Le capitaine Sanogo : Entre le « marteau » de la rancune et « l’enclume » de la vengeance

8

« A la guerre comme à la guerre ! », clamait l’autre. C’est cet état d’esprit qui règne actuellement chez la junte militaire qui a décidé de croiser le fer avec la CEDEAO à propos de la Présidence de la transition.  Alors que la date du 22 mai, délai constitutionnel de l’intérim du pouvoir, pointe à l’horizon, c’est toujours l’impasse dans les négociations sur le choix du futur Président de la transition. Cela se confirme d’ailleurs par la visite, le mardi dernier, de Dioncouda Traoré au QG (quartier général) du CNRDRE et son départ, le mercredi, en Côte d’Ivoire pour une rencontre avec le Président Dramane Alassane Ouattara. Le sort du CNRDRE est-il donc définitivement scellé ? En tout cas, rien n’est joué d’avance.

Le capitaine malien Amadou Sanogo, auteur du coup d'Etat du 22 mars, le 6 avril 2012 au camp militaire de Kati, près de Bamako © AFP

Il y a quelques jours, le président du CNRDRE s’était opposé à la décision de la CEDEAO pour n’avoir pas pris en considération les clauses de  l’Accord-cadre. Le peuple et la classe politique vont-ils voler au secours de l’officier militaire pour «service rendu» face à l’organisation d’une convention nationale? C’est actuellement la cacophonie au sein de la majorité des politiques et de certains de ses alliés civils. Alors que certains ténors du pays sont contre la convention nationale, d’autres, comme le trublion du MP22, le Dr. Oumar Mariko, rejettent toute idée d’annulation de cette concertation. Morale de cette guéguerre : la rancune et la vengeance sont le propre des politiques.

A tout prix la convention nationale

Pendant que les putschistes croient jusque-là tenir les rênes du pouvoir, leur chef persiste à ramer à contre-courant de la feuille de route tracée par la CEDEAO et clame que le CNRDRE « ne sera jamais un problème, mais plutôt une solution ». Pourtant, la réalité est tout autre, et pas un jour ne passe sans que le Capitaine Sanogo ne torpille le processus de sortie de crise. A coups de surenchères politiques, de condamnations,  de louvoiements et de bravades spectaculaires, l’occupant de la garnison militaire de Kati (camp d’où est partie la soldatesque qui a mis la démocratie malienne à mort) a fini par devenir un véritable obstacle  à la mise en marche de la transition. Au point que la CEDEAO, qui se sent aujourd’hui « roulée dans la farine », si ce n’est dans la boue des eaux du Djoliba, menace de reconduire les sanctions contre le Capitaine  et ses hommes. Est-ce à dire que l’organisation sous-régionale ne fait plus peur au Capitaine depuis qu’elle a fait profil bas face aux exigences du CNRDRE ? En effet, au cours du sommet tenu le mois dernier à Abidjan, les Chefs d’Etat de la CEDEAO avaient fixé la durée de l’intérim à douze mois. Mais il a suffi que le CNRDRE donne de la voix pour que la CEDEAO s’en tienne au délai constitutionnel de quarante jours. Et depuis lors, le tombeur d’ATT, sans doute convaincu d’avoir très tôt lâché prise, ne fait plus mystère de ses velléités de revenir au pouvoir.

Et la situation se complique davantage avec le rejet, par Dioncounda Traoré (le mercredi dernier) de  la proposition de la junte d’organiser une convention nationale en vue de choisir le Président de la transition : il juge que cela n’est pas une solution pour sortir de la crise. « C’est une proposition, mais je ne pense pas que ce soit une solution. En tout cas, ce n’est pas une solution qui est prévue par l’Accord-cadre qui a été signé le 6 avril entre les ex-putschistes et la CEDEAO», a-t-il déclaré à l’issue d’un entretien à Abidjan avec le Chef de l’Etat ivoirien Alassane Dramane Ouattara, président en exercice de la CEDEAO.  Aussi ajoute-t-il : « Je pense qu’à l’issue des 40 jours d’intérim prévus par la Constitution, la CEDEAO et l’ancienne junte doivent plancher pour mettre en place les organes de la transition. Donc je pense qu’une convention sortirait tout à fait de ce cadre ».

Opposé à toute idée de maintien du Président intérimaire à la tête de la prochaine transition,  le Capitaine Sanogo propose l’organisation d’une convention nationale pour désigner le futur Président de la transition. «Une solution à la malienne» qui cache mal les intentions du chef de la junte de revenir aux affres, pardon aux affaires, avec un soupçon de légitimité populaire. Mais la couleuvre est très grosse pour être avalée par l’ensemble de la classe politique. Déjà, le «Front du Refus» (un regroupement de partis politiques et d’organisations de la société civile créé au lendemain du putsch) ne veut pas en entendre parler. Alors que le MP 22, mouvement favorable au coup d’Etat, est prêt, de nouvelles notes discordantes sont savamment orchestrées à une semaine de la fin de l’intérim.  Mais à vouloir trop jouer avec un poil à gratter, on prend le risque de subir l’épilation à la cire chaude.

Jean Pierre James

Commentaires via Facebook :

8 COMMENTAIRES

  1. ENTRE LE MARTEAU ET L’ENCLUME AUJOURD’HUI ET ENTRE LE MARTEAU ET LE MARTEAU APRES LES ELECTIONS…

    Moussa Ag, qui est sure que ca chauffe pour le CAPI et sa milice mais est certain que ca va chauffer d’avantage pour eux si le MALI parvenait a organiser les elections presidentielles…surtout si IBK ou MARIKO ou ne gagne pas

    • DIEU NOUS PROTEGE TOUS…MAIS CERTAINS CHOISISSENT DE SORTIR DE CETTE PROTECTION ET PRENDRE DES RISQUES UNECESSAIRES ET IRREFLECHI AVEC LEUR VIE ET CELLES DE 15MILLIONS D’AUTRES….

      AU FRONT OU AU DIABLE!

      Moussa Ag

  2. En tout cas les nominations militaires ont ete refaites par le nouveau ministre de défense et approuvées par le conseil des ministres comme cela se doit…Alors est ce un message a Sanogo pour lui dire que ce n’est qu’une question de temps….Le temps viendra

  3. L FAUT PAS QUE LA CEDEAO ACCEPTE CES HISTOIRE DE OUI CLOS CEST PAS LAIRE TOUT CA LA
    IL FAUT QUE °) le retour de la junte dans les casernes;
    2°) les pleins pouvoirs au président;
    3°) constitution d’un nouveau gouvernement d’union nationale;
    4°) mr dioncounda doit s’assumer dans la plénitude de ses pouvoirs;
    5°) le malien doit s’assumer et en devant un citoyen qui exerce son droit de contestation;
    6°) libération de tous les prisonniers de la junte;
    7°) annulation de toutes les nominations militaires faites par sanogo;ET CONPAGNIE
    pour éviter la démoralisation des troupes, il faut que le commandements militaires revienne à la hiérarchie militaire, que sanogo et ses hommes soient sous la hiérarchie des hauts gradés;
    9°) que la junte n’aie aucun rôle privilégie dans la transition au détriment de l’ordre militaire;
    sans cela tout ce qui a ete fait est nul et avenue il faut que la cedeao soit vigilant sur ces point sinom cest le k.o totale 😈 😈

  4. Sanogo est un manipulateur ,un irresponsable s’il n a rien a se reproché pourquoi vouloire a tout prix l’amnistie ,sanogo veux le pouvoir parcequ’il est coupable de pillage des biens publics ,de vol ,de grave violation de droit de l’homme ,de tortures et sanogo se donne le droit de faire et signer des passeports diplomatique pour ses proches qui voulaient fuire pour la France
    sanogo veux a tout prix une guerre civile ,lui et ses homme sans foi ni cœur sont capable de terorisé la population mais incapable de défendre le nord

    Vive le Mali Uni Un et indivisible

    • hey toi la, tu comprends par ton cul ou quoi. A qui la faute aujourdhui, apres 23 ans le Mali n a meme pas une armée?
      Est ce la faute de Sanogo ou le couple ATT-Diacounda et sa clique?
      le Mali se reveille un bon matin de Janvier 2012, piannnnnn…y a rien pas d armée, quelle honte? Reponds!
      Un pays sans armée, avec un general ATT a sa tete, quelle honte, le Mali a nu.
      face seulement a une centaine de bandits. L armée Malienne n a rien pu, elle a pris ses jambes sur son cou….A qui la faute? Celui qui a 5 mois ou ceux qui ont mis 23 ans sur la chaise.

Comments are closed.