Hier lundi 12 novembre, s’est tenue au Centre international de conférences de Bamako (CICB), l’audience solennelle de rentrée des cours et tribunaux 2012-2013 sur le thème : “L’ordre et la liberté dans un Etat démocratique”. La cérémonie était présidée par le président de la République, président du Conseil supérieur de la magistrature.
La présente rentrée judiciaire s’ouvre dans des conditions dramatiques, humiliantes caractérisées par l’occupation des 2/3 de notre pays par des groupes terroristes sans foi, ni loi, exerçant la terreur sur des populations paisibles, leur imposant une charia avec son corolaire d’amputations, de lapidations et de toutes sortes de violations des droits humains. Dans l’état présent du monde, le thème de la rentrée judiciaire 2012-2013, peut paraitre s’imposer de lui-même, tant il est vrai que les deux concepts qu’il comporte, à savoir ordre et liberté, résument le problème crucial du temps.
Prenant la parole en premier, le président de la Cour suprême du Mali, Nouhou Tapily d’affirmer que la liberté n’aurait de sens et d’intérêt que, si elle est encadrée. En effet, si chacun doit exercer sa ou ses libertés sans limitations, il est évident que s’installerait l’anarchie. Le cadre idéal de l’exercice des libertés est, sans nul doute, l’ordre. Les deux concepts apparaissent comme un tout. Mieux, ils concourent à l’instauration des valeurs démocratiques et préservent la paix et la quiétude. Selon lui, une société dans laquelle cette corrélation entre ordre et liberté n’est pas assurée, ne saurait prospérer. L’ensemble des acteurs de l’Etat, doivent se convaincre de cette vérité et œuvrer à sa réalisation. Tout Etat moderne en général et l’Etat démocratique en particulier, se construit dans cette dynamique “En dépit des convulsions sécuritaires et institutionnelles que notre pays traverse depuis plusieurs mois, toutes nos actions doivent s’inscrire dans l’idéal de concilier l’ordre et la liberté au sein d’un Etat démocratique”.
En présentant le thème, le rapporteur Demba Tall, juge au Tribunal Administratif de Bamako a indiqué que pour la préservation des acquis démocratiques, il est indispensable d’améliorer à tous les niveaux, l’enseignement de l’éducation civique et morale. Or, s’il y a un droit qu’on doit se refuser volontairement, c’est bien le droit à l’incivisme. De même les autorités chargées du maintien de l’ordre doivent veiller à une application saine de la loi et la répression de tout comportement de nature à porter atteinte à l’intérêt général.
Car la consolidation de la démocratie dans les Etats passe nécessairement par l’accroissement de la protection des libertés le maintien de l’ordre et le renforcement du pouvoir judiciaire. La solution pourrait être de protéger les libertés publiques sans entamer l’efficacité des mesures tendant à maintenir l’ordre public.
En somme, il appartient aux autorités de prendre leur responsabilité en mettant tout en œuvre pour faire respecter l’ordre sur l’ensemble du territoire et faire comprendre aux fauteurs de trouble que la démocratie ne rime pas avec l’anarchie sinon le désordre.
Le Procureur général près la Cour suprême, Mamadou Boiré a requis que sans sacrifier les droits et libertés sur l’autel de l’ordre public et sans, non plus, prêcher le désordre et l’anarchie sous le prétexte d’exercice des droits et libertés, il s’agit pour le Mali de combiner les différents systèmes de contrôle en se donnant, comme repères, les règles de l’Etat de droit et de démocratie. Cela n’est pas au dessus des moyens, pour, bâtir un nouveau Mali, démocratique exempt de troubles de toutes sortes et qui sera à jamais uni, laïc, respectueux des droits humains et ouvert au monde.
Pour sa part, le Bâtonnier de l’Ordre des avocats lors de sa plaidoirie a déclaré : “Osons ensemble nous indigner et dénoncer ces crimes commis, ces arrestations arbitraires, les privations de liberté, les agressions physiques sur les personnes dont celle du Chef de l’Etat lui-même par des manifestants qui ont défié l’Etat et continuent d’ailleurs à le défier en toute impunité”. Avant d’ajouter : “Nous ne pouvons que condamner ces dérives et en appeler encore une fois au Gouvernement de faire de l’Etat de droit le socle de son action car l’Etat de droit reste et demeure le seul protecteur de l’ordre, de la liberté”.
Par ailleurs, Me Issaka Kéïta a souhaité que les militaires présentement détenus, doivent faire l’objet d’une justice équitable et de traitements dignes et humains. La justice doit jouer son rôle, tout son rôle afin de ne laisser place ni à l’arbitraire, ni aux règlements de comptes.
En ce qui le concerne, le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré de dire que l’ordre et la liberté sont facteurs de développement, de sécurité et de paix. Il n’y a pas de développement économique et social sans démocratie.
“Rien ne doit nous écarter de cet idéal que nous pourrons réussir ensemble si nous conjuguons nos efforts, si nous nous faisons mutuellement confiance. Je nourris l’espoir que notre justice, qui en dépit des difficultés qu’elle rencontre, veillera à ce que l’ordre et la liberté s’exercent pour le plus grand bonheur de tous les fils et de toutes les filles de notre pays” a-t-il conclu.
Bandiougou DIABATE
Commencer par mettre des lesses aux badaux de de l’armee, aux poussins de la police et aux charognards de la gendarmerie. Rappelez les forces de l’ordre a fleur deonthologie dabord et avant tout et la population suivra. Sinon site rien n’est fait alors cette prendra des actions centre les forces de securite. Asset, c’est assez.
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