Le décret est tombé hier en début de soirée : Oumar Tatam Ly nommé Premier ministre

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Son nom circulait depuis plusieurs semaines dans le proche entourage du président IBK. Sa démission de sa double fonction  de Conseiller spécial du Gouverneur de la BCEAO à Dakar et de Directeur général du département des opérations au sein de la même institution pour se mettre à la disposition de celui qui n’était encore que le vainqueur du premier tour de l’élection présidentielle était un signal fort. Oumar Tatam Ly a été nommé hier par décret présidentiel – le tout-premier du président IBK – au poste de premier ministre. C’est à lui qu’il appartiendra, en étroite relation bien sûr avec le président de la République, de former le premier gouvernement post-électoral. L’Indépendant vous fait découvrir le personnage.

 

Le président IBK a nommé Oumar Tatam Ly comme nouveau premier ministre (Photo Abidjan.net)
Le président IBK a nommé Oumar Tatam Ly comme nouveau premier ministre
(Photo Abidjan.net)

Le nouveau Premier ministre avait démissionné de son prestigieux poste de Directeur général du département des opérations du siège de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) et de Conseiller spécial du Gouverneur à Dakar depuis deux mois pour se mettre à la disposition du candidat puis du président IBK. Ils se sont pris d’estime l’un pour l’autre sous la présidence d’Alpha Oumar Konaré. Le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita alias IBK et le Premier ministre Oumar Tatam Ly se sont côtoyés pendant longtemps au Secrétariat général de la présidence de la République dans les années 1994. Lorsque IBK était porte-parole et Conseiller diplomatique du président Konaré jusqu’en novembre 1992 puis Premier ministre, de 1994 à 2000, l’homme avec lequel il a beaucoup sympathisé a pour nom son jeune frère Oumar Tatam Ly. Les deux hommes se sont voué admiration et sympathie. Ils s’apprécient aussi pour leur pour leur amour commun à l’histoire des relations économiques internationales étudiée à la Sorbonne.

 

Né le 28 septembre 1963 à Paris, l’actuel Conseiller Spécial du Gouverneur de la BCEAO est titulaire d’une agrégation en histoire, d’un DEA en histoire économique de la Sorbonne et du Diplôme de l’Ecole supérieure des Sciences économiques et commerciales (ESSEC) de Cergy-Pontoise. Oumar Tatam Ly est le fils d’un opposant historique au parti unique, Oumar Ly, qui a écrit un ouvrage resté célèbre: Toiles d’araignée.

 

Oumar Tatam Ly a acquis sa première expérience professionnelle à la Banque Mondiale puis au Secrétariat Général de la présidence de la République du Mali comme Conseiller aux affaires économiques du président Alpha Oumar Konaré. Il a intégré la Banque centrale en 1994 en qualité de Fondé de pouvoirs à la direction centrale des études et de la prévision.

 

En 1996, il est nommé adjoint au directeur des études, avant de devenir directeur des opérations financières de 2000 à 2006. En décembre 2007, Oumar Tatam Ly est promu Directeur du Département de l’Emission, de la Comptabilité et des Finances, fonction qu’il assumera jusqu’à sa nomination, le 1er janvier 2009 au poste de Directeur National de la BCEAO pour le Mali.

 

Depuis juillet 2012, M. Ly est nommé Conseiller Spécial du Gouverneur de la BCEAO. Le nouveau chef du gouvernement  parle bambara, peuhl, français et anglais.

Il faut rappeler qu’après le putsch du 22 mars 2012, Oumar Tatam Ly a été muté à Dakar, au siège principal de la BCEAO. C’est là qu’IBK lui fera appel pour l’épauler dans ses nouvelles fonctions de président de la République. D’abord, Ly a figuré dans l’équipe de deux personnes chargée par IBK d’organiser la passation des pouvoirs avec le président sortant Dioncounda Traoré. Ensuite, il s’apprête à lui confier les rênes du gouvernement.

 

Le choix porté sur le fils d’Ibrahima Ly signifie qu’IBK considère comme prioritaires l’économie, la compétence, la jeunesse. Fait remarquable, M. Ly n’est pas un chef de parti; on ne lui connaît pas d’accointance politique puisque la BCEAO n’admet pas d’activités politiques en son sein. Par conséquent, le noouveau locataire de la cité administrative n’aura pas à faire de l’ombre au nouveau chef de l’Etat qui, dans un passé récent, affirmait qu’il ne travaillerait pas avec des gens prêts à le poignarder dans le dos.

Bruno D SEGBEDJI

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