Le Mali en cage

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C’est avec beaucoup de concernassions que nous avons le comportement un peu, disons humiliant de nos députés, suppliant les médiateurs de la CEDEAO lors de la visite qu’ils ont rendu au vice président de l’Institution parlementaire la semaine dernière. Nos élus se sont cassés en quatre pour demander aux médiateurs de ne pas partir, mais surtout, de tout faire pour envoyer les troupes à Bamako pour la sécurisation des organes de la transition, dit-on.
Le Mali en cage. C’est ce pays tel qu’il est piégé par les élites rentières qui ne croient pas en son développement et pensent que c’est l’Europe ou la communauté internationale qui a en charge l’élévation du niveau de vie des populations pour avoir colonisé l’Afrique ou organisé la traite négrière. C’est un Mali dont les élites sont insérées dans le monde, qui produit du capital humain (footballeurs, artistes, médecins et ingénieurs) qu’il exporte vers les centres de l’économie mondiale. La moitié de la population vit dans la pauvreté et doit affronter une urbanisation sauvage. C’est le Mali des conflits larvés.
Le Mali famélique. Les Maliens affrontent d’autres Maliens, parce que la course à l’accaparement des rentes devient violente et ruine l’État. C’est un Mali où les populations survivent dans des trappes de pauvreté et sont dominées par des seigneurs de guerre. Afrique et Europe : néocolonialisme ou partenariat ?
Le Mali à deux vitesses. Quelques Maliens arrivent à s’insérer dans la dynamique de la globalisation et deviennent émergents. Les élites au pouvoir s’accaparent les dynamiques économiques et organisent un consensus politique qui permet une croissance rapide des prébendiers, la qualité de la gouvernance, et da la juste totalement flouée. C’est le Mali de toutes les inégalités sociales, des fractures des liens familiaux séculaires, et des impunités.
Les Maliens marquent leurs territoires. C’est le Mali qui invente un nouveau mode de développement respectueux de la nature et des cultures ancestrales. C’est donc un Mali nouveau qui fait échec à la globalisation et à sa compétition féroce et néocoloniale, en organisant son indépendance et la production des biens et services nécessaires à ses populations. C’est ce Mali né le 22 mars 2012.
A.K. DRAME

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