fait. C’est eux les commanditaires, les tireurs de ficelles. Et, ils en répondront un jour devant l’histoire.
En attendant ces jours sombres, il est une félicité divine pour le Mali et ses lieux saints que le candidat socialiste sorte victorieux de l’élection présidentielle française. Il faut espérer que Monsieur François Hollande, plus équilibré, plus mesuré, ne se laisse convaincre au G8 de continuer cette sordide politique hasardeuse de croisade inepte qui, de toute façon, est vouée à l’échec. Il doit éviter de devenir le Barack Obama, dénudé, piégé par Bush, obligé, contre sa philosophie politique et ses valeurs, mais aussi ses promesses aux Américains, de gérer et d’assumer les dérives de son prédécesseur. Il ne serait pas étonnant que ce dernier se fasse aujourd’hui viré pour ces ambigüités traînées dans la compromission. Mais que prépare-t-on contre le Mali, d’ici le 15 mai ? Soyons vigilants, et au delà.
La France, sans prétention à le dire, a des traditions qui ont été, ces derniers temps, heurtées et reniées ; et leur abandon par les forces de gauche, par les socialistes, au profit des illusions de l’hégémonie néolibérale, à la Tony Blair, ou de “l’Afrique à Papa”, aura un coût dont il faut espérer que l’intelligence du nouveau Président fera l’économie, pour le bien de son pays et de son mandat, et le salut de l’Afrique et de ses populations.
Mohamed Coulibaly
Ingénieur, Bamako