Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Malick Coulibaly, était en visite le jeudi 12 juillet 2012 à la maison d’arrêt et de correction de Koulikoro. Il était s’enquérir des conditions de détention des prisonniers maliens et de ceux du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Il a pu toucher des doigts le contraste entre les conditions de détention de ceux-ci, en compagnie des responsables de ses services techniques, dont le Directeur de l’Administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée, Azer Kamaté et son Chef de cabinet.
A l’issue de sa visite, le ministre a indiqué que Koulikoro était une vitrine, car toute prison est la vitrine de la civilisation d’une nation. En comparaison avec d’autres centres de notre pays, les conditions de détention des prisonniers de Koulikoro sont nettement meilleures. La maison d’arrêt regroupe 180 détenus maliens, pour une capacité d’accueil de 50 à 60 prisonniers, et 19 détenus du TPIR, dont toutes les chambres disposent d’une télévision avec décodeur, et qui estiment que leur alimentation est assez bonne.
Mieux, chaque soir, ils jouent au foot, à tour de rôle, avec les agents de l’Administration pénitentiaire régionale de Koulikoro. Malgré ce beau tableau, la maison d’arrêt de Koulikoro connaît quelques difficultés, notamment le problème d’infirmerie et de transport des détenus, le manque de chambres de détention des femmes et des mineurs, après leur jugement, en attendant leur transfert à Bollé. «Nous avons visité le quartier des détenus du TPIR et le quartier des détenus maliens. Le contraste est saisissant. Cela doit nous amener à agir pour faire en sorte que les conditions de nos détenus soient améliorées. Nous allons nous y employer. C’est un travail quotidien», a reconnu Malick Coulibaly.
A voir le quartier des détenus du TPIR, on se croirait en effet dans un quartier résidentiel, avec des chambres climatisées avec douches internes, une salle de jeu, un restaurant et une bibliothèque. Cette détention de Rwandais sur notre sol s’inscrit dans le cadre de l’accord signé en 1999 entre le gouvernement du Mali et les Nations Unies, à travers le TPIR. Par cet accord, le Mali, Etat requis, est appelé à recevoir les condamnés du TPIR et à les entretenir aux frais des Nations Unies.
Conformément à l’accord signé en 1999, les détenus du TPIR ont soumis au ministre de la Justice des demandes de grâce. Malick Coulibaly a promis de les examiner avec avis auprès du président du TPIR et d’attirer l’attention de notre gouvernement. Leur porte-parole, Ferdinand Nahimana, a salué le bon climat qui existe entre eux et l’Administration pénitentiaire régionale de Koulikoro. Il a également indiqué qu’ils sont de cœur avec le Mali, face à l’occupation des régions du Nord de notre pays. Il faut noter que, parmi les 19 détenus rwandais, il y a 1 ancien Premier ministre, 7 anciens ministres, 2 Colonels, dont le Colonel Bagossoro et 1 journaliste.
Youssouf Diallo
