Le premier ministre a Rabat : Le Mali désormais fort du soutien du Maroc pour la libération du Nord

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De retour de sa visite de travail à Rabat dans le cadre de la mobilisation des partenaires du Mali, le chef du gouvernement, Cheick Modibo Diarra, est porteur d’une bonne nouvelle : le soutien fort de taille du Royaume chérifien dans la résolution de la crise sécuritaire au Nord du Mali. Mais aussi, Maliens et Marocains ont décidé d’insuffler à partir de cette visite, une nouvelle dynamique à la coopération bilatérale entre les deux Etats. Reportage.

Cheick Modibo Diarra, Premier ministre du gouvernement de transition

Il est 22 h 34 (heure locale) ce jeudi soir à l’aéroport international de Rabat au Maroc, quand l’avion de la présidence malienne s’est immobilisé sur le tarmac. A bord de l’appareil, le Premier ministre malien, accompagné du ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Sadio Lamine Sow, et celui chargé de la Communication, de la Poste, des Nouvelles technologies, porte-parole du gouvernement, Hamadoun Touré.

Au bas de la passerelle, le tapis rouge avait été déroulé pour l’invité du jour. Ce n’est point tous les jours que l’aéroport de Rabat revêt une telle image. Mais ce jour, l’enjeu en valait la peine. Car les relations entre le Mali et le Royaume chérifien remontent à des siècles, selon l’histoire. Et l’une des villes du Nord, Tombouctou, aujourd’hui sous occupations des groupes armés, abrite de nombreux ressortissants marocains.

Sur le plan politique, le Maroc et le Mali ont bien des choses en commun. Et l’histoire nous apprend qu’en 1962, lors de la première rébellion touareg, le soutien du Maroc a été d’un grand apport pour le président Modibo Keïta, dans la résolution du conflit. Cinquante ans après, les relations entre le Mali et le Maroc restent plus que jamais solides. Et les recettes de la visite du Premier ministre à Rabat, en sont un témoignage éloquent.

 

Mobiliser les partenaires pour libérer le Nord

C’est le ministre d’Etat marocain Abdellah Baha, qui recevra Cheick Modibo Diarra et sa délégation à l’aéroport. A ses côtés le ministre marocain chargé des relations avec le Parlement, Habib Choubani, et l’ambassadeur du Mali au Maroc et la colonie malienne résidant au Maroc.

Après les salutations d’usage, la délégation malienne doit se rendre à l’hôtel. Mais la presse n’a pas attendu le lendemain pour avoir la première déclaration de l’hôte du jour.  Et face aux caméras, Cheick Modibo Diarra a précisé que sa présence à Rabat (comme précédemment dans les autres pays du Champ et amis du Mali), s’inscrit dans le cadre de la mobilisation des partenaires de notre pays face à la question du Nord.

“Il s’agit, pour le Mali, à travers ma voix, de remercier le roi Mohammed VI pour la promptitude avec laquelle il a répondu 48 h après l’appel du gouvernement malien face à la crise sécuritaire qui frappe notre pays. Je suis venu aussi expliquer aux autorités marocaines les efforts du gouvernement pour rapidement trouver les voies et moyens de sortie de crise, en recouvrant l’intégrité du territoire occupé par les groupes armés”, a déclaré le chef du gouvernement malien.

Le programme de visite du vendredi 6 juillet s’annonçait très chargé pour Cheick Modibo et sa délégation, qui se sont rendus à la Chambre des représentants (équivalent de l’Assemblée nationale du Mali). Ici, l’entretien avec le président de l’institution, Karim Ghalap, a duré près d’une heure, tout comme à la Chambre des conseillers (le Sénat ailleurs), présidée par Sheick Mohamed Biadi Allah.

 

De bonnes nouvelles dans la valise

Si la presse a été priée de céder la salle au cours de ces entretiens, tout porte à croire que les échanges entre Marocains et Maliens ont été fructueux. C’est du moins ce qui ressort de l’avis du porte-parole du gouvernement malien, Hamadoun Touré. Interrogé au sortir de la salle, le ministre malien a déclaré que les deux chefs d’institution ont prêté une oreille attentive aux explications du Premier ministre sur la situation au Mali.

“Nous avons eu des interlocuteurs très disponibles, mais aussi très informés sur l’évolution de la situation sociopolitique dans notre pays. Ensemble nous avons promis de conjuguer les efforts pour réussir le processus de sortie de crise”, a déclaré le porte-parole du gouvernement malien à la presse.

L’un des temps forts de la visite du Premier ministre malien a été aussi la rencontre avec son homologue marocain, qui avait invité la délégation malienne à un déjeuner. L’entretenu à huis clos entre Cheick Modibo Diarra et Abdelilah Benkirane, aura duré une vingtaine de minutes. Il a permis aux deux personnalités d’évoquer les vieux souvenirs de l’histoire des deux pays. Dans une atmosphère de fraternité, de retrouvailles, mais également de sérénité, les deux chefs de gouvernement ont passé en revue plusieurs axes de la coopération entre les Etats.

Si cet entretien s’est déroulé loin des cameras et des flashes de photographes, le porte-parole du gouvernement nous a rapporté qu’il s’agissait d’un échange très utile qui a permis de renforcer davantage la conviction des deux Premier ministres que le Mali et le Maroc sont unis par l’histoire.

Dans une interview accordée à la presse malienne au retour à l’aéroport de Rabat, M. Hamadoun Touré a déclaré que la délégation malienne retourne “très satisfaite”, avec en toile de fond la disponibilité du peuple marocain, à travers ses plus hautes autorités, à accompagner le Mali vers une sortie de crise.

Le porte-parole du gouvernement, qui s’est réjoui de ce soutien de taille d’un des plus importants partenaires du Mali, a aussi annoncé à la presse la bonne nouvelle sur le plan de la coopération dans le domaine de l’éducation. Le Maroc, dit-il, a décidé de doubler le nombre de bourses octroyées aux étudiants maliens chaque année. De 50 places, ces bourses seront désormais augmentées à 100. De quoi donner un coup de fouet à la coopération dans la formation des ressources humaines.

La boucle des séries d’échanges du Premier ministre a été bouclée par la rencontre avec les ambassadeurs africains sur le point de la situation sociopolitique au Mali.

Issa Fakaba Sissoko

Envoyé spécial à Rabat

CMD AU MAUSOLEE DU ROI HASSAN II

Emotion, tristesse et colère

 Au moment où le chef du gouvernement malien se recueille sur la tombe de l’illustre disparu marocain, les tombes de saints à Tombouctou font l’objet de profanation par des individus sans loi, ni foi.

La visite du Premier ministre malien à Rabat a eu aussi une dimension culturelle. Dans la soirée de vendredi, Cheick Modibo Diarra s’est fait le devoir de visiter le mausolée du roi Hassan II, décédé le 23 juillet 1999. L’illustre disparu a été un grand ami du Mali. Tout au long de son règne, Sa Majesté Hassan II a multiplié plusieurs initiatives de coopération entre le Mali et le Maroc, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation, des transports, l’économie, etc.

A ses obsèques, les autorités maliennes d’alors étaient en première ligne. On comprend ainsi l’émotion du Premier ministre qui était venu se recueillir sur sa tombe. L’émotion est grande et la tristesse se lisait sur les visages des visiteurs. Ce mausolée incarne l’une des valeurs les plus importantes de la société marocaine, mais aussi africaine. Et le peuple du Maroc a tout mis en œuvre pour préserver ce bien culturel et fondamental dans sa vie.

Interrogé sur le symbole que représente cette visite du mausolée Hassan II, le porte-parole du gouvernement, ne pouvait ne pas se souvenir que des biens culturels du genre à Tombouctou, appartenant à l’humanité, sont victimes d’attaques barbares par des groupes armés. Il y a dix jours en effet, une dizaine de mausolées de saints, ont été détruits par les islamistes du groupe Ançar Eddine, provoquant la colère et l’indignation du monde entier.

Le porte-parole du gouvernement, qui a affirmé que cet acte ne restera pas impuni, a promis que tout sera mis en œuvre pour réhabiliter les biens profanés. “Les tombes de ces érudits sont une partie de notre humanité. Elles constituent la richesse de notre patrimoine culturel, et la célébrité de la ville de Tombouctou”, a déclaré le porte-parole du gouvernement malien, Hamadoun Touré, dont la colère se lisait sur le visage.

I. F. Sissoko

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5 COMMENTAIRES

  1. Bonjour , tanque Marocain et au nom de tous les marocains je vous remercie beaucoup Ce que je vous dire que les marocains aimes bien les étranger et notre roi fait beaucoup d’effort pour aider tous le monde et croyer moi que si il y’a une pays à aider ça sera le mali considéré comme l’un des première par contre les autre pays et la stratégie de gestion de notre roi le maroc n’a pas rencontré des crise économiques dans ces dernier moument je vous dit ça par ce que il y’a bcp des étudiant malisienne qui vient en maroc et il sont les bien venu et MERCI

  2. Il est le devoir du Maroc de porter main forte à ses amis d’Afrique, en particulier le Mali. Le Maroc a toujours montré son attachement à l’Afrique dont il forme la racine de son état d’âme. Le Maroc reste, avant tout, Africain et Amazigh et ensemble construisent le même destin.
    C’est la sagesse du peuple marocain qui rend cette amitié entre les pays frères, une des gages de ses gouvernements depuis toujours, mais doit se renforcer dans la réalité. Si intervention et aide militaire sont sollicités, le Maroc doit répondre positivement contre toute dérive extrémiste et séparatiste dans la région.
    L’Algérie ne peut faire le jeu, car sa politique est compromise sur plusieurs volets. Elle ne peut, d’une part, supporter la scission car cela sera dangereux pour l’unité précoce de l’Algérie et les Touaregs algériens et en même temps, la question se pose comment l’Algérie supporterait-elle le Polisario et non les Touaregs. C’est le dilemme des algériens et leur politique ambigüe depuis toujours, car le gouvernement algérien a de tous les temps manqué de légitimité au sein de son peuple-meme.
    Comme l’Angleterre, l’Algérie ne mérite pas d’être incluse dans l’Union du Maghreb Tamazgha. Son cas ne diffère guère du conflit historique de la France et de l’Angleterre et que cette dernière n’a jamais su trouver sa place an sein de l’Europe, car son cœur est toujours outre-atlantique, comme le cœur du gouvernement algerien qui est tourmenté entre ce que représente ses dirigeants ‘dits’ de l’armée française, et les idéologues qui restent figés sur un système déjà disparu de la scène politique de la Russie actuelle, mais reste ‘un Raoul Castro’, la misère et l’entêtement qui propagent la pauvreté dans un pays nanti pour les masses algériennes mais préserve la prospérité pour ses dirigeants.
    Dr Ben Kirat

  3. d’entre les pays arabes le Maroc est un des moins hypocrites et ils ont a faire a des rebelles tout comme nous
    il faudrait retirer la reconnaissance de la RASD qui n’est rien d’autre qu’un mirage du style Azawad mais arabe au lieu de touaregue

  4. Les islamistes vont donner 100 coups de fouet a CMD pour avoir prie sur une tombe meme si c’est au Maroc. Aussi il faut le reconnaitre que le Maroc n’a jamais ete allie a qui que ce soit en Afrique noire, le Mali de GMT a ete le dernier pays a vote pour la reconnaissance de la republique Sahraoui. CMD le beau-fils de GMT ne nous jette pas de la poudre aux yeux, le Maroc ne va pas aider le Mali en tout cas pas une demande du beau-fils de GMT.

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